« Quelque chose dans la nuit » de Mikaël Ollivier [polar springsteenien]

« Trois accords en boucle, un riff de guitare, un refrain… 
Something In The Night. Ils sont des dizaines de milliers à avoir entendu cette chanson. Six d’entre eux en mourront. Quatre hommes et deux femmes dont le seul lien est leur passion déraisonnable pour une star, Bruce Springsteen, le Boss. Six fans traqués par la mort de concert en concert, de Madrid à Hambourg, à Londres, Paris et Anvers. 
Suicides ? Accidents ? Une loi des séries à laquelle Damien, gendarme passionné de musique, ne peut croire. Il entraîne malgré lui son frère, le commissaire Guillaume Le Guen, dans une enquête aux quatre coins de l’Europe qui ne cesse de les ramener au plus profond d’eux-mêmes. C’est leur monde qui menace de s’écrouler, vingt années de passion partagée. C’est leur vie qui est en jeu. Car comme il est dit dans la chanson de Springsteen qui donne son titre au roman : « Rien n’est oublié ni pardonné. » »

S’il y a un livre qui avait tout pour me plaire, c’est bien celui-là ! Un polar dans l’univers du Boss Bruce Springsteen ! C’est mon gentil beau-frère Topol qui me l’a fait emmener par le Père Noël. Cependant, comme je lis en fonction des saisons (ben oui, que veux-tu…) et que l’hiver m’est plus réservé à l’Heroïc Fantasy et aux grands classique (mais instinctivement, hein, c’est pas réfléchi !), je n’ai véritablement eu envie de m’y plonger que cet été.

C’est donc fébrilement que j’entamai la lecture de ce roman écrit par un des plus grands fans de Springsteen, Mikaël Ollivier, qui a d’ailleurs écrit sa biographie dite de référence : « Bruce Frederick Springsteen » chez Le Castor Astral et préfacée par Antoine de Caunes (tu vois un peu, quoi…).

A l’issue des deux premiers chapitres, je refermai le livre, dans un état un peu bizarre… Ce n’est que le lendemain, lorsque je le repris pour en continuer la lecture, que je pus mettre un nom sur ce sentiment ; l’énervement.

Oui, la lecture m’avait énervée, et je ne savais pas trop pourquoi, d’ailleurs. J’ai donc continué plus avant, et commencé à faire connaissance avec les divers protagonistes de l’histoire, tous des fans fous-furieux du Boss, le suivant lors de ses tournées européennes, connaissant tout de lui, ayant un nombre incalculable de pirates, des photos dédicacées, des souvenirs en pagaille…

« Ne serais-je pas un peu jalouse ? » me suis-je demandée en mon for intérieur. « Est-ce pour cela que ce bouquin m’énerve ? »

J’ai encore continué, et je me suis fait une raison : ce livre m’ennuyait, et surtout, je n’aimais pas du tout les personnages. Tous des cons, selon mon jugement personnel ! Et puis la description de leur petite vie de merde, pour la plupart, censée probablement nous conduire sur l’explication des meurtres pas beaux qui touchent un à un les membres de la bande de fans, me gonflait profondément !

Mais franchement, les fans de Springsteen ne peuvent être que des gens bien !!!

(mais c’est évident, voyons ! Les cons ne peuvent pas aimer ce mec si génial, si humain, si intègre !)

Et là, on a quoi ? Des cocufieurs et cocufiés en pagaille, des histoires de coucheries, des toxicos, des folles, des dealers, des chieurs, des tristes, des médiocres… C’en est caricatural, et ça m’a saoulée comme il faut. A aucun instant je ne suis parvenue à m’attacher (et encore moins à m’identifier) à un seul des héros, qui pourtant, sont fans de Springsteen comme moi ! Non, en fait, plus que moi ! Même que c’en est maladif, pour eux ! Et en tant que bonne control freak qui se respecte, je n’aime pas les pertes de contrôle quelles qu’elles soient. Ces fans, que je pensais jalouser au début, je les trouvais en fait pathétiques, et ça m’a rendue triste.

Cela étant, j’ai tout de même continué le livre, car il est extrèmement bien écrit, et puis je voulais savoir qui était le meurtrier. Mais alors que les trois premiers quarts du livre m’ont paru longs ! Seul le dernier quart, où tout se dénoue (et où j’avais déjà deviné l’identité du meurtrier depuis un bon moment grâce aux indices semés çà et là dans le bouquin) s’accélère un peu et a trouvé grâce à mes yeux.

Par ailleurs, deux autres choses m’ont également énervée dans ce polar.

La première, c’est quand l’auteur fait intervenir Bruce, et s’autorise à le faire penser, réagir. J’ai trouvé, dans toute ma retenue objective habituelle (mon cul), que c’était un sacrilège ! Qu’il n’avait pas le droit ! D’ailleurs, en général, je déteste les fictions faisant intervenir des personnages pas encore morts. Je m’imagine célèbre et en vie, et je pense que je n’apprécierais pas du tout que l’on me fasse subir un tel « traitement ».

La seconde, c’est la deuxième enquête menée par le grand-frère du gendarme, le policier de Montpellier. Elle n’a strictement aucun intérêt, et n’apporte pas grand’chose à l’histoire proprement dite. Si c’était juste pour brouiller les pistes, c’était pas franchement la peine…

Donc tu l’auras compris, j’ai été extrèmement déçue par ce livre. Sans doute m’en faisais-je trop une fête… Cela dit, les autres critiques que j’ai pu lire sur le net sont assez positives, pour ne pas dire élogieuses ! Je pense que ma déception tient plus à ma personnalité tordue qu’au livre en lui-même.

Le mieux, c’est donc que tu t’en fasse une idée par toi-même, et surtout si tu aimes le Boss !

Je concluerai cet article en te laissant écouter la chanson qui a donné son titre au roman (« Something in the Night » sur l’album « Darkness on the Edge of Town »), et dont une phrase est le leitmotiv de l’assassin : « Nothing is forgotten or forgiven »…

Et là, c’est que du tout bon…

m

« Quelque chose dans la nuit » de Mikaël Ollivier

Editions Le Passage (2011)

Un jour vert, le faiseur de paix

Dans la série « aujourd’hui, je te présente un morceau qui te fout une patate d’enfer quelles que soient les activités illicites dans 13 états des Ziounailletides Steilltsses que tu aies faites pendant la nuit de la veille« , voici donc « Peacemaker » de Green Day.

Alors Green Day, c’est -je trouve- un des rares groupes qui s’améliore, se bonifie, se développe harmonieusement sans perdre son âme au fil du temps.

On les a connus surtout grâce à leur troisième album, « Dookie ».

On a alors découvert le smoky-eye de Billie Joe Armstrong, et ses deux compères Tré Cool à la batterie et Mike Dirnt à la basse.

Ce combo basique a alors pondu la désormais légendaire pépite punk-rock suivante, « Basket Case », au clip complètement déjanté, comme nos trois acolytes (le nom du groupe « Green Day » faisant allusion au jour de leur rencontre où ils auraient largement abusé d’une certaine herbe verte au doux prénom de Marie-Jeanne, ceci expliquant sans doute cela).

m

Ca envoie du lourd, hein ?

Cet album, qui leur a permis d’accéder à une notoriété mondiale, nous a également donné des titres comme « When I come around » ou encore « Longview« , tous classés n°1 au Billboard en 1994 (mes années fac…).

Leur albums suivant, « Insomniac », sort à l’automne 1995. Plus sombre que son pêchu prédécesseur, il reflète la grosse fatigue qui assaille le groupe après le succès massif de « Dookie ». Malgré de très bonnes critiques, il se vendra un peu moins.

Quant à « Nimrod » et « Warning », les deux albums suivants en 1997 et 2000, ils amorcent la transformation progressive du groupe qui les mènera à ce qu’ils sont aujourd’hui.

                      

Folk-rock, ska, ballades accoustiques, punk-folk… Green day se diversifie, mais leurs fans semblent se perdre. Le succès sera moins au rendez-vous, malgré de bonnes choses genre « Good Riddance (Time of your Life) » qui obtint un MTV Video Award et un franc succès populaire.

Après ce léger passage à vide, le groupe revient fin 2004 avec leur single « American Idiot », et l’album éponyme. Et là, ça annonce tout de suite la couleur !

♫ I don’t wanna be an american idiot ! ♫

Cet album est un opera-punk, dans la lignée de l’opera-rock des Who, « Tommy », qui contient notamment le morceau « Pinball Wizard« , qui est Juste Sublime (Fanny, spéciale dédicace !!!).

Pour en revenir à « American Idiot », c’est pour moi un chef d’oeuvre du rock. L’album a une vraie cohérence, les morceaux s’enchainent parfaitement, créant un véritable petit film dont Jesus of Suburbia (Jesus de la banlieue) serait le héros. Les thèmes abordés en finissent avec les potacheries des premiers albums pour parler de la vie aux USA, critiquer la politique de  Deubeul-You Bush, notamment. Ce disque contient de vraies perles punk-rock (mais pas que) telles que « Boulevard of Broken Dreams« , « Holiday« , « Give me Novocaine« , « She’s a Rebel« , « Wake me up when September ends » (va à 1mn42)… J’ai vraiment du mal à choisir, elles sont toutes géniales !!! Ce n’est pas pour rien qu’il a accumulé les récompenses et les places prestigieuses dans les classements divers et variés !

Allez, je te mets ma préférée préférée pour la forme !

m

Après ce coup de maître, je me demandais bien ce qu’ils allaient nous concocter pour la suite !

En intermède, on a eu droit à une fabuleuse reprise de « Working Class Hero » de John Lennon sur « Make some noise : the Campaign to save Darfur ». C’est grâce à ce titre que Monlolo a enfin daigné les écouter, et a découvert un excellent groupe de rock là où il pensait ne voir qu’un trio de punks gueulards décérébrés.

m

Puis en mai 2009 est arrivé « 21st Century Breakdown ».

De nouveau, ils nous livrent un concept album somptueux, plus punk-pop, avec des incursions dans les sonorités tex-mex, racontant encore une histoire, celle de Christian et Gloria. Là encore, les perles se suivent comme sur le collier d’une rombière. Ce ne sont pas les singles en étant issus qui me contrediront : « Know your Enemy« , « 21 guns« ,  « East Jesus Nowhere« , « 21st Century Breakdown » et « Last of the American Girls« , avec à chaque fois le succès au rendez-vous.

Toutefois, ma préférée de l’album, celle qui a donné le titre à cet article, n’en fait pas partie. Il s’agit de « Peacemaker », dont je te laisse regarder la vidéo ci-dessous (zappe pas, je te promets que celle-là, elle vaut le coup d’oeil…)

m

Alors, hein, il assure, le gone !!!

Allez, voici la vraie pour la forme (y’a pas de clip, par contre)

m

Je dois dire que je trouve le temps long, depuis 2009… Mais sont annoncés pour cette année trois nouveaux albums, rien que ça ! « Uno, dos, tré ! »(*) qué ça s’appelle. J’espère seulement que ce ne sera pas un hommage à Ricky Martin, et que je pourrai peut-être me les passer en mangeant mes burritos maison !

(*) « ¡Uno! » le 25 septembre, « ¡Dos! » le 13 novembre et « ¡Tré! » le 15 janvier si tout va bien !!!

Sources : Wikipedia, et ma culture et mes CD perso !

« Le cimetière des bateaux sans nom » d’Arturo Pérez-Reverte

« Condamné à la terre ferme, Coy, le marin sans bateau, est pourtant chaviré par une beauté blonde et ravageuse, Tanger Soto, qui l’entraîne dans une chasse au trésor trépidante à la recherche d’une épave remplie d’un chargement mystérieux. Et les ennuis commencent… »

Pour moi qui aime les romans d’aventure, et notamment d’aventure en mer (« L’île au trésor » de RL Stevenson est un de mes livres préférés depuis toujours, je suis amoureuse de Corto Maltese, et une grand admiratrice des BD et livres d’Hugo Pratt, qui a illustré notamment la série en poche chez Grasset des aventures d’Henry de Monfreid), il n’en fallait pas plus pour me plonger dans ce roman d’un des maîtres de la littérature espagnole. Cela dit, j’avais ce livre dans ma bibliothèque car je l’avais eu gratuit pour l’achat de deux autres poches de chez Points.

N’empêche.

Dès le début, la langue surprend. C’est un langage précis, élaboré, qui se savoure plus qu’il ne se lit. D’emblée, on sent qu’il va falloir prendre son temps, que ce livre-là n’est pas un page turner.

Dès le début, l’érudition transpire par les pores du papier. Que l’auteur nous parle des étoiles, de la mer, des bateaux, de la navigation ou de la politique espagnole sous Charles III avec les Jésuites qui trainent par là au travers, on sent que l’auteur a bossé son sujet. Et même si l’on ne comprend pas tout, on lit, lentement, et on sait que de toute manière, le dénouement nous fera comprendre ces passages parfois quelque peu obscurs.

Corto Maltese par Hugo Pratt

Dès le début, on est séduit par les personnages, assez abimés, assez ambigus pour être parfaitement crédibles. On a tout de suite autant de sympathie pour Coy qu’on a de méfiance pour Tanger Soto, trop belle pour être honnête.

Puis on se laisse entrainer avec eux dans cette aventure de chasse au trésor, en Mer Méditerranée, sous le soleil de plomb espagnol.

Et là, le rythme du roman épouse le rythme d’une journée en Espagne : lent.

Trop lent à mon goût. Certes, il est plaisant de savourer doucement une lecture, mais point trop n’en faut. Pendant le tiers du milieu du livre, je me suis un peu ennuyée, la motivation de continuer n’étant due qu’à l’envie de trouver une réponse aux deux questions fil rouge du livre : vont-ils trouver l’épave et sa cargaison mystérieuse, et Coy va-t-il se faire Tanger (ben oui, quand même, quoi) ?

Toutefois, je dois bien avouer que ces pages-là ont été à l’origine d’une des plus belles descriptions que j’aie pu lire, celle de la ville de Carthagène. Savoure…

« Il aimait cette mer qui était aussi ancienne, sceptique et sage que les femmes innombrables qui survivaient dans la mémoire génétique de Tanger Soto. Ses rivages gardaient l’empreinte des siècles, pensa-t-il en contemplant la ville qui avait été célébrée par Virgile et Cervantès, tassée au fond du port naturel entre les parois de rochers qui, trois mille ans durant, l’avaient rendue presque inexpugnable aux assauts des ennemis et des vents. Malgré sa décadence, ses façades décrépies et sales, ses maisons en ruine que l’on ne reconstruisait pas et qui lui donnaient parfois l’allure étrange d’une ville en guerre, la cité vue de la mer était belle, et dans ses ruelles étroites résonnaient encore les pas d’hommes qui s’étaient battus comme des Troyens, avaient pensé comme des Grecs et étaient morts comme des Romains. »

Le passage en gras me chavire à chaque fois que je le lis. Je trouve ces mots et ce qu’ils racontent magnifique…

Carthagène, Murcie, Espagne

Pour résumer, ce livre est un roman extrèmement bien écrit et érudit, qui prend (un peu trop) son temps. On dirait du Victor Hugo contemporain. Cela étant, le rythme s’accélère sur la fin, pour devenir quasiment trépidant ! On a alors les réponses à nos questions, et une fin très réussie qui termine en point d’orgue ce livre qui m’a fait découvrir un auteur très talentueux, ayant notamment écrit un des prochains livre que je vais m’offrir : « Le Club Dumas ou l’ombre de Richelieu », réédité sous le titre « La neuvième porte ».

Oui, comme le navet de Polanski avec Johnny Depp dedans.

Mais que ce film mal tourné et mal joué avait pu m’énerver ! J’avais été énormément déçue que Polanski ait pu faire une telle daube avec pourtant une si excellente idée de départ, un scénario si génial.

C’est qu’à l’époque, je ne savais pas qu’à l’origine, c’était un livre !

Et j’ai désormais la certitude que je vais passer un merveilleux moment, car sous la plume de Pérez-Reverte, il ne saurait en être autrement !

« Le cimetière des bateaux sans nom » d’Arturo Pérez-Reverté, Points

Tom Waits est mauvais comme moi (« Bad as me »)…

… et moi chuis bonne,

donc Tom Waits est bon (syllogisme, cher à Socrate).

CQFD.

Dans ma vie, comme Joséphine Baker, j’ai deux amours. Mais moi, c’est pas mon pays et Paris, mais Bruce Springsteen et Tom Waits.

Ils vieillissent, mes chouchoux...

Et autant le dernier album du premier (à droite sur la photo) m’a déçue (va voir ma déconvenue ), autant le dernier album du second (à gauche, donc) m’a emballée.

Certes, il n’est pas très récent, car sorti en octobre 2011, mais je ne l’ai eu que récemment.

Ce dernier opus s’appelle “Bad as me”, et je me le suis payée dans sa version Deluxe, à savoir avec un CD bonus de 3 titres.

J’avais entendu d’excellentes critiques, mais comme je ne suis jamais en phase avec les experts musicologues (que je ne suis pas), j’attendais de me faire une idée (on a vu ce qui s’est passé avec le dernier album du Boss…) Ce n’est donc pas sans une certaine appréhension que j’ai enfourné la galette dans le mange-disc…

Et là, j’ai été immédiatement conquise. Le premier morceau, « Chicago« , ouvre fort le bal ! On retrouve tout l’univers de Tom Waits en une chanson : sa voix grave nasillarde et éraillée, les rythmes syncopés, les percussions, les bruitages divers, les instruments improbables, et un morceau d’Amérique. Le tout sur un tempo frénétique, on entre de suite dans le vif du sujet.

Suit « Raised Right Men« , au rythme jazzy bluesy de cabaret à la sauce Waits, ambiance film de Jim Jarmuch, réalisateur avec lequel Tom Waits a tourné d’ailleurs, notamment dans « Coffee and Cigarettes », un autre thème récurrent dans ses chansons. Sa voix caverneuse se fait suppliante, c’est un régal…

Tom Waits, 3ème en haut à partir de la gauche

Puis dans « Talking at the same Time« , la voix de Tom se fait méconnaissable, claire et aigüe, enveloppée de nappes de guitares à la Ry Cooder dans « Paris Texas », sur un rythme lancinant de night club davidlynchien où on viendrait s’encanailler, ambiance « Jack n’a qu’un oeil » dans Twin Peaks, où on pourrait croiser Sailor et Lula…

Le rythme s’accélère alors avec « Get lost » : rythme de rock 50’s avec des arrangements à la Tom, complètement atypique, entrainant, j’adore ! Et toujours cette voix suppliante, si sexy…

Suivent trois balades : « Face to the Highway » : lancinante, typique ; « Pay me » et le retour de l’accordéon, ça calme le jeu (un peu trop à mon goût), puis « Back in the Crowd » qui donne l’impression d’être dans un épisode de Zorro. Bof, pas un style que j’apprécie.

Sur cette galette, Tom Waits est peu inspiré pour ses balades, contrairement à d’habitude, où il nous en fait des poignantes, déchirantes… Celles-ci sont plates, ce que confirme malheureusement le titre n°11 « Last Leaf« . Toutefois, la plage 13, « New Year’s Eve« , sauve le bal ; c’est LA balade de l’album, très tendre et caressante.

Revenons-en au cours logique de l’album avec « Bad as me », le morceau qui donne son titre à l’album, et à raison car c’est le morceau de bravoure de l’album, celui qui synthétise tout l’univers de Tom Waits. Sa voix suppliante quand il dit “If you cut me I bleed…”, sa voix nasillarde, et éraillée, puis d’un seul coup caressante et grave, narquoise, des éclats de rire, des éructations… il passe par tous les registres de son talent vocal. Au niveau des paroles, on retrouve Jesus, des nonnes, du sang, du café et de la bière… Tout son monde ! Ma préférée de l’album.

Dans « Kiss me« , on opère un « retour aux sources » ambiance bluesy de l’album “Blue Valentine”, pas trop ma tasse de thé (ou de café pour être raccord) (j’aime Tom Waits dans sa deuxième période, qui démarre justement après « Blue Valentine », avec l’album de transition « Heartattack and Wine », et puis surtout « Rain Dogs » en 1985).

Me voici de nouveau « Satisfied » avec ce titre de mouture classique mais efficace. Mais que j’aime l’entendre brailler, éructer… On dirait que mon coeur vibre sur la même fréquence que sa voix, qu’on entre en résonnance (d’ailleurs, question mec et attirance sexuelle, je suis hyper sensible à la voix, je pense que ce n’est pas un hasard…) Ah là là, sa voix, cette fameuse voix, un jour décrite par le critique Daniel Durchholz comme trempée dans un fût de Bourbon, séchée et fumée pendant quelques mois, puis sortie et renversée par une voiture…

Voici la vidéo officielle, réalisée par Jesse Dylan, le fils de son père (Bob, quoi !)

Sur « Hell Broke Luce« , Tom renoue avec l’univers bruitiste, expérimental qu’il affectionne tant, comme sur l’album “Black Rider”, qui fait la part belle aux percussions et aux voix, ainsi qu’aux guitares bien saturées, avec un saxo qui vient se perdre au milieu… Ambiance stressante, j’aime bien.

Sur le disc bonus, on trouve 3 morceaux :

« She stole the Blush » (qui « parlera » aux blogueuses Beauté, avec ce titre !) : typique, syncopée, bruitiste, sec ;

« Tell me » : belle balade mélodieuse, un peu girls’band des 60’s, genre the Supremes (à part pour la voix bien sûr !). C’est doux, ça fait sourire…

Et enfin, en clôture, « After you die » : sympathique, du Tom Waits tout craché !

En conclusion, cet album est un excellent cru, qui l’eut cru !!!

Il s’est classé illico parmi mes albums préférés (de lui et de tout le monde) dès la première écoute, même si j’ai une légère tendance à zapper les balades que je trouve assez peu inspirées contrairement à d’habitude.  C’est un album qui regroupe vraiment toutes les capacités, les styles, les inspirations, les univers de Tom Waits, un peu comme un best of mais qu’avec des nouveaux titres ! Sa voix me transporte toujours autant, et je voyage systématiquement grâce à son univers musical très visuel, cinématographique.

On notera également la présence de la Pierre qui Roule Keith Richards sur 4 morceaux, ainsi que la présence du bassiste des Red Hot Chili Peppers, celui de Canned Heat, et de Charlie Musslewhite à l’harmonica.

Cet album est vraiment une porte d’entrée royale dans son univers si particulier, une excellente entrée en matière pour qui voudrait le découvrir.

Alors, Lecteurtrice, qu’attends-tu ?

__________________________

Sources :

Ecoute intégrale de l’album sur You Tube : clic !

____________________________________

PS: cet article a été publié en avant-première dans le webzine auquel j’ai l’honneur de collaborer, le déjà très célèbre So Busy Girls mag !!!

So Busy Girls

Coâ ??? Tu ne le connais pas encore ??? Mais qu’attends-tu, Lecteurtrice, cours-y vite en cliquant sur le beau logo ci-dessus !!! Tu peux même t’y abonner sur Hellocoton pour ne rien rater des merveilleux articles que les So Busy Girls t’ont concoctés !!!