Il y a fort longtemps, lorsque l’ancien gouvernement de Nabot Ier n’avait pas encore saccagé la politique de santé publique de notre beau pays, on me remboursait le voyage mensuel de deux heures aller-retour en taxi pour aller me faire transfuser des anticorps pendant une journée à l’hôpital (maintenant, je dois y aller toute seule en bagnole, et les frais ainsi que la fatigue inhérente, notamment pour le trajet du retour, c’est pour ma pomme) (après, tu trouves peut-être ça normal, mais c’est pas toi qui est tellement fatiguée en rentrant qui risque l’accident de bagnole pour faute d’inattention. Mais bref) (et ne me parle pas des transports en commun, car à la cambrousse, ben y’en a pas).
Une fois, donc, je sors de l’hôpital et rejoins mon taxi qui m’attendait dehors comme convenu avec lui. Je le vois hors de la voiture, toute portes et fenêtres ouvertes, et me doute qu’il y a dû avoir comme qui dirait une couille dans le potage.
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La couille en question, si j’puis dire, était le client d’avant, qui avait manifestement des notions d’hygiène corporelle plus que douteuses, si ce n’est absentes, et qui avait empli l’air de la voiture de ses remugles et exhalaisons toxiques diverses et variées émanant des différentes parties de son corps et de ses vêtements ayant quasiment une vie propre (pas comme lui, quoi)
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Quelques minutes et coups de bombe aérosol antiseptique plus tard, nous voilà en voiture Simone, entamant la discussion à propos du gros cradingue précédent. Ma chauffeuse me raconte alors que c’est très fréquent, que des gros dégueulasses, y’en a plein, mais plein, quoi ! (d’où la présence même pas inopinée en un seul mot du spray assainissant dans la caisse)
Et elle me raconte notamment l’histoire suivante…
« Un jour, je prends un client (je te rappelle qu’elle est taxi, hein, pas péripatéticienne) que j’avais déjà emmené à l’hôpital il y a quelques temps pour qu’il se fasse opérer de la prostate. C’est un vieux paysan, qu’habite à Foune-les-Bois, tu vois, quoi. Cette fois-ci, je l’amenais pour la consultation post-opératoire. Le Père Machin s’était fait tout beau, il avait sorti la veste et le béret du dimanche, et durant le trajet, j’ai bien vu qu’il était inquiet, tu penses, il sort jamais de sa ferme sauf pour aller au marché de Troudeballetaoune ! Alors arrivés à l’hosto, je l’ai accompagné en lui disant de faire appeler par une infirmière dès qu’il fallait venir le chercher. Je reçois le coup de fil peu de temps après, il était passé super vite !
Je reviens donc le chercher, on remonte en voiture, et je lui demande comment ça s’est passé. Et là, il me répond :
« Ben vain zou, ma Mie, ç’a été vite fait ! Il m’a juste demandé si ça allait, posé deux-trrrois questions… Il m’a même pas ausculté, dis vouââârrr ! Tu t’rrrends compte, hein, ben j’me suis lâvé pourrr rrrien !!!«
Mdr !!! Ma mére était ambulanciére alors question cradingue j’en connais un rayon mais alors celui là nature peinture,avec l’accent de campagne c’est juste énorme lol.
Hi hi, nature peinture !!! Merci, bises 🙂
Naaaaaaaaaaaaaaan quelle horreur!
Hu hu, il y emmène, ce vieux, hein ?
Roooh c’est tellement typique, je suis écroulée!!
Typique… Ils sont pas tous comme ça non plus, hein !!! Tu te rends compte, ils ont même la télé 😉
Dans mon enfance, il était connu que les jeunes paysans se lavaient exceptionnellement le zizi… pour le conseil de révision… Mais je suis sûre qu’ils le lavaient aussi le jour de leurs noces…
Hé hé, de ce temps, ils prenaient de bonnes habitudes à l’armée !
je sais pas ce qui me fait le plus peur : l’histoire où le fait que tu doives payer pour tes soins ?
Nan nan, je paie pas pour les soins, arrête, c’est presque 1 smic à chaque fois… Sérieux, aux States, au UK… je serais morte depuis longtemps, tu te rends compte… Ce sont juste les transports à ma charge (plus la franchise de la sécu, maintenant…)
Mais tu peux rire de l’histoire, hein !!!
Huuuuuuuuum !!! J’adore… C’est toujours délicat de parler d’hygiène aux gens, moi, dans mon boulot, je suis obligée de le faire sans dire que c’est eux qui sentent… Cool hein ?
Tu m’étonnes… Mon ancienne responsable d’usine était une crados finie, qui gardait 3 semaines d’affilé le même pantalon, avec notamment une tache de ragnagna… T’imagines, sérieux… Elle puait, en plus !!! Les cheveux gras, des spots plein la tronche… une horreur… Je me demande comment ils peuvent la garder à un poste pareil, surtout que c’est une boite de meubles haut de gamme à la renommée mondiale et tout, pubs et articles dans ELLE décoration et tout le tintouin…
Et va lui dire, là… (bon, moi je lui ai dit pas gentiment après avoir posé ma démission, mais bon… ^^)