XVIII – Veritaserum
Les jours qui suivirent confirmèrent effectivement la disparition de Voldemort. Les différents Mangemort ayant été appréhendés le soir de sa chute, et ceux ayant été retrouvés quelques jours plus tard grâce au sortilège de Traçage avaient été incarcérés et soumis au Veritaserum, ce qui avait permis d’arrêter tous les autres partisans du Seigneur des Ténèbres, et d’innocenter ceux qui avaient agi sous l’Imperium. Le Ministère s’était enfin réveillé, et avait décidé de ces mesures radicales afin de ne pas refaire les erreurs du passé, à savoir laisser des adeptes du Mage Noir en liberté au bénéfice du doute. Il était revenu une première fois ; rien ne garantissait que cela ne se reproduirait pas.
La communauté sorcière n’avait toutefois pas attendu les arrestations, procès et incarcérations des fidèles de Voldemort pour célébrer l’événement. Des manifestations de liesse et d’allégresse se répandirent immédiatement dans tout le pays, les innombrables banquets, bals et feux d’artifice en résultant tombant à point nommé pour les fêtes de fin d’année.
Miss Harrison et Rogue n’avaient pas participé à ces réjouissances. En effet, Lyla était retournée dans sa famille moldue en France comme prévu, et Rogue, bien qu’en partie réhabilité, n’était toujours pas apprécié, et d’ailleurs n’appréciait toujours personne. Il resta tranquillement à Poudlard où l’ambiance était assez festive également. Le réveillon de Noël qui eut lieu dans la Grande Salle lui fut même relativement agréable. Compte-tenu du petit nombre d’élèves restés au château pour les vacances, Dumbledore avait enlevé les quatre grandes tables des différentes maisons et les avait remplacées par une seule aux dimensions plus modestes, pouvant accueillir une vingtaine de convives. Ce repas en comité restreint se déroula en compagnie des professeurs Dumbledore, McGonagall, Flitwick, Chourave, Trelawney et Hagrid, ainsi qu’en présence d’une douzaine d’élèves, dont les quatre enfants Weasley, Hermione Granger et Harry Potter. Ces derniers n’avaient pas cessé d’examiner le nouveau visage de Rogue entre les différents plats succulents et variés et les explosions de pétards surprises apportés par Dumbledore qui déridèrent l’ambiance.
Cependant, Rogue était morose à cause de l’absence de Miss Harrison, et il était tout de même inquiet à la pensée de son audition sous Veritaserum par les membres de l’Ordre du Phénix qui avait été programmée pour le vingt-sept décembre. Lyla lui avait promis de venir y assister et avait confirmé par hibou son arrivée le jour dit à neuf heures environ, ce qui le réconfortait un peu.
Et bien entendu, comme tous les évènements redoutés, cette journée arriva fort rapidement.
Rogue sortit de sa douche, s’arrêta devant son miroir et s’y regarda une fois de plus. Les subtils changements qui s’étaient opérés sur son visage lui convenaient parfaitement : son nez droit et ses dents égales et régulières lui plaisaient beaucoup, tout comme à Lyla, et le shampoing traitant pour cheveux gras qu’elle lui avait acheté faisait des merveilles. Il avait de plus rendez-vous chez son dentiste à Oxford pour un blanchiment des dents. Ces corrections esthétiques pouvaient paraître totalement futiles à certaines personnes, mais pour lui elles étaient fondamentales : nouvelle tête, nouvelle vie.
Il se sécha, se coiffa et alla dans la pièce principale pour s’habiller. Il vit alors Miss Harrison qui venait à l’instant d’y pénétrer. Pour une fois, elle était habillée à la mode sorcière, d’une longue et étroite robe noire en pachemina dont le col V profond et les manches pagodes étaient brodés de volutes en shantung.
– Salut, toi ! s’écria-t-elle gaiement en se jetant dans les bras de Severus pour l’embrasser.
– Bonjour… Tu es ravissante, déguisée en sorcière, reprit Roque, taquin, en la dévorant des yeux.
– Merci ! Et le port de la serviette de bain te va à ravir, renchérit-elle sur le même ton. Tiens, c’est pour toi, continua-t-elle en sortant un paquet rectangulaire de sous sa cape.
– Merci, dit-il simplement, l’air particulièrement ému. C’est la première fois depuis plus de vingt ans que je reçois un cadeau de Noël, expliqua-t-il la voix rauque. Attends… reprit-il après quelques secondes de silence.
Il alla vers son scriban d’où il sortit un paquet allongé qu’il tendit à Lyla.
– Voilà pour toi, joyeux Noël également, lui dit-il.
Tous deux déballèrent leur présent en même temps, le regard avide. Miss Harrison découvrit, émerveillée, une magnifique plume de la marque Himalaya. Il s’agissait d’une penne de faisan vénéré dont la hampe était ornée de petits rubis enchâssés dans une résille d’or blanc. Quant à Severus, il poussa un cri de joie à la vue de l’exemplaire original signé d’Une saison en Enfer d’Arthur Rimbaud.
– Où l’as-tu trouvé ? lui demanda Rogue en caressant amoureusement la couverture de cuir brun du livre.
– Chez un bouquiniste du Quartier Latin, à Paris. Si tu veux, je t’y emmènerai pendant les grandes vacances.
– Volontiers, répondit-il avec un grand sourire. Et la plume, est-ce qu’elle te plait ?
– Ah oui… elle est vraiment magnifique. Merci, murmura-t-elle en s’approchant de lui pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres.
– Il faut que je me prépare, reprit Rogue un instant plus tard. L’audition a lieu à neuf heures et demie.
– Ne t’inquiète pas, on veillera au grain, avec Dumbledore, le réconforta-t-elle.
– Je sais… Parfois, je regrette d’avoir demandé cette entrevue. Mais je pense que c’est la condition sine qua none pour repartir à zéro… avec toi… dit-il pensivement. Si tu veux bien, finit-il dans un souffle.
– Bien sûr que je veux… confirma-telle en plongeant ses grands yeux verts dans ceux de son amant.
Ils restèrent un long moment à se regarder en souriant, main dans la main.
– Allez, il faut que je me prépare, dit-il enfin.
Il se dirigea vers son armoire d’où il sortit des chaussettes et un boxer noirs, ainsi qu’une chemise blanche et un complet redingote en alpaga anthracite. Il se vêtit soigneusement tandis qu’Lyla, installée derrière le bureau, essayait sa nouvelle plume.
– On peut y aller, dit Rogue un moment après.
– Où a lieu d’audition ? demanda Miss Harrison en se préparant.
– En salle des professeurs, répondit Rogue en passant sa cape. Allez, allons rejoindre Black et ses admirateurs, dit-il d’un ton particulièrement sarcastique avec un rictus.
– Allons préparer notre avenir, corrigea Lyla en l’embrassant vivement.
Ils sortirent alors dans les couloirs, qu’ils arpentèrent d’un pas rapide en direction de la salle des professeurs.
A leur arrivée, tout le monde était déjà présent, à commencer par Dumbledore, entouré de McGonagall et Harry Potter. Derrière eux se tenait la majeure partie des membres de l’Ordre du Phénix : la majestueuse Emmeline Vance, Dedalus Diggle, un minuscule sorcier coiffé d’un haut de forme violet, Elphias Doge qui arborait quant à lui un chapeau stupide, Sturgis Podmore, un Auror à la mâchoire carrée et aux cheveux paille, Kingsley Shacklebot, grand sorcier noir aux allures de pirate, Mondingus Fletcher, miteux comme à son habitude, l’ex-Auror paranoïaque Maugrey « Fol Œil » au visage recousu et à la jambe de bois, la jeune Nymphadora Tonks, Auror Métamorphomage, les Weasley père et mère, Rémus Lupin, et bien entendu Sirius Black qui lança un regard noir à Rogue dès qu’il entra dans la pièce. Toutefois, il détourna les yeux dès qu’il croisa ceux de Miss Harrison. Seul Dumbledore vint l’accueillir en lui tendant la main, les autres restant à le fixer, visiblement surpris par son changement d’apparence, mais arborant néanmoins des mines sceptiques et renfrognées. Rogue prit alors la parole.
– J’ai décidé de mon propre chef d’organiser cette audition sous Veritaserum afin de clarifier les faits, dit-il sèchement, d’une voix glaciale. Car malgré ma parole et des indices suffisamment clairs, certains (dit-il en regardant ostensiblement Black) persistent à douter de ma loyauté à Dumbledore et à l’Ordre, et continuent de me soupçonner d’allégeance à Voldemort. Dans la mesure où il a été vaincu, je désire à présent mettre les choses au clair afin de pouvoir entamer une vie nouvelle. Je sais pertinemment que RIEN de ce que je pourrai dire ne saura effacer les erreurs que j’ai commises par le passé. Je ne demande pas votre pardon. Je souhaite juste qu’on me fiche la paix désormais, finit-il en prenant place dans un fauteuil face à l’assemblée.
– Je commencerai l’interrogatoire, dit posément Dumbledore. Vous pourrez ensuite tour à tour questionner Severus, dans la mesure cela concerne Voldemort, expliqua-t-il. Je me réserve la possibilité d’interdire des demandes trop personnelles ou indécentes. Avez-vous des questions ?
– Oui, dit Alastor Maugrey. Qui est-ce ? grogna-t-il, son œil valide posé sur Dumbledore tandis que son œil magique examinait Lyla.
– Il s’agit de Miss Harrison, notre professeur de potions, qui est par ailleurs une amie de Severus.
Black laissa échapper un ricanement méprisant qui attira tous les regards vers lui. Il se renfrogna aussitôt suite au regard appuyé que lui lança Dumbledore comme pour lui rappeler la promesse qu’il avait faite le soir de la chute de Voldemort.
– Etes-vous sûr qu’on puisse lui faire confiance ? aboya Maugrey, méfiant comme à son habitude.
– Tenez, dit sèchement Lyla en s’approchant de lui et en lui remettant sa baguette d’un geste brusque. Manifestement, vous êtes tous les uns autant que les autres bourrés de préjugés… Severus ne sert pas Voldemort, et le fait que je le côtoie ne fait pas automatiquement de moi une Mangemort, cracha-t-elle. Je vois que vous croyez tous Black sur parole malgré les accusations qui ont été portées sur lui à une époque. Mais imaginer que Severus puisse être innocent, ça, c’est largement au-dessus de vos moyens ! dit-elle avec colère, sous les regards quelques peu étonnés des protagonistes, et celui reconnaissant de Rogue.
– Calmez-vous, Lyla, lui intima Dumbledore. Très bien… Nous allons pouvoir commencer. Etes-vous prêt, Severus ? lui demanda-t-il d’un ton attentionné.
– Oui. Qu’on en finisse, dit-il durement, sans un regard pour quiconque, en se rencognant dans son fauteuil, la tête légèrement penchée en arrière.
Dumbledore s’approcha de lui, plongea la main dans sa poche et en sortit une petite fiole de verre contenant un liquide clair comme de l’eau, qu’il déboucha. Rogue entrouvrit la bouche pour recueillir les trois gouttes du puissant sérum de vérité que Dumbledore lui administra. Il fut alors parcouru d’un frisson et ses yeux noirs roulèrent dans leur orbite avant de se stabiliser. Le silence était complet dans la pièce. Tout le monde semblait impatient, excepté Miss Harrison qui était très pâle, les traits de son fin visage tirés par l’inquiétude.
– M’entendez-vous ? demanda doucement Dumbledore.
Rogue acquiesça d’un signe de tête.
– Qui êtes-vous ?
– Severus Rogue, répondit-il d’une voix monocorde, le visage inexpressif.
– Quelle est votre profession ?
– Professeur de Défense Contre les Forces du Mal et maître des potions en second à Poudlard.
Dumbledore regarda alors tout le monde, l’air grave, avant de demander :
– Qui servez-vous ?
A cette question, tous se tendirent, la respiration coupée, les yeux braqués sur Rogue.
– Albus Dumbledore, répondit-il toujours d’un ton égal.
– Ouais ! s’exclama Miss Harrison, le visage illuminé d’un large sourire satisfait, ses grands yeux verts brillant d’une lueur de triomphe.
Dumbledore, McGonagall et Lupin souriaient également, alors que Black semblait profondément déçu. Harry Potter avait pâli et sa bouche entrouverte tremblait légèrement. Les autres semblaient étonnés, rassurés et gênés.
Dumbledore reprit alors l’interrogatoire.
– Servez-vous Voldemort ?
– Non.
– Avez-vous servi Voldemort ?
– Oui.
– Durant quelle période ?
– De mille neuf cent soixante dix-neuf à mille neuf cent quatre-vingt-un.
– Pourriez-vous être plus précis ?
– Du jour de l’annonce du mariage de James et Lily Potter au moment où j’ai compris le sens de la prophétie que j’avais révélée à Voldemort, précisa Rogue d’une voix toujours aussi monotone.
A cette réponse, tous se figèrent, l’air perplexe, particulièrement Lupin, Black et Harry Potter.
– Qu’avez-vous fait depuis ?
– J’ai enseigné les potions à Poudlard dès la rentrée de mille neuf cent quatre-vingt-un, et je suis devenu un espion, un agent-double au service de Dumbledore.
– Très bien, Severus, dit-il d’une voix douce. Je pense que ces réponses sont suffisamment éloquentes, continua Dumbledore en regardant tout le monde d’un regard circulaire.
– J’ai d’autres questions, aboya Black. Vous permettez ?
– Je vous en prie, mais veuillez surveiller vos propos, lui ordonna Dumbledore.
– Quelle part de responsabilité as-tu dans la mort de James et Lily Potter ?
– Lorsque j’ai entendu la première partie de la prophétie révélée par Sibylle Trelawney à Dumbledore à La Tête de Sanglier, disant que le garçon qui anéantirait Voldemort naîtrait à la fin du mois de juillet, j’ai couru la répéter à mon Maître d’alors. Il a ensuite fait des recherches, et a trouvé qu’il pouvait s’agir du fils Londubat ou du fils Potter. Sa préférence s’est donc portée sur Harry. Lorsque j’ai pris la mesure de ce que j’avais provoqué, j’ai couru avertir Dumbledore, en faisant croire au Seigneur des Ténèbres que je tentais de m’infiltrer à Poudlard pour en espionner le directeur. J’ai tout expliqué à Dumbledore, et lui ai proposé d’espionner Voldemort pour me racheter. Quand j’ai appris par la suite que le Gardien du Secret des Potter les avait trahis, Dumbledore est allé les prévenir. Mais James, toujours trop arrogant, n’a pas voulu croire à une information venant de moi. Il me haïssait trop… S’il avait écouté, ils ne seraient probablement pas morts…
– Pourquoi voulais-tu éviter la mort de James ? Tu le haïssais ! cria Black.
– Oui, c’est vrai. Mais j’aimais Lily. Je l’avais toujours aimée…
Tout le monde fut abasourdi par cette révélation, excepté Lyla, qui savait déjà tout. McGonagall et Mrs Weasley fondirent en larmes, et Harry paraissait totalement désorienté.
– Vous aimiez ma mère ? demanda-t-il comme pour lui-même.
– Oui. C’est par égard pour elle que j’ai toujours tout fait pour te protéger, Harry. Et aussi pour honorer la dette que j’avais envers ton père depuis le jour où il m’avait sauvé la vie dans la Cabane Hurlante. Mais c’est tellement dur… Tu lui ressembles trop…
– Pourquoi est-ce que vous vous haïssiez, vous, et Sirius et mon père?
– Ils m’ont détesté depuis le premier jour. Ils m’ont tout de suite pris comme souffre douleur, sans doute car j’étais leur contraire absolu : laid, chétif, faible, rejeté par les autres, alors qu’eux étaient beaux, populaires, admirés de tous, ce qui me rendait profondément jaloux. Ils m’ont aussi tout de suite accusé de pratiquer la Magie Noire. Certes, c’était vrai dans une certaine mesure, mais je ne l’avais étudiée et utilisée que pour me protéger de mon père qui me battait régulièrement. Je n’avais que onze ans, et aucun autre moyen de me défendre… Mais c’est à cause d’eux que je m’y suis vraiment lancé, grâce à Lucius Malefoy, puis à une bande de Serpentard qui m’avait fait l’honneur de m’accepter, qui comptait Rosier, Wilkes, Avery, Lestrange et Bellatrix Black, la cousine de Sirius, qu’elle haïssait encore plus que moi. Je voulais me venger, leur faire payer le mal qu’ils me faisaient. Ils me maltraitaient, m’humiliaient régulièrement en public, à quatre contre un. Pour couronner le tout, un jour, ils ont essayé de me tuer. Black m’a conduit délibérément à Lupin alors qu’il était transformé en loup-garou. C’est James Potter qui m’a alors sauvé la vie. Je l’ai encore plus exécré depuis ce moment car j’avais une dette envers lui. Et ensuite, il a épousé la femme que j’aimais. N’ayant pu le supporter, j’ai rallié les Mangemorts pour me venger… Même si c’était parfaitement stupide… J’ai encore plus haï Black par la suite, car j’étais persuadé qu’il était le Gardien du Secret des Potter, et qu’il les avait trahis, se rendant coupable de la mort de Lily.
Harry dut s’asseoir dans un fauteuil. Il avait la mine complètement décomposée et sanglotait en silence. Lupin semblait horrifié par ces révélations et Black bouillonnait alors que tous les regards étaient posés sur lui.
– On n’était que des gamins ! hurla-t-il enfin.
– Oui, Sirius, mais on savait très bien ce qu’on faisait, dit gravement Lupin.
– Je pense qu’on peut en rester là, dit Dumbledore. Le reste relève de vos vies privées.
Tout le monde acquiesça en silence, la honte, le remords, la culpabilité marquant les visages.
– Cette audition est donc terminée. Je vous invite tous à gagner la Grande Salle où des boissons nous serons servies. Lyla, continua Dumbledore, voici l’antidote. Je vous laisse en administrer trois gouttes à Severus. Vous pourrez nous rejoindre s’il le désire.
– Bien, Monsieur.
Dumbledore sortit en refermant la porte de la salle des professeurs. Miss Harrison s’approcha de Rogue, toujours dans son fauteuil, la tête oscillant légèrement de droite à gauche. Elle se planta devant lui, examinant le flacon de verre bleu contenant l’antidote, semblant lutter intérieurement pour résoudre un fort dilemme. Finalement, elle passa la main dans les cheveux désormais soyeux de Severus, lui pencha un peu la tête en arrière et fit tomber trois gouttes d’antidote dans sa bouche. Rogue cligna des yeux à plusieurs reprises, comme s’il émergeait d’un profond sommeil.
– Ça va ? lui demanda doucement Lyla en s’asseyant sur ses genoux et en lui caressant le visage.
– Oui, ça va, merci, répondit-il d’une voix fatiguée.
– Tu te souviens de tout ?
– Oui, on reste conscient quand on est sous Veritaserum, expliqua-t-il. Je suis content que tout cela soit fini…
– On va rejoindre les autres dans la Grande Salle pour boire un coup ?
– Et comment ! J’ai hâte de voir ce qu’ils ont à me dire à présent !
A leur arrivée, les membres de l’Ordre du Phénix se levèrent des bancs entourant la table des Serpentards (aucun n’était resté à Poudlard pendant les vacances de Noël). Ils avaient l’air gêné, un peu coupable, mais leurs yeux étaient désormais empreints d’un peu plus de respect et d’une certaine tristesse. Dumbledore s’approcha de Rogue à qui il donna l’accolade. Il fut suivi de McGonagall, puis de Lupin qui vinrent lui serrer la main. Harry Potter quitta alors la place qu’il occupait entre Mrs Weasley et Sirius Black, s’approcha de Rogue, l’air piteux, et lui tendit une main, que ce dernier serra respectueusement.
– Merci, Potter, lui dit Rogue d’une voix serrée, qui avait perdu sa froideur et sa morgue habituelle. Croyez-moi, je suis sincèrement désolé pour ce que j’ai provoqué par la passé… Tout ce gâchis… Je sais très bien que rien de ce que je pourrais dire ne calmera l’aversion que vous avez pour moi. Sachez toutefois que je suis navré de n’avoir pas su faire la différence entre votre père et vous. Pourtant, ce geste que vous venez de faire prouve que vous êtes très différent de lui, et le digne successeur de votre mère, que je tenais en très haute estime. C’est également à mes yeux la plus grande preuve de votre légendaire courage, Potter, avoua-t-il à voix basse, en regardant Harry dans les yeux.
– Merci, Monsieur, reprit Harry, la voix tremblante.
Tous vinrent par la suite serrer la main à Rogue, prononçant parfois de vagues mots d’excuse, mais silencieusement en général. Enfin, Black se présenta devant lui. Ils se jaugèrent du regard un instant, avant que Black ne marmonne :
– Pardon…
– Je suis désolé également, murmura Rogue en lui tendant la main.
Black l’accepta dans un lourd silence, sous les regards tendus des autres. Tous eurent l’air profondément soulagé, et notamment Miss Harrison qui poussa un grand « Ahhh…. » de satisfaction, ce qui fit rire tout le monde.
– On peut boire un coup ? dit-elle alors gaiement, détendant l’atmosphère.
– Bien sûr ! répondit Lupin d’une voix enjouée. Venez vous asseoir.
Lyla et Severus s’installèrent côte à côte, entre Tonks et Lupin. Fidèle à ses habitudes, Miss Harrison commença à discuter allègrement avec sa voisine Métamorphomage, qui s’amusait à changer d’apparence pour amuser la galerie. Elle adopta notamment la coupe de cheveux d’Lyla, mais en vert pomme toutefois. Aidées de Lupin, elles surent orienter la conversation vers des sujets neutres, ce qui permit à Rogue de discuter un peu. Il avait désormais l’air plus réservé et timide qu’arrogant et froid.
Ce moment se prolongea durant le déjeuner sous le regard étonné des quelques élèves restés à Poudlard. Les membres de l’Ordre prirent congés après le repas, ce qui permit à Lyla et Severus de passer l’après-midi ensemble. Ce dernier réquisitionna la salle de bain des préfets dont ils profitèrent plus que de raison avant de rejoindre son appartement, Lyla prenant bien soin de se dissimuler sous la cape d’invisibilité. La première chose qu’ils firent fut de lancer un sort d’insonorisation. Puis quelques instants plus tard, une douce lueur orangée filtra par l’embrasure de la porte. Ce phénomène se reproduisit plusieurs fois dans la journée, cessa vers dix-neuf heures, pour reprendre quelques jours plus tard, précisément le soir de la St-Sylvestre, dans le second appartement des cachots.
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Pas mal anticipé, hein ?
Je lis bien entre les lignes !
(fan fiction écrite en 2006, je vous le rappelle, donc bien avant la parution du dernier tome de la saga Harry Potter !)
(oui, je me vante)
(bah quoi ?)
c’est très bon!!
Oh merci ! Venant de toi, ça me touche encore plus ^^
C’est très sympa je dois dire, et surtout de savoir que c’était avant harry potter 🙂 moi j’ai adoré harry potter mais maintenant j’ai tourné la page, je lis des livres différents on va dire 🙂 mais les personnes qui écrivent comme toi, je trouve ça extra 🙂 bravo encore 🙂
Bonne journée à toi, des bises.
Clara
Oh merci, c’est super gentil !!! J’aimerais aussi me lancer dans un autre style d’écriture, mais je n’arrive pas àsauter le pas, je bloque… d’où ce blog, en fait ^^
tu devrais le sauter le pas car tu sais tenir ton lecteur en haleine et j’aime beaucoup ta façon de décrire les scènes, on s’y croirait … malgré le sort d’insonorisation 😉
bisous
Merci, t’es gentille… Mais j’y arrive pas, je fais un blocage… Je pensais qu’écrire sur le blog me débloquerait (c’est pour ça que je blogue, à la base) mais pour le moment, pas moyen…
Je sais plus qui m’a suggéré d’écrire des nouvelles. Et c’est vrai que je n’y avais jamais pensé avant, mais ça semble la forme qui me conviendrait le mieux. Cela dit, la forme se prête peu au sujet « aventure » que j’affectionne !
Mais merci pour tous vos mots, cela me rassure quand même !
Bises ♥♥♥
Je lis tout le temps, et c’est bientôt fini, qu’est-ce qu’on va faire maintenant hein ?
Ben écoute, j’en avais écrit une deuxième, j’allais la finaliser quand je suis tombée malade… Si je trouve du temps et du courage, ça peut se faire ^^
Rogue est toujours le héros, mais ça se passe durant sa jeunesse…