« Romans de la Table Ronde » de Chrétien de Troyes

Premier romancier, premier poète national, admirable maître d’oeuvre tant des romans de courtoisie que du roman mystique de Perceval, Chrétien trouve chez le lecteur d’aujourd’hui la même complicité que chez son auditeur des assemblées médiévales. C’est tout le symbolisme des vieux contes de Celtie ou de Rome qui revit à travers les mille péripéties et mystères du cycle courtois. L’amour y est valeur suprême. De lui procèdent les aventures dans lesquelles s’éprouvent les chevaliers qui hantent la cour d’Arthur, les forêts, les fontaines, les landes, rivages et châteaux enchantés : Érec et Gauvain, Cligès, Lancelot et Yvain. Voici la plus séduisante ouverture de nos lettres.

Je me suis plongée dans ce livre que Monlolo (alias mon cher et tendre) possède et a lu depuis belle lurette pour une simple et bonne raison. : remonter à la source pour bien mesurer le génie, comprendre l’intention d’Alexandre Astier quand il tourne Kaamelott.

En effet, j’ai récemment découvert cette série, et avec Monlolo, on en est devenu dingues !!! Cela étant, comme tout y respire l’intelligence malgré le ton complètement déjanté (le mélange des genres, j’adore) (tu l’auras déjà remarqué), j’ai voulu en saisir la moindre parcelle pour être sure de bien tout comprendre. Je connais la légende arthurienne, j’ai lu « L’Enchanteur » de Barjavel, le cycle du Graal de Jean Markale, j’ai vu le « Merlin l’Enchanteur » de Disney, l' »Excalibur » de John Boorman, « Le Roi Arthur » avec Clive Owen et Keira Knightley, je suis allée en Bretagne dans la forêt de Brocéliande (tombeau de Merlin, fontaine de Jouvence, Val sans Retour, le Lac, l’Arbre d’Or…), et je me suis rendue compte que si c’était toujours un peu pareil, c’était aussi et toujours surtout différent.

Le propre de la légende, quoi…

Je pensais donc qu’avec Chrétien de Troye, j’allais avoir la génèse de la légende arthurienne. Et ben que nenni ! Car déjà, lui a écrit une interpétation tardive, tout comme Geoffroy de Monmouth chez les Britons. De quoi y perdre son vieux français (à défaut de son latin).

Alors bon, j’ai tout de même commencé la lecture de ce grand classique, avide de chevaliers,  de tournois, quêtes et combats contre des dragons et enchantements divers et variés.

Ben j’ai vite déchanté.

Car pas de tout ça, non non.

Mais de l’amour courtois en veux-tu en voilà ! Mais que ça m’a gonflée !

Car en fait, en guise de légende arthurienne telle que le commun des mortels (genre moi) la connait, on a surout les deux derniers « romans », à savoir « Lancelot le chevalier à la charrette » et « Yvain le Chevalier au Lion ».

Parce qu’en fait, « Romans de la Table Ronde » est un livre qui compte quatre « nouvelles », les deux premières étant « Erec et Enide » et « Cligès ou la Fausse morte » (et les deux dernières les sus-nommées)

En soi, « Erec… » et « Cligès… » ne sont pas pourries, loin de là, mais je les trouve gnan-gnan. Oh oui, je t’aime, je vais te montrer ma valeur et te démontrer mon amour en allant combattre des méchants ! On se croirait plus dans un épisode des Power Rangers que dans une quête épique et chevaleresque rythmée par la Carmina Burana.

Pis les histoires de coucheries, même si elles concernent le beau et chaste Lancelot du Lac (lance l’eau du lac ???) et la Reine Guenièvre, ben moi ça me gonfle.

Ouais… Mmmmhhhh… Remarque, je la comprends un peu, Guenièvre…

Par contre, la donne change un peu avec la dernière histoire, à savoir « Yvain le Chevalier au Lion ». On y retrouve plusieurs éléments de la Légende, les personnages, la magie, les quêtes épiques… Je l’ai beaucoup aimé (contrairement aux autres, donc), mais certainement parce que elle correspond à ce que je recherchais quand j’ai commencé la lecture de ce livre.

Lecture, qui, d’ailleurs, m’a pris un temps fou !

Car le langage utilisé n’est pas le nôtre. Pas du vieux français non plus, mais une « traduction » assez réussie, je dois dire, de Jean-Pierre Foucher. On comprend bien tout, c’est bien teinté médiéval, ça se lit bien, mais néanmoins, ce n’est pas fluide comme du français actuel. On ne peut pas anticiper sur le mot qui va suivre, la syntaxe est « inversée »… Il faut donc lire avec une attention soutenue, je trouve. Mais c’est une bonne expérience, surtout pour une maîtresse d’école (que je suis encore un petit peu) qui se rend compte de ce que ça doit être au quotidien pour un lecteur débutant !

Ces romans m’ont donc laissé une impression assez mitigée. Déçue par les trois premiers qui ne causent qu’amour courtois, j’ai été emballée par le dernier : « Yvain le Chevalier au Lion », ce qui laisse présager de bonnes choses pour la suite, à savoir « Perceval ou le Roman du Graal ».

La suite bientôt, donc !

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12 réflexions au sujet de « « Romans de la Table Ronde » de Chrétien de Troyes »

  1. Je n’ai lu que « le chevalier de la charette » de Chrétien de Troyes , qui est axé sur la quête de Lancelot pour aller chercher Guenièvre et je sais qu’à l’époque ça m’avait bien plu ! Bon j’étais ado alors il faudrait vraiment que je me replonge dedans pour voir si aujourd’hui ça me plairait autant 😉
    Bisous

  2. Perso j’ai lu Perceval il y a 7 ans (que de précision !), ba je préfère celui d’A England même si en soit j’ai lu pire (en même temps, je suis une littéraire donc des navets j’en ai eu un paquet entre les mains)… Bisous

  3. La traduction de Foucher tient la route en effet.
    M’enfin je ne t’écrivais par pour cela, mais bien pour la bonne tranche de rire que je me suis prise. Il y a quelques années, j’aurais été fan de la Légende entière. Aujourd’hui, et peut-être justement après une bonne digestion de l’œuvre, j’aime beaucoup Kaamelot -même si je n’en abuse pas, moâhhh ! 🙂 -.
    Je vieillis, je pense (ou je m’arrange avec le temps, comme le bon vin ? Rassure-moi…)
    Allez, raconte-nous d’autres relations avec les love-story gnan-gnan, j’adore !
    Nathalie

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