Liseuse Kobo Aura : quel aura, hein hein ?

Récemment, dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister, j’ai chroniqué le livre « La lettre à Helga » de Bergsvein Birgisson. Et cette année, au-delà de recevoir un livre gratuit, et en plus d’avoir une chance d’avoir l’honneur d’être élue parmis les 12 meilleures critiques comme je l’avais été l’an dernier grâce à mon article sur le livre de JK Rowling sans le petit Potter (« Une place à prendre » que ça s’appelait), il y avait une liseuse Kobo Aura à gagner, parce que, forcément, un tien vaut mieux que deux tu l’auras (oui, c’est pourri, mais je me devais de la caser quelque part, tu comprends, j’étais obligée, les calembours font partie de mon moi intérieur au fond du couloir à gauche)

Je ne fondais que peu d’espoir en cela, me disant « Tu vas voir, toi, avec la chance que tu as, tu gagnes quand y’a rien à gagner sauf la gloire ».

Et pourtant ! Pour une fois, ma tête de vainqueur à la François Pignon m’aura (hé hé) apporté quelque chose de positif, car j’ai gagné, vois-tu !!!

Donc, après avoir passé quelques temps à bondir partout comme une crapaude en rut,  à effrayer ma collègue de travail en ayant poussé un cri suraigü quand j’ai appris que j’avais gagné, à saouler les documentalistes du taf (très compréhensives, je trouve), à avoir gonflé mes proches (gentils aussi et sincèrement contents pour moi) et mes supers blogpotes sur FB, j’ai enfin reçu la bête, ce qui n’a fait que réactiver le mode « cabri-on ».

Je me suis laissé un peu de temps pour apprivoiser l’animal, et aujourd’hui, je m’en vais te livrer mes impressions ! Par contre, au niveau des photos, c’est pas beau, mais j’assume.

Look

Ben elle est belle… Format petit livre de poche, look tablette avec son écran tout plat sans bords apparents, boutons élégammant incrustés dans les bords fins, dos rugeux mais doux (si si je te jure) avec biseaux polygônaux… Vraiment un bel objet.

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Ergonomie

Personnellement, j’ai de toutes petites mains, et du coup, je la trouve un poil large.

Au niveau du poids, j’ai pas pesé mais c’est correct, on est pas gêné.

Les boutons M/A et Luminosité sont bien positionnés et faciles d’accès.

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Quant à l’écran, je le trouve pas assez mat et trop sensible aux traces de doigts. Et pour le coup, le fait qu’il n’ait pas de bords est gênant car on met les doigts sur la partie où on lit. Concernant sa « tactilité« , il est assez réactif sans être transcendant non plus. Et même que ça se gâte quand on passe au clavier, car le temps de réponse des touches est hyper long et non synchronisé avec l’affichage. Et ça, c’est très chiant pour la saisie des mots de passe, notamment. Et pis des fois, ben il plante en se figeant comme Doug dans Hero Corp. Et là, ça devient vraiment gonflant…

La définition de l’écran est par contre excellente. Les polices d’écritures sont parfaitement lissées, pas de pixellisation même sur les images qui sont très nettes, et pas d’effet de flash noir lors de l’affichage et/ou du rafraichissement des pages. Toutefois, je trouve le temps de réponse/de chargement un peu lent…

Le rétro-éclairage réglable est quant à lui fort appréciable.

Prise en main / Mise en route

Elle se fait simplement, intuitivement, par wi-fi en ce qui me concerne, ou via USB grâce au petit programme à télécharger Kobo Desktop. La création du compte Kobo est simplissime et rapide.

On accède alors de suite à la page d’accueil avec différentes « cases » qui se remplissement au fur et à mesure de nos expériences de lecture, avec des suggestions (bien vues), des statistiques, et c’est très sympa.

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En bas, on a 3 « onglets » : Bibliothèque, Librairie et Suppléments.

Explorons-les donc gaiement !

La Bibliothèque

Non non, le Colonel Moutarde n’y a pas assassiné Mme Pervenche avec le chandelier. Et pour le coup, elle est vide, donc explorons-donc d’abord la Librairie. (ben oui…).

La Librairie, donc

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On se rend à l’Accueil pour débuter, et forcément ensuite, aux Catégories, qui sont bien fournies !

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Allez zou, je me ferai bien un policier ! (en tout bien tout honneur…)

Sauf que ce n’est pas si simple, il faut encore faire son choix entre les nombreuses sous-catégories !

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Allez, un petit Policier Britannique, genre un Sherlock Holmes libre de droits et donc gratos, ou un Agatha Christie pas trop cher, ou le dernier Mo Hayder…

Et là, stupeur et tout le tremblement : Arnaldur Indridason de la « bibliothèque nordique » en bonne position, bien bien bien…

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Page suivante ? Je trouve bien un Sherlock Holmes, mais en anglais. Qu’à cela ne tienne, je vais faire une sélection en cliquant sur le nom de l’auteur dans la fiche de l’ouvrage ! Ah ben non, on peut pas… Bon ben je vais chercher les livres gratuits en classant la liste par prix croissant ! Ah ben on peut pas non plus… Les livres uniquement en français, peut-être ? Ah ben on peut toujours pas…

Pour conclure : si j’en avais deux comme ma tante, ça me les briserait sévère.

Je me décide donc à faire une recherche directe.

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Et là, de nouveau, c’est tout mélangé sans possibilité de tri.

Bon allez, faut quand même que je télécharge un truc pour essayer ! Je retourne chercher un Sherlock gratuit, et c’est parti mon kiki ! Plutôt que de cliquer sur « Lire maintenant » qui s’affiche, je vais aller explorer la Bibliothèque où il doit se trouver…

La Bibliothèque

On a donc un classement entre livres et extraits prédéfini, puis la possibilité de faire des Collections et enfin les Articles de Pocket, fonctionnalité sur laquelle je reviendrai plus tard.

Je clique donc sur Livres, et là apparait la liste qu’on peut trier, enfin !!! Je clique sur le titre du livre, et là, c’est la page blanche… Rien ne se passe… Bon, ben je vais aller remuer mon cassoulet, moi…

[…]

Ah ça y’est, ben c’est pas dommage !

Par contre, là, maitenant que le texte est à l’écran j’admets que c’est nickel. L’affichage est hyper net, la lecture confortable, on peut régler plein de paramètres (type et taille de police d’écriture, interlignes, justification…) y’a plus qu’à se régaler !

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De plus, les options de tri sont bien vues, car en plus du tri par auteur et titre notamment, il y a un tri automatique des « en cours de lecture/finis/non lus », bien pratique pour retrouver ses petits.

Il reste une fonctionnalité de la Bibliothèque : les articles de Pocket.

Kesaco Pocket ?

C’est un site avec plug-in qui, lors de la navigation sur Internet sur un ordi, un iPhone etc… permet de « marquer » des articles pour les lire plus tard. Bien pratique pour les blogs ! Je l’uttilise déjà beaucoup, et pour le coup, la possibilité de lire des articles de blog sur une liseuse m’a franchement séduite. J’ai donc entré mes identifiants dans la Kobo et synchronisé mon compte. Par contre, je ne comprends pas pourquoi seuls certains articles s’affichent… Leur lecture s’effectue via l’ouverture d’un navigateur, les images s’affichent et les liens hypertextes fonctionnent renvoyant sur les articles connexes.

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Vraiment, c’est je trouve le gros plus de cette liseuse, la fonctionnalité qui fait vraiment la différence.

La Kobo présente d’autres « gadgets » regroupés dans l’onglet Suppléments, comme les statistiques, les trophées ou récompenses… mais bon, j’en vois pas trop l’intérêt…

Concernant le téléchargement de livres, il peut donc se faire (difficilement) via la Kobo, ou alors :

– via le Kobo Desktop qui reprend peu ou prou les paramètres de la liseuse, et qui, disons-le sans ambages, plante systématiquement, ce qui en fait une bonne daube.

– sur le site officiel Kobo où le tri n’est pas super performant non plus, mais au moins on peut trier par auteur, langue… Par contre, toujours pas d’accès direct aux gratuits.

– sur le site de la Fnac, où on achète les livres numériques comme les vrais, en passant par l’identifiant, le panier etc. Les eBooks sont présentés comme les livres papiers, on s’y retrouve donc plus facilement, et là, on a accès aux livres gratuits directement (mais il n’est pas simple de s’y retrouver quand même…)

– sur d’autres sites proposant des livres gratuits par exemple, car j’ai cru comprendre que la Kobo lisait des livres numériques d’un format ouvert s’appelant ePub. Cela dit, j’ai pas exploré la chose à fond, et ça n’a pas l’air si simple qu’il y parait. Il faudrait installer le logiciel Calibre, puis synchroniser le bazar… Bref, là, chais pas.

Avant de conclure, il y a un point qui me chagrine quand même pas mal sur cette Kobo : le fait qu’elle plante systématiquement après une mise en veille, au niveau de la connexion wi-fi. Impossible de se reconnecter même en rentrant les mots de passe indigestes genre clés WEP/WAP etc à 15 000 chiffres et lettres (consonne… voyelle… zzzzz…..). La seule option est d’éteindre puis de rallumer la liseuse. C’est quand même bien gonflant.

Pour résumer, la Kobo Aura m’a séduite pour/par :

  • son look terrible, c’est vraiment un bel objet
  • sa définition : l’écriture, les images, sont vraiment nettes, lisses
  • sa simplicité d’utilisation
  • ses divers réglages (police, interlignes…) pour s’adapter à tous les lecteurs
  • la fonctionnalité Pocket qui permet de lire des articles de blogs sur la liseuse

Cela étant, il y a deux points essentiels qui me gavent profondément :

  • le fait qu’elle plante systématiquement la connexion wi-fi après chaque mise en veille
  • le foutoir présent dans la Librairie qui fait que je ne trouve rien de ce que je cherche. C’est pour ceci que j’estime que cette liseuse est particulièrement destinée aux lecteurs qui aiment flaner dans les librairies, se laisser guider par un libraire, une couverture… ceux qui fonctionnent au coup de coeur… Par contre, pour moi qui ait des idées bien définies, des goûts très arrêtés sur ce que je veux lire, ce n’est pas pratique.

Finalement, pour tout ceci, je donnerai la note de 16/20 à cette liseuse.

Et toi, lecteurtrice, tu l’as essayée ? T’en penses quoi ?

(ah oui, au fait, un ENORME merci à Price Minister pour ce magnifique cadeau, et à Stephie de Mille et une frasques qui a sélectionné ma critique !)

« La lettre à Helga » de Bergsveinn Birgisson

Les livres ont ceci de merveilleux qu’ils réservent toujours des surprises.

Celle-ci a commencé avec une simple couverture.

Quand j’ai dû faire mon choix parmi la sélection des livres de la rentrée littéraire chez Price Minister, eh ben contrairement à l’an dernier, j’ai quand même eu du mal à trouver mon bonheur. Cette année, point de blockbuster attendu comme le JK Rowling sans le petit Potter, fi de chroniques poétiques comme le fabuleux « Parfums » de Philippe Claudel ou de textounets sympathoches comme ceux de Delerm, mais que des histoires d’amour, des « je-te-raconte-ma-vie-remplie-de-malheurs » dont je n’ai strictement rien à foutre…

Quand je parcourais la liste des bouquins, à la lecture des titres et des auteurs, résonnait dans ma caboche comme un mantra : « Chiant – chiant – chiant, glauque-glauque-glauque… »

Cela étant, comme à cheval donné on ne regarde point les dents mais quand même un petit peu, je me suis dis en mon for intérieur à gauche au bout du couloir : « Allez, refais un tour de la liste, y’en a bien un qui va sortir du lot ! »

Et effectivement, comme la 1ère fois que j’ai parcouru cette liste, un ouvrage m’a tiré les yeux, grâce à sa couverture, d’une simplicité déroutante mais d’un pouvoir attractif énorme.

Je me suis alors intéressée d’un peu plus près à la bête…

144 pages ? Ben au moins si c’est chiant, j’aurais pas à me cogner 680 pages inter-minables comme l’an dernier avec « Une place à prendre »

Un truc qui vient du Nord ? Ca peut pas être tout pourri, j’aime bien les auteurs qui viennent du froid comme Arto Paasilinna, Camilla Läckberg, Stieg Larson, Lars Kepler, Juri Adler Olsen. Et au moins, à défaut d’être intéressant, ce sera dépaysant voire instructif.

Et puis les quelques critiques lues rapidement ici et là n’en disaient que du bien.

Allez, le choix était fait !

Quelques temps plus tard, le petit opuscule comment veux-tu comment veux-tu que je t’en parle est arrivé.

Et sa couverture m’a d’emblée emballée, tout comme la qualité du papier, un peu texturé, gros, rustique…

J’ai alors fini mon livre en cours (l’excellent « Les anonymes » de R.J. ELLORY) avant d’attaquer cette « Lettre à Helga », m’encourageant en me disant que ça me reposerait des salopards de la CIA et de mes céréales killers habituels.

Car tu comprends, une histoire d’amour, pour moi, excepté si elle est signée Jane Austen, est forcément synonyme de chiante.

C’est ainsi que j’attaquai, avec un léger je-m’en-foutisme, la lecture de cette lettre que « Bjarni Gislason de Kolkustadir » adresse « à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. »

Et là, paf ! Dès les premières lignes, on a la certitude que ce ne sera pas qu’une simple lettre d’amour. Je te laisse juger sur pièces :

« Chère Helga,

Certains meurent de causes extérieures. D’autres meurent parce que la mort depuis longtemps soudée à leurs veines travaille en eux, de l’intérieur. Tous meurent. Chacun à sa façon. Certains tombent par terre au milieu d’une phrase. D’autres s’en vont paisiblement dans un songe. Est-ce que le rêve s’éteint alors, comme l’écran à la fin du film ? Ou est-ce que le rêve change simplement d’aspect, acquérant une autre clarté et des couleurs nouvelles ? Et celui qui rêve, s’en aperçoit-il tant soi peu ?« 

Donc on a Bjarni, un bon vieux paysan, qui, après la mort de sa femme Unnur, écrit à Helga, son grand amour de tous les temps. Ca pourrait être parfaitement banal si cette histoire d’amour ne se passait en Islande, dans le milieu rural et rude des éleveurs de moutons, rudesse rappelée au fil des pages par la rusticité du papier dont je te causais plus haut…

Au fil des pages, au gré de la déclaration d’amour de Bjarni à Helga, au gré de scènes érotiques sentant le foin et le stupre, « l’odeur d’urine lourde et douce » comme lors de leur première fois dans la grange, qui fait dire à Bjarni « J’eus le coeur serré cette nuit-là ; je reconnaissais assurément avoir trompé ma chère Unnur et c’était moche – mon corps le savait. Mais j’avais pu glisser un oeil par l’embrasure du paradis.« 

Donc, disais-je, on se rend compte qu’il s’agit plus d’une déclaration d’amour à sa terre, à l’Islande, ses volcans, ses verts pâturages, la rudesse de son climat, neige et vent mêlés, qui mènent à des anecdotes hilarantes.

Comme celle de la vieille, morte par un froid si grand qu’il fut impossible de l’enterrer – la gnôle censée apaiser le chagrin du veuf aidant aussi – et qui, en attendant les funérailles, fut conservée… au fumoir ! Et qui embaumait « comme le meilleur des gigots fumés », et dont cet état fit dire aux comparses de Bjarni qu’elle n’a « jamais eu si bonne mine » !

Franchement, des histoires d’amour où on se fend la gueule, y’en a pas des tonnes ! Là, c’est cafi d’anecdotes savoureuses sur la vie à la campagne, qui me rappellent celles que ma mémé – et aujourd’hui mon père raconte sur la vie dans nos villages dans les années 50-60… Un peu comme dans « Les vieux de la vieille », quoi !

C’est que cette histoire d’amour est ancrée dans la vie, la vraie, celle qui est dure, qui n’épargne personne, celle qui est sale, qui pue… Jamais histoire d’amour n’aura autant compté le mot « pisse » dans ses lignes ! (pisse qui servait à traiter la laine des moutons, rien de scabreux)

On est loin des intrigues pseudo-existentialistes intello-bobo-chiantes de nos contemporains. Là, on ne se prend pas la tête : on fait. On fait des choix qu’on assume même si on est malheureux (lâcheté ou courage ?), car il faut choisir, on ne peut pas tout avoir. Ce qui fait dire à Bjarni cette phrase magnifique (le livre en est rempli, de ces phrases si belles et tellement bien écrites…) : « J’ai fantasmé pour combler les lacunes de mon existence, compris que l’être humain peut faire de grand rêves sur un petit oreiller. » Bjarni qui aurait tout fait par amour pour Helga, sauf une seule chose : renoncer à lui-même. Ca parait tellement évident, une telle sagesse…

Contemporains, et surtout citadins qui, en prennent un grand coup au passage ! Car cette lettre, donc, outre la déclaration d’amour à une femme, à une terre sauvage, est aussi un critique virulente de la société de consommation, un brûlot anticapitaliste gauchiste plein de bon sens franchement rassérenant, comme quand il démonte le mythe de Sisyphe de Kierkegaard grâce au bon sens paysan ancré dans la réalité vs la bêtise citadine et sa vie vaine.

On a également droit à une vision terre-à-terre de la Religion (si si, c’est possible), tout comme à une réflexion concernant la « saloperie humaine » illustrée par le comportement de Christophe Colomb vis-à-vis des Indiens.

Ce livre, à la grande portée philosophique et humaniste, m’a profondément parlé, à moi, la campagnarde qui a peur de la ville, qui n’aime pas la foule, qui n’aime pas la promiscuité. A moi, la fille de presque 40 ans qui se sent mal à l’aise dans son époque malgré son amour immodéré pour la technologie, n’aime pas ses contemporains, ne se sent pas en phase avec les gens de son âge et dont deux des meilleurs amis ont 59 et 60 ans… Et sont reposants, n’ont plus rien à prouver à la vie, plus de combats à mener, sont comme apaisés et ne se prennent la tête… Tout comme j’essaie de le faire au quotidien, tout comme Bjarni qui « fait » au lieu de tergiverser sans cesse…

Bref, au-delà d’une histoire d’amour qu’on ne saurait dire si elle est magnifique, terrible ou tragique, Bergsveinn BIRGISSON nous livre un condensé de sagesse, du bon sens du simple, du juste. Une déclaration d’amour à la Nature, à sa terre sauvage, un réquisitoire contre l’absurde régissant nos vies de surconsommateurs de cette société capitaliste et individualiste, avec des gens qui s’oublient au passage, contrairement à ces hommes-là qui « avaient eux-même forgé le sens qu’ils donnaient à leur vie.« 

Note pour les matchs Price Minister : 17/20

« La lettre à Helga »

Bergsveinn Birgisson

Editions Z

Dimanche matin

Monlolo, en se levant un peu tard suite à une soirée un petit peu arrosée (doux euphémisme), s’est affalé sur le canapé, où il a commencé à regarder un documentaire sur la vie de Lénine sur Arte. Il a enchainé avec le discours de Mélenchon sur LCP. L’après-midi, il m’a achevée avec une émission où des pseudo-scientifiques tentaient de démontrer que ce sont des aliens qui ont construit les pyramides, alors que je me démenais en cuisine avec mes cupcakes qui n’avaient gonflé que sur les bords et étaient restés creux au milieu, un peu comme des vol-au-vent (j’aurais voulu le faire exprès que je n’y serais JAMAIS arrivée).

Pendant ce temps, Sergeant Pepper, chat diabolique, avait fait tombé une seule croquette dans son bol d’eau.

Et le lendemain, sur M6, alors que je tricotais sagement sur le canapé, je me suis faite sournoisement agresser par une émission traitant des chaussettes orphelines.

Durant 48 heures, j’ai cru être dans la peau de Colombe Linotte.

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« Le mystère de la chaussette orpheline, et autre tracas du quotidien »

de Colombe Linotte

En vente dans toutes les bonnes librairies !

Ma chronique : → ici ←

Son fabuleux blog : → là ←

Et mes deux billets préférés auxquels cet article fait plus ou moins référence :

« Cela fait trois semaines »

&

« Luluchatigré est atteinte du syndrome de la croquette-éponge »

Ceci était l’humble hommage d’une admiratrice reconnaissante.

Rendez-vous sur Hellocoton !

« Fables T.16 : La Grande Alliance » (Opération « Price Minister fête la BD »)

Cet automne, j’ai participé à l’opération « Les Matchs de la Rentrée Littéraire » organisée par Price Minister, qui consistait à publier la critique d’un livre choisi dans leur sélection et gracieusement envoyés par eux.

J’avais choisi « Une place à prendre » de JK Rowling (et pas J. Caroline comme croyait Monlolo !) et « Parfums » de Philippe Claudel.

Et d’ailleurs, ma critique de l’insipide « Une place à prendre » a été sélectionnée !!! Si je te jure, va voir →là← !!! (j’en suis toujours pas revenue, je suis trop contente !)

Et là, ce printemps, Price Minister a remis ça !

Il s’agit de l’opération « La BD fait son festival « , où on pouvait choisir jusqu’à 2 BD (si on parrainait quelqu’un) dans la sélection officielle du festival d’Angoulême.

La première que j’ai choisie, c’est donc « Fables ».

J’ai d’emblée été séduite par la couverture, qui m’a rappelé Manu Civiello et notamment sa série « La graine de folie » que j’adore…

Par ailleurs, le pitch était pas dégueulasse non plus ! Je te fais un copié-collé de celui du site :

« Hansel, Barbe Bleue, Pinocchio, Le Grand Méchant Loup, Blanche Neige… Issus des contes et des littératures de l’imaginaire, les Fables vivent depuis des siècles en communauté, à Fableville, dans le plus grand secret. Une étonnante enquête policière sur fond de réinterprétation de très nombreux personnages mythiques. »

Sans compter que le dernier épisode de la série « Once upon a time » venait de clore la diffusion de la saison 1 à la télé, et que j’étais grave en manque.

Je me suis donc ruée sur ce titre !!!

A réception, j’ai de suite été étonnée par le format, épais, moyen et souple. La couverture tenait toute ses promesses, elle est vraiment jolie.

Je l’ai ouvert les mains presque tremblantes, et là, deuxième surprise, et de taille : c’est un Comics !!! Dans la plus pure tradition du genre ! Je ne m’y attendais mais alors pas du tout vu le style de la couverture… J’ai un peu tiquée, je ne lis pas de comics, j’ai essayé étant ado, mais n’ai jamais accroché.

Cela étant, j’ai quand même commencé la lecture.

Et là, j’ai réalisé qu’il s’agissait en fait du tome 16 (oui : 16 !!!) d’une longue série. J’avais pas fait gaffe quand j’ai demandé le livre… Je sentais que ça allait pas être coton pour tout comprendre, et ce dès la lecture de la 4ème de couverture :

« Après une longue période d’exil, Jack est de retour au sein de la communauté des Fables de New York. Pour le meilleur ? Pas nécessairement… A l’heure où les Fables voient leur existence remise en cause par l’apparition des Littéraires – des principes de l’écriture personnifiés capables de vie ou de mort sur toute création de l’esprit – le retour de ce fils prodigue ne fait qu’ajouter à la peine de ses semblables.

FABLES est une série née de l’imagination prolifique de Bill WILLINGHAM et de son amour pour les contes de fées. Plus proches d’ANDERSEN et des frères GRIMM que de Walt DISNEY, l’auteur accompagné au scénario de Matthew STURGES (JACK OF FABLES) et au dessin de Mark BUCKINGHAM, Russel BROWN (The Boys), et Tony AKINS (WONDER WOMAN), développe une version inédite, documentée et parfaitement… vraisemblable des héros, créatures fabuleuses et monstres qui ont peuplé notre enfance. »

D’autant plus que voici le résumé du tome précédent qui nous est donné sur la double page de présentation des personnages principaux, qui sont nombreux et pas piqués des vers !!!

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« Après leur victoire sur les troupes de Gepetto, les Fables ont été confrontés à une suite ininterrompue d’évènements tragiques, parmi lesquels la destruction de Fableville et la mort du preux Boy Blue. Depuis la chute de l’Adversaire, un mal immense, incarné par M. Dark, a été relâché sur le monde, obligeant les Fables libres à se réunir rapidement dans l’espoir de pouvoir le contrer. S’ils pensaient le pire advenu, qu’en sera-t-il lorsqu’ils apprendront de la bouche même de Jack et de ses compères l’existence d’une menace plus grande encore… »

Concernant les personnages, on a par exemple Blanche-Neige, ex maire-adjointe de Fableville, mariée à Bigby, Grand Méchant Loup repenti, et leurs potes les Fables, qui affrontent les Littéraux, qui sont en gros des personnifications des genres littéraires (vraiment très réussies) menés par Horne qui tente de réécrire le monde des Fables pour les éliminer (si j’ai tout compris) (et c’est pas gagné). Bien sûr, il y a des traitres, des sans camp défini, des doubles-jeux… Rhâ gna gna, pas facile de s’y retrouver d’entrée !

Et effectivement, tout est resté un peu nébuleux pour moi tout au long de la lecture. Je dois bien avouer que je n’ai pas compris grand’chose, d’autant plus qu’il y a plusieurs intrigues imbriquées.

Cela étant, je sens que c’est prometteur, comprendre que si on commence la série par le début, ce doit être une lecture passionnante.

En effet, l’univers créé est très riche, que ce soit en terme d’idées (tu en as eu un aperçu en début d’article) ou de graphisme.

Celui-ci est typiquement « comics » (dumoins dans l’idée que j’en ai, moi la néophyte) : peu de texte, couleurs criardes, mise en scène cinématographique, notamment des nombreuses bagarres…

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Le repaire des Fables

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Sérieux, y’a pas du cadrage, là ???!!!

C’est tout de même assez spécial, surtout pour moi, habituée à la BD européenne ligne claire (Hergé & Co, Belgique Power !!!) ou à la BD adulte classique (Hugo Pratt, Bourgeon…) ou encore à la BD Heroic Fantasy (Civiello, Ciro Tota, Loisel…).

Cela dit, il est assez révélateur quand on y regarde de plus près.

Chaque univers correspondant à une intrigue a son code graphique déterminé (palette de couleurs, mise en page, typographie…), ce qui aide à se retrouver dans l’histoire.

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A gauche : l’univers de Jack Frost ; à droite : celui des Fables

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A gauche : l’univers pin-up 50’s des soeurs Page ; à droite : celui cartoon des Fables transformés par les Littéraux

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A gauche : les Fables ; à droite : les Littéraux

Le découpage de ce tome 16 en 9 chapitres est assez original, d’autant plus qu’il donne lieu pour chaque chapitre à une illustration « artistique » (qui sont vraiment toutes très réussies) et à une vignette géante d’introduction, ainsi qu’à un résumé du chapitre précédent.

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Ainsi, même si je n’ai pas tout compris à l’histoire, dans la mesure où j’ai attaqué par le tome 16 *soupir*, je n’ai aucun mal à discerner le potentiel de cette BD.

Un univers riche, adulte, drôle, pop et déjanté, bourré d’idée innovantes et originales, au graphisme chatoyant et parfois carrément délirant ! Si j’ai l’occasion de feuilleter le tome 1 pour en « prendre la température », je crois que je me laisserais volontiers tenter !

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Un univers déjanté…

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adulte…

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et chatoyant !

Ma note (demandée par Price Minister) : 16/20

« Fables tome 16 : la Grande Alliance »

De Bill Willingham (dessins) et Mark Buckingham (scénario)

Collection Vertigo Classiques chez Urban Comics

17€

PS : désolée pour la qualité des photo, mais dans ma vallée, y’a déjà pas beaucoup de soleil, mais alors avec la pluie qui n’arrête pas, c’est même pas la peine d’y penser…

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La Linotte et la Crapaude

Préface

Non non, ce n’est pas une « nouvelle » fable de La Fontaine découverte au fond d’un grenier poussiéreux, te sauve pas… C’est juste qu’à la campagne, on dit « La Factrice, La Monique, La Dupond »… donc « La Linotte et La Crapaude »…

Fin de la préface

Je ne me souviens pas comment j’ai connu Colombe Linotte.

Sur Hellocoton, ça c’est sûr, mais quand, comment… Certainement un rapport avec le fait que je sois une tête de linotte… Mais sinon, plus aucun souvenir…

(t’ai-je dit que j’étais une tête de linotte ?)

Mais plus j’y réfléchis et plus j’en arrive à la conclusion que c’est comme si je l’avais toujours connue.

Ça me paraît évident. Tant de génie, c’est éternel, intemporel.

Il me semble toutefois que ça a un vague rapport avec Romain Duris.

Oui, parce que tu comprends, le quotidien de Colombe Linotte est peuplé de personnes aussi diverses et variées que le Mâle, ses collègues la geekette et le tatoué, mais aussi son dentiste qui ressemble à Romain Duris.

Oh, une carie !

Mais je m’égare.

Dans son entourage gravitent également des moutons (de poussière) et Luluchatigré, chatte diabolique (dont je soupçonne Sergeant Pepper d’être secrètement amoureux).

Photo parfaitement naturelle, sans aucune mise en scène…

Tu l’auras compris, Colombe Linotte est un de mes blogs préférés, dont je ne rate aucun post, dont je me délecte, et qui me fait me poiler grave.

Cela étant, je n’y laisse que peu de commentaires, étant intimidée par tant de talent.

Sérieux, le plus dur, c’est de faire court ! Et quand tu vois ma prose qui s’étire en longueur et en circonvolutions grâce à des mots de plus de 8 lettres (j’ai été traumatisée par « Des chiffres et des lettres » dans ma prime enfance…)

C’est pas moi qui l’ai écrit, cette fois !

Où j’en étais moi…

Ah oui !

Donc tu imagines ô combien j’admire sa faculté à te faire te tordre de rire en une phrase, voire en une photo (ma préféré est →  ←).

Alors quand l’autre jour, pendant la pause de ma journée de (dé)formation professionnelle, alors que je trainassais sur facebook, j’ai vu que Colombe Linotte allait sortir un livre, j’ai tressailli discrètement de joie pour pas me faire repérer par la formatrice (oui, c’était pas vraiment la pause, en fait…)

J’ai patiemment patienté tout la sainte journée (c’était un vendredi) attendant le soir où je pourrai enfin précommander le petit opuscule fascicule comment veux-tu que je t’en parlasse sinon, hein ?

Et alors, au moment tant attendu, que vois-je de mes petits yeux ébaubis dans ma boite mail ?

Un mail (forcément) émanant de Colombe Linotte elle-même, qui me demande mon adresse pour m’envoyer un exemplaire dédicacé de son livre en avant première !!!

Alors là, j’ai littéralement bondi de joie et du canapé, renversant au passage Sgt Pepper langoureusement alangui sur mon triangle isocèle, toute à ma joie de faire l’objet de tant d’honneur !!!

(j’ai la prose prolixe, ce matin, quand je te dis que je sais pas faire court…)

J’ai répondu illico presto, et quelques jours plus tard…

TADAM !!!

IMG_4387[1]

Je ne me suis pas jetée sur le livre pour le lire, mais ai pris le temps tout d’abord d’apprécier l’objet. Couverture cartonnée avec impression légèrement en relief, papier glacé tout doux qui sent bon… Puis quand j’ai eu un instant de tranquille félicité, je me suis plongée dedans avec délectation et un marque-page avec des chats dessus (quoi, moi, obsessionnelle ?)

Et j’ai chat souris.

Dès le début et tout du long.

Et j’ai ri, mes aïeux, j’ai ri !!!

Car effectivement, je trouve le livre encore plus drôle que le blog, même s’il reprend certains de ses posts. Pas forcément les meilleurs, mais ceux qui, mis bout à bout, forment une vraie histoire, ont une réelle cohérence, et sont de fait encore plus fendards.

Du coup, le livre est très réussi car ce n’est pas qu’une simple compilation. Il a une identité propre, et complète parfaitement la lecture du blog.

En un mot comme en mille : FONCE !!!

Que ce soit sur le blog : http://colombelinotte.wordpress.com/

Ou bien en librairie dès le 7 mars, et tu demandes « Le mystère de la chaussette orpheline (et autres tracas du quotidien) » de Colombe Linotte !

(clique sur l’image)

PS : encore merci, Colombe Linotte, pour cette délicate attention, j’en suis encore toute émue…

PPS : surtout, si j’ai écrit des conneries, tu me le dis, hein !

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Bave de Crapaude et fesses de bouc [Concours spécial zenfants]

Je l’avais promis, je m’exécute !

Plus de 200 amis qui lisent mes bavouilles de Crapaude sur Facebook !

Oui, il m’en faut peu pour être heureuse, alors j’ai décidé de fêter ça par un p’tit concours. T’emballes pas, rien de très somptueux, mais simplement un livre pour enfants à gagner !

Mais attassion, pas n’importe quel livre…

LE livre…

Sérieux, si c’est pas grozénorme, ça !!!

Hormis le fait que l’héroïne soit Crapouillette, j’aime beaucoup cette réécriture de la fable de la Fontaine « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf« . Car cette histoire est racontée par Mila, une petite fille au parler savoureux ! On a d’ailleurs adopté son « Crotazut ! » à la maison…

En plus, il y a des autocollants dedans, trop bien !

Alors, tu veux le gagner pour une crapouille de ta connaissance, ce livre ?

Rien de plus simple !

Condition n°1/2 : il te suffit de me rejoindre sur Facebook en m’ajoutant comme amie ! (t’inquiètes, hein, je ne te snoberai pas)

L’avantage ? Tu auras accès en un seul endroit aux publications de mes 2 blogs, à savoir celui-ci (La mare d’Arsinoé la Crapaude, quoi) et l’autre réservé aux bouquins : Marelivraudages.

Et qui sait, peut-être à mon futur blog Beauté, qui s’appellera sans coup férir Beautysta Nullista (oui oui).

Et condition n°2/2 pour remporter ce petit livre : il suffit simplement d’inventer une petite histoire ou une légende allant avec les photos ci-dessous, pour me dire ce que tu penses qu’il est en train de m’arriver, et la poster sous cette image-là sur Facebook !

(fais gaffe, éloigne les enfants, ça fout un peu la trouille…)

(si si)

(tu viendras pas chouiner, hein, je t’aurais prévenu)

Crapaude en transformation...

Rhââââââ !!!!!

Tes yeux, TES YEUX !!!

(je sais de quoi je parle, mon miroir a failli exploser)

Bref, vas-y, lâche-toi ! Bien entendu, il faut que ce soit drôle et/ou décalé !!!

Après, le but avoué sous-jacent de la manoeuvre, c’est aussi un peu de me faire connaître, donc si tu veux partager avec tes blogpotes et leur chanter mes louanges (au moins), ben tu peux, mais ça t’apportera pas de chances supplémentaires, juste un bonus de bonté d’âme.

Tu as jusqu’au 1er février au soir. Ensuite je tirerai au sort, et j’annoncerai le gagnant dans un article qui aura pour titre un truc genre « Ouh la mentheuse » (y’en a qui feront peut-être le rapport avec les photos ci-dessus !)

Le vainqueur aura 1 semaine pour se manifester, sinon, pof ! je retire !

Et aussi, je voulais saluer et remercier ma blogpote alter ego Alyzée, aka No Surrender, sans qui ce concours n’aurait pas eu lieu, car c’est elle qui m’a prévenue de l’existence de ce livre. Je t’invite à aller la lire et à lui donner le bonjour de ma part !

Allez, à la prochaine !

Rappel : n’oublie pas de poster ton « histoire » sur Facebook, sous l’image, en cliquant →  ← 🙂

« Le poète » de Michael Connelly

L’affaire est claire pour tout le monde ; Sean McEvoy, de la police de Denver, s’est suicidé d’une balle dans la tête. Pour tout le monde, sauf pour Jack, son frère jumeau… Un mot retrouvé près du cadavre le met sur la piste d’autres suicides qui n’en étaient peut-être pas. Leur point commun : des lettres d’adieu reprenant des poèmes d’Edgar Allan Poe. ces meurtres vont se révéler l’oeuvre du tueur le plus redoutable de tous les temps…

Michael Connelly, je ne le connaissais que grâce à la série TV « Castle » dans laquelle il apparait régulièrement et joue son propre rôle lors des scènes de parties de poker avec Richard (Castle), Stephen J. Cannell (scénariste et producteur d’un nombre incalculable de série américaines), Dennis Lehane (« Shutter Island », « Mystic River »…) et  James Patterson (auteur que je ne connais pas encore).

De g. à d. : Richard Castle (interprété par Nathan Fillion), James Patterson, je crois, Michael Connelly et Stephen J. Cannell

Puis j’ai vu un de ses livres dans la pàl à Memy sur Facebook (pas LE pal, hein, c’est pas une descendante de Vlad l’Empaleur, Memy) (enfin, pas à ma connaissance, dumoins) (Memy, si tu me lis… hu hu !)

Bref, on a commencé à papoter, et elle m’a conseillé de commencer la lecture de Connelly par son chef d’oeuvre, « Le Poète », qui, ô hasard, s’est retrouvé sur ma liste d’anniversaire, puis dans mes paquets.

D’emblée, ça a bien commencé. L’écriture est sobre, presque sèche, claque comme un coup de feu. L’auteur ne se perd pas en descriptions inutiles (genre Harlan Coben qui décrit les fringues de ses personnages féminins tous fagotés comme l’as de pique), il n’y a pas un mot de trop. Et ceux-ci sont méticuleusement choisis, rendant la lecture rapide, fluide, aisée.

La construction du livre est également pertinente. On alterne entre deux points de vue, deux narrations, concernant les deux personnages principaux :

– une narration à la première personne, celle de Jack McEvoy, jumeau du flic assassiné, journaliste de son état, qui va mener l’enquête ;

– une narration à la 3ème personne concernant Gladden, une saloperie de pédophile que l’on suit dans ses errances.

Au début, on se demande un peu le lien entre ce dernier et le tueur de flic, puis petit à petit, au gré de l’enquête menée par le journaliste puis par le département des sciences du comportement du FBI (comme dans « Esprits Criminels ») tout s’éclaire (encore heureux, tu vas me dire !)

La galerie de personnages est parfaite. Il n’y en a pas trop, ils sont tous parfaitement crédibles, avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs failles, sans être non plus des caricatures complètement torturées (à l’instar des personnages de « Une place à prendre » de JK Rowling, par exemple…)

Quant à l’intrigue, elle est bien menée, sans temps mort, passionnante, mais sans être trépidante non plus. Ce n’est pas un livre qui m’a empêché de m’endormir parce que je voulais savoir la suite. Toutefois, on veut savoir, bien entendu !!!

La fin est bien emmenée, avec plein de rebondissement.

Mais moi, je dirais trop. Et surtout, SURTOUT, à la fin-fin, il n’y a pas de réponse sur le pourquoi. Pourquoi cette personne est-elle devenue céréales serial killer, hein ? Ben on ne le sait pas. Alors certes, on arguera que dans la vie, on n’a pas toujours les réponses à nos questions, on se sait pas toujours le pourquoi du comment. Sauf que là, en l’occurence, ça fait un peu bâclé, échappatoire. Hop, l’assassin c’est cette personne, merci bonsoir.

Dommage, car ce livre est vraiment excellent, sinon. On sent bien le passé de journaliste de Connelly qui a reçu le prix Pulitzer pour ses reportages sur les émeutes de Los Angeles en 1992. Tout est documenté, crédible, précis, comme notamment toute la technologie informatique de 1996, qui parait tellement obsolète aujourd’hui ! Par exemple, quand un des personnages envoie un mail, il nous décrit le processus, le bruit du modem analogique… Trop rigolo !

Ce livre est donc un excellent roman policier, mais je ne dirais pas un chef d’oeuvre non plus, sans doute à cause de cette fin qui ne m’a pas plu. Il n’en reste pas moins qu’il m’a permis de découvrir un auteur dont j’apprécie particulièrement l’écriture, et que je relirai sans aucun doute, puisqu’en plus, une gentille blogpote qui se reconnaîtra m’a offert « Echo Park ».

Affaire à suivre, donc !

« Le poète »

Michael Connelly

Points / Editions du Seuil, 1996

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« Dans ma classe… » de Pittau & Gervais

Alors s’il y a bien des livres pour enfants déjantés, ce sont bien ceux de Pittau & Gervais !

A la maison, on a fait leur connaissance grâce à l’excellent « Crotte ! », qu’on avait acheté à Crapouillette pour la décider à lâcher sa prâline dans les cabinets. Bon, honnêtement ça n’a pas très bien marché, mais il a au moins eu la vertu de la faire rire aux éclats ! Elle avait 2 ans et demi, et c’est la première fois qu’elle prenait un fou-rire grâce à un livre, moment merveilleux…

Et la magie a de nouveau opéré grâce à « Dans ma classe… », petit opuscule encore plus délirant ! Je sais pas à quoi ils tournent, les deux, mais alors ça dépote !

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De quoi ça parle ?

Ben de rien, en fait ! Ce n’est pas une histoire, mais un livre de jeu sur les mots et les images. D’ailleurs, en « ouverture », on a cette citation de Louis Scutenaire : « Quand on ne fait pas de calembours tout haut, on les fais tout bas. »

C’est un livre à structure répétitive, où, sur chaque double-page, on a une phrase du type « Dans ma classe, il y en a un qui s’appelle pa Et l’autre tate. »

Et on a l’illustration qui va avec, je te montre…

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Du coup, c’est sympa pour l’enfant qui comment à apprendre à lire, car ce sont des associations de syllabes assez simples, avec le dessin venant en appui pour faire deviner la seconde syllabe au cas où l’enfant n’arriverait pas à la lire.

Mais ça part très rapidement dans des délires très pipicacaprout avec des gros mots cachés dedans (ce qui les incite encore plus à lire !)

Genre :

(tu me pardonneras la qualité des photos, mais quand on habite une vallée hyper encaissée et qu’en plus, il neige, ben voilà, quoi)

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Et mon préféré :

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Et on a même des subtilités !

Genre (le préféré de Crapouillette) « Dans ma classe, il y en a une qui s’appelle pi ; Et l’autre aussi »

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Et donc après, tu peux jouer à imaginer les associations quand le maîtresse appelle différents élèves : « Pi Pi !!! Cu Lotte !!! »

Bref, je m’éclate autant que ma fille de 6 ans, et sans en rajouter !

Et les éclats de rire mère-enfant penché au-dessus d’un livre, vois-tu, je trouve ça merveilleux…

« Dans ma classe… »

Pittau et Gervais

Seuil Jeunesse, 2002

(épuisé chez l’éditeur)

(mais si tu le trouves d’occasion, je te recommande vivement de le prendre  !)

« Parfums » de Philippe Claudel

« En dressant l’inventaire des parfums qui nous émeuvent, ce que j’ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même, on voyage librement dans une vie. Le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. Le temps n’existe plus : car c’est aussi cela la magie des parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l’illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être.
Alors la tête nous tourne délicieusement. »
 
 
 
D’emblée, ce livre avait tout pour me plaire.
.
D’une, j’aime les parfums, version parfumerie. Je suis fidèle et infidèle à la fois (pas comme en amour, hein, où je suis juste fidèle) (Monlolo, si tu me lis…) (et je ne ferai pas de jeu de mot genre Fidel Castré, non non non). C’est à dire que je suis fidèle depuis des années à « Mitsouko » de Guerlain, « Opium » d’YSL, « Loulou » de Cacharel (pas des parfums de gamine, tu en conviendras !) mais que j’adore leur faire des infidélités, qui parfois, durent. J’adore découvrir de nouvelles senteurs, de nouvelles alliances. Certaines me transportent géographiquement, comme « Tokyo » de The Scent of Departure. D’autres me font faire des voyages dans le temps, sont de vraies Madeleine de Proust (comme les parfums « Timeless » et « Sweet Honesty » d’Avon qui sont « ma maman quand j’étais petite »). Et j’étais pratiquement sure avant d’ouvrir ce livre qu’il serait de cette veine-là.

De deux, j’aime énormément qu’on me parle parfum en littérature. Je trouve que c’est ce qu’il y a de plus difficile à (d)écrire. L’odorat semble être celui de nos cinq sens le moins employé consciemment, le moins éduqué. Les gens ont un répertoire olfactif conscient (à savoir mettre un nom sur une odeur précise) très restreint, ce qui fait que pour un écrivain, il est très difficile de toucher le lecteur. Par contre, c’est le sens qui est sollicité inconsciemment en permanence, celui qui fait appel à notre mémoire émotive le plus rapidement. Personnellement, il m’arrive souvent d’avoir les larmes aux yeux, ou d’être toute retournée en un instant, sans savoir pourquoi. Ce n’est qu’après un moment de réflexion que j’arrive à identifier l’odeur de tabac à pipe qui me rappelle mon cher tonton mort pendant mon adolescence, ou bien l’odeur du gel douche que j’employais à l’époque où j’ai failli mourir.

J’ai adoré « Le parfum » de Patrick Süskind, que j’ai relu plusieurs fois, un luxe dans ce monde trépidant où on ne prend plus le temps de s’arrêter et de respirer. Je suis systématiquement enchantée quand je relis les poèmes de Baudelaire, comme « Un hémisphère dans une chevelure« .

Alors, quelle ne fut pas ma surprise quand je constatai que c’est de ce poème précis qu’est tirée la citation d’ouverture choisie par Philippe Claudel !

Philippe Claudel, que – de trois – je connaissais pour avoir lu « Le rapport de Brodeck« , qui m’a profondément bouleversée, par son sujet, certes, mais aussi par son écriture.

J’étais très impatiente de découvrir ce que son style adapté à un thème tout autre pourrait donner.

D’emblée, j’ai été emballée ! La citation de Baudelaire, donc, et tout de suite après, un sommaire nommé non pas « Table des matières », mais « Table des parfums ». J’ai trouvé ce jeu de mots d’une puissance évocatrice impressionnante (non, je ne suis pas bizarre !).

Puis j’ai commencé ma lecture avec le premier chapitre « Acacia », où l’auteur, à la faveur du parfum des fleurs cotonneuses printanières de ces arbres, se remémore son enfance dans un village de l’est de la France. Le ton est donné, un sourire béat, voire niais, empreint d’une douce mélancolie, s’est invité sur mon visage, et ne l’a quasiment pas quitté jusqu’à ce que je referme le livre.

On continue ce voyage avec l’auteur à travers l’odeur de l’ail jeté dans la poêle des beefsteacks par sa mémé, de celle de l’après-rasage, des Gitanes ou des Gauloises de son père, de l’odeur de la soupe qui mijote dans la cuisine tandis, qu’enfant, on y fait ses devoirs à côté de sa maman durant les longues soirées d’hiver…

Puis c’est l’adolescence, l’odeur des premières boum, des premiers baisers, du sexe (feminin ici), du foin, mais aussi du mélange qu’on mettait dans les brêles sur lesquelles on roulait à tombeau ouvert à travers les rues du village.

Parfois, le sourire qu’on affiche durant la lecture s’en va, tant la puissance d’évocation des mots précis et si justes employés par l’auteur nous renverse. Personnellement, j’ai pleuré à chaudes larmes en lisant le texte nommé « Cimetière ». Dès que j’ai lu ce titre, j’ai de suite pensé à l’odeur des fleurs pourries, écoeuramment sucrée, qui m’assaillait dès que ma mémé m’entrainait au cimetière avec elle, pélerinage quotidien d’une merveilleuse dame qui ne s’est jamais autorisée à vivre et à être heureuse, et qui y gît désormais… Odeur que l’auteur évoque lui aussi… Pourtant, dans la vie courant, personne ne parle jamais de l’odeur du cimetière. Et pourtant, on se rend compte qu’elle appartient à notre mémoire collective.

Cela étant, je ne sais pas si ce livre aura le même impact, la même saveur, la même résonnance, pour un lecteur ayant grandi en ville et non pas à la campagne, et à une époque plus récente que celle évoquée par Claudel (celle des 70’s en gros).

Quand, dans « Brouillard », il évoque « les chevaux qui dorment [et] qui paraissent toujours de grands cadavres« , je me revois, passant devant leur pré en vélo, avançant, puis reculant, puis avançant, puis reculant, tiraillée par l’envie d’aller les secouer pour voir s’ils étaient toujours vivants.

Quand, dans « Charogne », il convoque Baudelaire une deuxième fois, je me revois, comme lui, arpentant le bois à la recherche de La Bête crevée, et soulagée de n’avoir finalement rien trouvé, respirer, pour me laver, me nettoyer, le parfum merveilleux de l’aubépine, mon parfum préféré parmi tous, dont il parle également.

Bref, tout au long du livre, on revit, emporté par la plume fabuleuse de Claudel.

« J’ai 10 ans. Le présent est un cadeau somptueux. » (*)

« Heureux, je pédale vers chez nous, le café au lait, le beurre et la confiture de fraises, avec contre moi une brûlure délicieuse (**), comme si on avait glissé sous mes vêtements un quartier de soleil. »

Ce livre, c’est chez moi.

 20/20

(note que je me dois de mettre pour faire gagner ce chef d’oeuvre aux matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister, opération grâce à laquelle j’ai pu l’obtenir gratuitement)

(*) « Crème solaire »

(**) « Chaume », en parlant du pain chaud qu’il ramène à la maison

« Une place à prendre » de JK Rowling

S’il y a un livre que je voulais absolument lire, c’est bien celui-là !

Une place à prendre ?

Mais sérieux, quoi, la talentueusissime auteure d’Harry Potter qui sort un livre pour adultes ! Imagine ne serait-ce qu’une seconde que ce soit aussi génial que les aventures du petit sorcier… Je te raconte même pas les attentes démesurées que j’avais concernant ce bouquin.

Et c’est bien ça le problème. J’en ai commencé la lecture avec un état d’esprit un peu tronqué.

Et d’emblée, si j’ai reconnu le style fluide, l’écriture précise et concise de Rowling qui est toujours un délice, je me suis grave ennuyée.

Mais de quoi donc ça parle, au fait ? Voici le synopsis…

Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable.
Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie.

Donc voilà, Barry Fairbrother meurt d’un AVC devant le restaurant du golf de Pagford, petite bourgade bien bourgeoise de carte postale du sud-ouest de Londres.

D’entrée, je me suis crue dans un épisode de l’Inspecteur Barnaby, qui, selon l’auteur de l’article de Wikipédia (que je vais me contenter de recopier tellement il décrit bien la chose) figure « une Angleterre « authentique » bien qu’imaginaire, la peinture soigneuse d’une ruralité paisible sans immigration, piquetée de villages à conseils paroissiaux, avec kermesses et jeux d’autrefois, clubs patrimoniaux et reconstitutions historiques, et peuplés de personnages proprets et excentriques cachant de sourdes rivalités, des haines recuites, des jalousies féroces et des secrets terribles. »

Tu admettras que ça colle bien à la description de la 4ème de couverture.

Par contre, la « mort soudaine », ben c’est même pas un meurtre (oui, j’adore les meutres… gnark gnark gnark… dans les livres, hein…) Juste un mec qui meurt comme ça, dans le paisible Pagford, dont la tranquilité est toutefois menacée par la présence à deux encâblures de la petite ville de Yarvil, et surtout de sa cité peuplée de vilain wesh-wesh pas beaux, sales, feignants, voleurs, et surtout drogués qui vont chercher leur dose de méthadone à la clinique de désintoxication du coin, mais oh my God, quelle calamité !!!

Car voilà le noeud du problème : la cité et la clinique, bien qu’à Yarvil, sont administrées par la ville de Pagford via son conseil paroissial. Et la moitié des gens du conseil veulent se débarrasser des pauvres qui leur coûtent des sous sans rien apporter au village, alors que certaines bonnes âmes, dont Barry était le leader, veulent continuer à faire leur b.a. Barry étant mort, qui va prendre sa place au conseil paroissial, hein ?

Ben sérieux, on s’en fout un peu.

Je pense que le fait d’être française et non pas anglaise, de ne pas baigner dans cette ambiance de « communautés » comme dans la culture anglo-saxonne n’y est pas pour rien, même si l’esprit de clocher existe bel et ben chez nous, comme dans « Clochemerle« , le roman de Gabriel Chevallier où on se déchire à cause de la construction d’une pissotière, ou encore la chanson de Brassens « La ballade des gens qui sont nés quelque part ».

Tout comme tous ces prénoms anglais classiques (Barry, Miles, Andrew, Howard…) qui s’accumulent et qu’on finit par confondre, d’autant plus qu’on ne connait pas la « mode » des prénoms anglais (par exemple, en France, sauf cas exceptionnel, on ne pourra pas confondre un Roger avec un Kevin, une Clothilde avec une Brenda, prénoms qui sont connotés socialement, révélateurs d’une époque…)

Et surtout qu’il en y a, des personnages !!! Tout un microcosme gravitant autour du mort, des ados et leurs parents, que l’auteure nous présente lors des 200 premières pages. Des 200 longues, insipides et interminables premières pages…

… Au bout desquelles j’aurais laissé tombé ma lecture si je ne m’étais pas engagée à en faire la critique auprès de Price Minister qui m’a aimablement offert ce livre lors de son opération  » Les Matchs de la Rentrée Littéraire « .

200 pages à faire connaissance avec les gens de cette communauté, durant lesquelles je n’ai pas réussi à éprouver une once de sympathie, et encore moins à m’identifier à l’un d’entre eux. Mais ce sont tous des cons ! Y’en a pas un de « normal » ! Tous des chiants, des torturés, des cinglés, des drogués, des faibles, des violents… Ca en est complètement caricatural. Du coup, je ne portais que bien peu d’intérêt à ce qui pourrait leur arriver…

Mais bon, je me suis dit qu’une écrivaine qui nous a pondu un univers totalement cohérent dans sa saga précédente ne pouvait pas en rester là.

Et effectivement, au bout de ces 200 pages, l’histoire décolle un peu, à la faveur de la scène de l’enterrement de Barry Fairbrother, scène agissant un peu comme une charnière articulant la 1ère et la 2ème partie du livre, où les « corbeaux », les pirates du site internet du Conseil Paroissial, font leur apparition.

Les choses deviennent alors plus intéressantes. On accède à l’intérieur de la petite tête de tous ces gens, on commence à les comprendre. Et petit à petit, je me suis légèrement attachée à certains adolescents de l’histoire (Krystal et Arf, surtout, et aussi Sukhvinder et Gaia), qui subissent la connerie des adultes. Il faut dire que JK Rowling possède un talent indéniable pour les décrire. Cela dit, la première fois qu’elle parle « bandaison chez les jeunes », ça fait quand même bizarre…

Par contre, les adultes… Pfff… Ben voilà, quoi, y’en a pas un que je pourrais fréquenter dans ma vie personnelle…

Puis l’histoire suit son cours, mais stagne après avoir décollé. Il faut attendre la charnière suivante, à savoir la soirée d’anniversaire du plus gros (dans tous les sens du terme) notable de Pagford pour que l’histoire s’envole enfin.

Cette dernière partie m’a beaucoup plus, la fin du roman est vraiment percutante et jette un nouvel éclairage sur les personnages.

En fait, pour résumer, ce roman est construit en 3 parties allant crescendo, éclairant les différents protagonistes sous un angle différent, laissant apercevoir toute la complexité de l’âme humaine.

1ère partie : du début à l’enterrement de Barry Fairbrother : on a un premier aspect « de surface » de la personnalité des personnages, avec une narration externe, l’auteure met ses billes en place.

→ note : 10/20, car cette partie est bien chiante…

2ème partie : de l’enterrement à la fête d’anniversaire de Howard Mollison (le gros du livre) (euh… je parle en terme de quantité de pages, hein, pas de Mollison, là !) (même si c’est vrai aussi !) : deuxième aspect de la personnalité des personnages, on pénètre dans leur tête grâce à une narration interne. Les « corbeaux »/pirates du site font leur apparition, l’histoire décolle enfin.

→ note : 13/20

3ème partie : de l’anniversaire d’Howard à la fin : troisième partie où tout décante, tout vole en éclats, où tout s’articule et où on comprend tout grâce à une narration omnisciente.

→ note 17/20

(attassion, je ne suis pas prof’ de français ni experte en littérature, hein, cette analyse, c’est surtout comme j’ai perçu les choses, je ne prétends pas détenir la vérité !)

Malheureusement, cette dernière partie ne suffit pas à effacer l’impression de chiantitude du reste du livre. Je n’ai pas vibré, je n’ai pas été émue, je n’ai jamais ricané, encore moins rigolé. Il faut dire aussi que je n’aime pas les livres où personne n’est heureux à part les cons, et où tous les personnages sont des esquintés de la vie. Ça m’énerve (comme dans le polar springsteenien « Quelque chose dans la nuit« ). J’aime bien quand les gens sont bien banals et que leur vie déraille tout à coup. La normalité rend alors le reste encore plus percutant.

C’est donc un roman inégal que nous a livré JK Rowling, mais toujours excellemment bien écrit, très facile et rapide à lire malgré ses 680 pages . Cela étant, je pense que l’ignorance du tissu socio-économique de l’Angleterre m’a pénalisée pour entrer dans l’histoire, tout comme les attentes démesurées que j’avais vis-à-vis de ce livre.

Par contre, je pense qu’il ferait une excellente mini-série télé, que je regarderai sans doute avec plaisir car elle serait forcément plus accessible.

Comme Price Minister nous l’a demandé afin de départager tous les livres participants à ces matchs de la rentrée littéraire, je vais lui octroyer une note, qui correspond à mon impression générale ainsi qu’à la moyenne des notes des trois parties du livre (déformation professionnelle !)

Et ce sera donc un 14/20.

PS : compte-tenu de l’importance de ce livre, j’ai été vraiment surprise d’y trouver une coquille (p 541, au début du chapitre 10 pour les curieux…) Quand même, quoi… D’ailleurs, si ça intéresse Grasset ou un autre éditeur, je veux bien d’un emploi de correctrice… !!!

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