J’ai vu… Johnny Winter en concert

Comme tu le sais si tu es lecteurtrice de moi, fidèle parmis les fidèles, je vis dans une contrée reculée, dans un bled au fond d’une vallée sans brouillard nommé Troudeballetaoune.

Et à une heure de route de Troudeballetaoune, on trouve coâ ? Eh ben Biguetaoune, la préfecture du coin.

Biguetaoune où j’avais rejoint Bernadette pour une journée d’anthologie, d’ailleurs.

Et t’sais quoi ? Eh ben à Biguetaoune, des fois, il se passe des trucs, et parfois, il y a même des concerts !!! Bon, en général, il y a Lorie, les Choeurs de l’Armée Rouge ou Patrick Sébastien au Parc des Expositions. Mais à Biguetaoune, il y a une autre salle de concert qui peut contenir jusqu’à (attention accroche-toi bien): 500 personnes !!! Du délire, quoi !!! Tu te rends compte ???!!!

Cette salle programme en général des petits groupes indé, mais c’est pas trop notre trip. Mais parfois, on peut y voir des légendes ! Un peu oubliées, certes, ou alors pour se la péter un peu, plutôt connues de connaisseurs qui connaissent, genre Monlolo et moi. Par exemple, l’an dernier, il y a eu John Mayall.

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John Mayall, dans les 60’s, il avait un groupe qui s’appelait les Bluesbreakers et dans lequel ont officié entre autres Eric Clapton et Jack Bruce (futurs Cream), Peter Green (futur Fleetwood Mac) et Mick Taylor (Rolling Stones après la mort de Brian Jones). J’avais pas pu aller le voir, enfer et damnation…

Autant te dire que cette fois, quand j’ai vu que Johnny Winter passait en concert, je ne me suis pas ratée !!!

Coâ ? Tu ne connais pas Johnny Winter ? Mais c’est vachement connu, pour ceux qui connaissent, comme diraient Chevalier et Laspalès !

Johnny Winter, c’est un guitariste virtuose texan, qui fait un blues rock boogie du Diable !!! Il n’a guère fait de composition, « se contentant » de reprendre des standards du rock et du blues qu’il assaisonne à sa sauce texane.

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Mais si tu ne connais pas sa musique, tu connais probablement son look hors norme ! Car Johnny Winter est albinos. Oui, comme les lapins, mais comme plein de gens très bien et notamment son frère Edgar Winter, clavier ultra doué que j’ai vu lors du concert du Ringo’s All Starr Band en juillet (clic!)

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Pour en revenir au concert, j’y suis allée avec Monlolo et Topol (le frère de Monlolo). J’avais demandé à Bernadette si elle voulait nous y rejoindre avec son Homme (ça aurait fait notre première rencontre !) mais c’était sold out (du coup avec Bernie, on s’est rencontrées quand même à un autre moment, tu parles !).

Déjà, ça caillait. On est resté un bon moment dans la froidure humide à attendre l’ouverture des portes, l’occasion donc d’écluser quelques binouzes, fumer quelques clopes normales qui font pas rire exprès, et de contempler la foule.

Force était de constater que c’est le look bikeur qui primait, juste devant le look queuboille (c’est-à-dire un cow-boy bien d’ici) (tu vas me dire, vu la quantité de vaches qui trainent dans les prés -et ailleurs- par chez nous, rien de plus normal).

Et aussi que y’avait pas mal de chevelus. Normal, quoi, dans les concerts où on va, c’est très souvent des chevelus (comme Monlolo et Topol). Mais là, les mecs, ils étaient surtout chevelus du bas, comprendre que sur le dessus du crâne, c’était lisse comme une couille de nouveau-né. C’est là qu’on se dit qu’on vieillit aussi, ma pauv’dame…

Il y avait quand même quelques chevelus intégral, dont un beau gamin d’une vingtaine d’année, sosie de Robert Plant, avec le jean moule boules, les cheveux frisés tombant en cascade sur ses solides épaules de jeune, et un cuir qui devait être d’époque (si ça se trouve, il l’avait acheté dans le dessing vintage de Bernadette !) (ou alors il l’a usé en le frottant contre un mur enduit de tyrolienne pendant des plombes en écoutant Lorie pour être bien énervé).

L’autre fait marquant, c’était que y’avait quasiment pas de bonnes-femmes, pour paraphraser Monlolo. Sérieux, si y’en avait 50 dans la salle, moi et mes pastèques y compris (on compte pour deux), ça devait bien être le maximum. Donc tu le sauras: si tu veux draguer du mâle chevelu, va à un concert de Johnny Winter !

Après, y’avait quasiment tous les archétypes des spécimen autochtones des salles de concert:

– le mec bourré chiant qui te colle, un gobelet de bière à la main, qu’il brandit au son de la musique, et qui finit inexorablement par terre (le gobelet) (et des fois le porteur du dit gobelet), non sans avoir au préalable eclaboussé tout l’arrière de ton jean déjà slim, qui finit par te faire une seconde peau durant toute la soirée;

– la pétasse fausse blonde en manque de bite qui vient se trémousser devant ton mec qu’en a rien à foutre car lui, il a des pastèques à la maison, et que tout ce qu’il veut, c’est voir Johnny Winter;

– le grand con qui est venu au concert juste pour draguer, et qui branche la pétasse fausse blonde qui le snobe (et du coup tout le monde s’énerve);

– la rabat-joie qui est venue avec son mec car elle est jalouse comme un pou et qu’elle préfère endurer un concert d’un artiste qu’elle aime pas plutôt que de le laisser sortir avec ses potes, et qui tire une gueule de si pieds de long toute la soirée (ça peut marcher avec un rabat-joie aussi);

– le grand;

– et normalement la pénible qui est devant toi, qui voit rien car elle mesure 1m60 en extension, et qui change tout le temps de place (ah non, c’est moi, ça) et qui finit par grimper sur les épaules de son mec. Mais là, non. Ouf.

Mais au delà de ces considérations musico-sociologiques, il y a… la musique !

Et là, ça envoie du lourd et comme il faut !!! c’est peut être bien un des seuls concerts où je ne me suis pas fait chier 5mn. D’habitude, t’as toujours droit à une balade romantique gnangnan au piano à la con. Eh ben là: non ! Que du bon vieux rock qui crochète !!! Un combo 2 guitares-basses-batterie du tonnerre ! En plus, je me suis retrouvée à côté de deux jeunes (dont un sosie de Jerry Garcia du Grateful Dead) qui brassaient bien  et qui étaient sur la même longueur d’ondes que moi pour chanter à tue-tête, ce qui fut bien plaisant.

https://i0.wp.com/www.altmanphoto.com/Jerry.fr.jpegClique sur la photo de Robert Altman

pour aller sur son site et

feuilleter son superbe livre « The Sixties »

On a eu droit aux plus grands succès de Johnny Winter qui, je te l’apprends peut-être, était quand même à Woodstock.

Ils étaient 500 000 

A les applaudir à Woodstock

Nous étions 500

A Biguetaoune qui aimions le rock

(tu auras sans doute identifier dans ces 4 vers une parodie de la tirade du Cid de Corneille) (pas le mec qui se dit chanteur, hein, l’autre, l’espèce de Racine) (Racine genre Molière, hein, pas genre arbre…)

Set list dans le désordre et incomplète ? Allez !

  • Rock’n’roll Hoochie Koo
  • Highway 61 revisited
  • Bonie Maronie (celle que j’ai préférée)
  • Johnny B Good
  • It’s all over now
  • Good morning little Schoolgirl
  • Dust my Broom
  • Mojo Working
  • et là, il devrait y avoir « Jumping Jack Flash », mais non

Le pied.

A la fin du concert qui est passé à une vitesse phénoménale (sauf peut-être pour Johnny Winter qui a l’air quand même bien esquinté, car non seulement un roadie devait le supporter pour venir sur scène, mais il a passé tout le concert assis sauf pour « It’s all over now »), ils distribuaient des affiches et des photos du groupe. Tu penses bien que j’ai essayé d’aller la faire dédicacer ! Dans une petite structure comme ça, c’était le moment ou jamais ! Et j’y suis arrivée ! Pas directement par Johnny Winter himself, puisqu’il était déjà dans le bus (dans le camping-car pour être honnête, mais ça fait moins rock’n’roll) mais par son guitariste que j’ai hélé grâce à un « Hey man » tonitruant (oui, je parle très bien le texan) et qui a gentiment porté nos photos au guitar hero de la soirée.

Trop cool…

Allez, maintenant, je laisse la place à Johnny Winter et à sa musique, car faut pas oublier, aujourd’hui, c’est vendredi, et c’est blog’n’roll chez Maman Bobo !

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Enjoy !!!

« Johnny B Good » à Montreux en 1984

« Mean Town Blues » à Woodstock

« Bonie Maronie » en 2010 (même musicos que pour nous, même disposition scénique)

Alors, ça pète, hein !!! Si tu secoues la tête comme un malade et que tu tapes des pieds en étant tout énervé, c’est normal, j’ai fait ça tout le concert !!!

D’ailleurs, Monlolo vient de pénétrer dans la salle à manger en faisant le duck walk de Chuck Berry !

Ca rend dingue, et qu’est-ce que c’est bon !!!

\m/

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