XIV – Retrouvailles
Les trois jours qui suivirent virent le nombre d’attaques de Mangemorts diminuer. On ne dénombra aucune attaque la nuit du vingt et un au vingt-deux décembre. Il faut dire que les membres de l’Ordre du Phénix, secondés par les Aurors du Ministère (qui intervenaient à titre officieux, les autorités refusant d’entendre raison) avaient fourni un travail extraordinaire, notamment grâce au sortilège de Traçage que Rogue avait pu lancer sur les six Mangemorts qu’il jugeait les plus influents. Ils se contentaient de neutraliser les attaques et laissaient filer les Mangemorts pour retrouver Voldemort, qu’on n’avait pas encore pu localiser.
La Marque des Ténèbres de Severus était toujours aussi nette, ce qui présageait un retour imminent du Mage Noir. Mais paradoxalement, elle ne le brûlait plus en permanence. Il en émanait seulement des douleurs fulgurantes et ponctuelles. Ce comportement erratique et inédit laissait Dumbledore et Rogue perplexes.
Ce dernier put alors recommencer à penser à Lyla. Elle lui manquait terriblement. Il aurait bien eu besoin de sa confiance et de son affection, les sarcasmes répétés de cette ordure de Black le minant au plus haut point, même s’il n’en laissait rien paraître. Il préférait laisser planer le doute, conserver son attitude ambiguë pour assurer son rôle d’agent double.
Il allait la retrouver ce soir… Heureusement, les Mangemorts avaient décidé de suspendre leurs activités répréhensibles pour l’instant. Dumbledore avait donc accordé une soirée de repos à Severus, les autres membres de l’Ordre assurant la surveillance. Il avait alors rapidement envoyé Liber, son grand-duc, à Lyla pour confirmer la soirée. Il fallait maintenant se reposer, dormir pour effacer la fatigue et la souillure, pour être en forme ce soir, pour Lyla… Dormir… Dormir… Dormir…
Miss Harrison arriva à Poudlard via le réseau de cheminées en début de soirée. Elle s’attela tout de suite à la préparation du dîner qu’elle avait prévu : huîtres, escargots de Bourgogne, poulet de Bresse aux morilles et gratin dauphinois, fromage et fraises, le tout arrosé de Montrachet, de Meursault et de Champagne. Puis l’heure des retrouvailles approchant, elle fila prendre un bain, fit des soins corporels aux senteurs gourmandes et se maquilla légèrement. Elle passa alors ses plus beaux dessous, porte-jarretelles y compris, et revêtit une longue robe noire fendue sur le côté, profondément décolletée devant comme derrière. Finalement, elle agrafa le pendentif que Severus lui avait offert pour son anniversaire, mit « The River » de Bruce Springsteen dans la chaîne hi-fi, prit sa guitare acoustique et s’installa dans le sofa face à la porte pour attendre Severus. Et elle attendit. Un quart d’heure. Une demi-heure. Une heure. Désormais, elle arpentait son appartement dans tous les sens, sans quitter la porte des yeux, manifestement en proie à une profonde inquiétude. Elle s’enveloppa alors dans sa cape, entrouvrit la porte pour scruter le couloir et la referma aussitôt. Rusard et Miss Teigne arrivaient. Elle réfléchit quelques instants, sortit sa baguette et la passa sur la porte en disant « Circumspecto per ostium ». Aussitôt, une sorte de périscope en sortit. Elle regarda dedans un instant, puis sortit, marchant rapidement jusque chez Severus. Arrivée devant sa porte, elle murmura rapidement « Corneille Agrippa » et se rua à l’intérieur.
La pièce était plongée dans une obscurité froide et silencieuse. Aucun feu ne brûlait dans la cheminée d’angle. Face à elle, le canapé et les fauteuils de cuir noir autour de la table basse ronde en palissandre étaient vides. Miss Harrison regarda alors à sa gauche. Elle vit enfin Severus, allongé sur son lit, tout habillé, amaigri, les traits tirés, plongé dans un sommeil agité. Elle alluma tout d’abord un feu dans la cheminée d’un coup de baguette, et alla s’allonger à côté de son amant qu’elle réveilla d’un simple baiser sur les lèvres.
– Oh merci, tu es là, articula-t-il péniblement en se blottissant instinctivement contre Lyla.
– Ça va ? lui demanda-t-elle doucement. Tu as l’air tellement fatigué, dit-elle en lui caressant les cheveux.
– Je suis exténué… Je n’en peux plus, c’est trop dur, marmonna-t-il d’une voix rauque. Heureusement tu es revenue…
– Chut… Repose-toi…
– Mais… Quelle heure est-il ? demanda-t-il en se redressant brusquement.
– Presque vingt-et-une heures, pourquoi ?
– Oh non, j’ai gâché la soirée, je suis désolé…
– Mais non, on a tout le temps, le rassura Lyla. Je vais te faire couler un bon bain chaud, tu vas te relaxer, et après on y va !
– Merci, tu es trop bonne…
– Hi hi, je sais que je suis bonne, dit-elle malicieusement en se levant.
– Attends, lui dit Severus en l’attrapant par la main.
Il l’attira vers lui et ils s’embrassèrent longuement. Ils passèrent ensuite un long moment à se regarder.
– Tu es magnifique, murmura-t-il enfin d’une voix profonde.
– Merci, tu n’es pas mal non plus, lui répondit-elle en haussant les sourcils, avec un regard plein d’envie.
– Non, sans rigoler, une fois tu m’as dit que j’étais beau… Tu le penses vraiment ?
– Ben oui, quelle question ! Pourquoi ?
– Mes cheveux gras, mon nez crochu, mes dents pourries… énuméra-t-il.
– Et bien quoi ?
– Et bien, c’est moche… lâcha-t-il dans un souffle.
– Moi je m’en fiche ! Bon, pour les cheveux, c’est vrai que parfois c’est un peu gênant, mais bon…
– Pourtant, je le lave tous les jours ! dit-il vivement.
– Mais il ne faut pas ! Ça les graisse encore plus ! Tous les deux ou trois jours avec un shampoing traitant, ça devrait améliorer tout ça ! Tu vas voir, je vais te prendre en main !
– Et pour mes dents ? demanda timidement Severus.
– Je te prendrais rendez-vous chez mon dentiste pour un blanchiment, si tu veux. Mais je te jure, moi, je t’aime comme tu es, conclut-elle avant de l’embrasser langoureusement. Allez, je vais faire couler ton bain, finit-elle. Tu veux écouter quoi comme musique ?
– Mozart, la symphonie n°25.
Rogue se laissa bercer par la virtuosité de la musique et par le bain à remouds aux huiles essentielles que Lyla lui avait préparé. Elle était tellement fantastique… Elle le trouvait beau, elle avait des solutions simples pour tout, elle était solide… et elle l’aimait… Il ne la méritait pourtant pas… Ses réflexions furent interrompues par la tête d’Lyla qui apparut dans l’embrasure de la porte.
– Ça va mieux ? Tu as besoin de quelque chose ? lui demanda-t-elle gentiment.
– Tu veux bien me frotter le dos ?
– Avec plaisir…
Et le plaisir fut tel qu’ils oublièrent tout : le dîner, l’insonorisation et tout le reste. Ils restèrent chez Severus et se livrèrent corps et âmes à des ébats amoureux rendus encore plus intenses par quatre jours de séparation. Ils laissèrent le tourbillon de lumière les emporter,
« Là, où tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »(1)
(1) L’Invitation au voyage, Les fleurs du Mal, Charles Baudelaire
__________________________
Bon alors, un shampoing et un orthodentiste
à recommander à ce pauvre Severus ?
Sont cons, ces sorciers, quand même,
avec tous les sortilèges qui existent, sérieux…
Cristina Cordula, sors de ce corps !!! ce petit passage sur un éventuel relooking m’a fait sourire !!! complètement incongrue en plein milieu de ce chapitre ! et tu as raison, sont c**s … si j’avais une baguette magique … heu, je sors là, ce serait trop long!
bisous
Ah ouais, hein ! Je crois qu’on y pense toutes !
Han si tu me trouves un sortilège qui marche bien pour réaligner les dents, je prends XD
Toujours aussi chouette cette fanfic… Mais si je ne m’abuse on arrive bientôt à la fin ? Et tu manges vraiment des escargots ? ^^
Je devrais commencer Lyla aujourd’hui moi, si je retrouve mes crayons!!
Bises, bon dimanche !!
Tu as raison : la fin se rapproche ET je mange des escargots.
Je suis même cannibale car j’adore aussi les cuisses de grenouille !
Et le boudin, les abats, les oreilles de cochon, tout ça…
Bises 😉
MDr !!! Bah, c’est une moldue qui sait qu’il n’y avait pas de tels sortilèges… Hum. Bon, beh ils font beaucoup de cul, je m’en vais réveiller l’homme tiens !
Hé hé, chez les moldus, on appelle ça une braguette magique…
MOUAH HA HA !!!
Trop marrant le cours d’esthétique! Ils sont mignons ces deux là!
Ah la la, j’étions jeune quand j’avions écrit cela…
j’aime mieux ta version beaucoup plus loveuse 🙂
hé hé, il est mimi, Rogue, sous cet angle, hein ?
Dit donc Poudlar, je suis sure que c’est pas loin de chez moi en vrai … je te jure, ici aussi on mange du poulet de Bresse aux morilles!
Je le savais qu’il se passait de drôles de trucs pas loi, je le savais …
C’est dingue, hein, t’as vu ça…
N’empêche que pour de vrai, dans un Géo (tu sais, le magasine intelligent tout vert) y’avait eu un reportage sur les dernières vraies sorcières de France qu’on trouvait… dans la Bresse !!!
Et j’ai lu y’a pas longtemps que JK Rowling avait eu un pépé qui avait enseigné dans un village vers chez moi.
Bon, finalement, elle s’était gourée, JK, c’était un homonyme, mais ça fait quand même beaucoup de coincidences !