Sex, Rogue & rock’n’roll chap. 12 [Fan fiction Harry Potter]

XII – Le réveil

Puis le jour tant redouté de Rogue arriva. Le dix-huit décembre. Le jour des vacances de Noël qui dureraient deux interminables semaines.

Dans le deuxième appartement des cachots, la lumière était tamisée, le feu crépitait dans l’âtre, des bougies aux huiles essentielles d’ylang-ylang diffusaient leurs effluves capiteux et l’air vibrait aux notes des morceaux de l’album « Forever Changes » de Love. Miss Harrison était allongée à plat ventre sur son lit, vêtue d’un simple shorty de coton noir, tandis que Rogue lui massait le dos d’une manière particulièrement sensuelle.
– Je n’ai vraiment pas envie que tu partes, lui dit-il, l’air maussade. Qu’est-ce que je vais devenir, tout seul au milieu de mes chers collègues et de ces crétins d’adolescents pré-pubères ? se lamenta-t-il.
– Eh bien, comme les années précédentes, lui répondit Lyla d’une voix assoupie par le plaisir.
– Mais avant je ne te connaissais pas, c’était beaucoup plus facile… Tu vas où, déjà ?
– Chez mes grands-parents maternels dans l’Aveyron, ils ont une grande ferme et toute la famille s’y retrouve pour les fêtes…
– Et tu ne pourrais pas me rejoindre, le soir ?
– Ça va être compliqué… Je pourrais dire que je sors avec des copains de la petite école, mais une fois ou deux seulement, sinon ça va paraître louche…
– Tu n’as qu’à revenir que pour la nuit, suggéra Severus.
– Impossible, je dors dans la même chambre que ma sœur et mes cousines. Elles s’apercevraient de mon absence… Mais ne t’inquiète pas, je vais me débrouiller, je t’enverrai des messages par Penny Lane.
– Mmmh… Elle a intérêt à être rapide, ta chouette, grogna-t-il, l’air déçu.
– De toute façon, on se voit pour la St-Sylvestre. C’était prévu que je rentre à Oxford le trente et un. Mais je viendrai directement ici. Et puis, on a encore toute la nuit… dit-elle en se retournant.

Rogue se laissa envoûter par la vision du corps dénudé qui s’offrait à lui. Qu’elle était excitante… Puis soudain, Lyla se jeta sur sa baguette, la pointa rapidement sur Severus et dit vivement « Nudare ! » Un tourbillon de lumière blanche jaillit alors et alla s’enrouler autour de Rogue qui vit ses propres vêtements s’envoler à travers la pièce et se retrouva nu comme un ver en quelques secondes.
– Ah, c’est comme ça… murmura-t-il. Salax titillo ! rugit-il en braquant sa baguette sur Lyla, qui se tordit instantanément de rire sous l’effet du sortilège de Guili-guili.
Commença alors une de leurs batailles de sortilèges coquins. Severus lançait des « Medica Salax », Lyla répliquait par des « Garterbeltum » ou des « Rubber Corculum Sexum Occulto » (un sortilège particulièrement compliqué qu’elle avait médité pendant longtemps). Ils finirent dans une de ces étreintes passionnées qui leur étaient coutumières, et s’endormirent sans penser au lendemain qui signerait leur séparation momentanée.

Severus se réveilla dans la nuit, tremblant et couvert de sueur. La Marque des Ténèbres le brûlait cruellement. Il n’osait pas bouger, de peur de réveiller Lyla qui dormait blottie contre lui, la tête sur son torse. Mais la douleur devenait intolérable. Il fallait absolument prévenir Dumbledore. Il se dégagea doucement, déposant un tendre baiser sur le front de la jeune femme. A la lueur des braises mourrant dans la cheminée, il s’habilla en silence, récupéra sa baguette et griffonna une note sur un morceau de parchemin qu’il déposa sur la coiffeuse. Il murmura « Ruber Corculum » en pointant sa baguette sur le petit mot, puis sortit en prenant soin de se dissimuler sous la cape d’invisibilité.

Il s’arrêta chez lui pour poser la cape et courut chez Dumbledore. Arrivé devant la gargouille, il dit « Pommes, poires et scoubidous » et emprunta l’escalier tournant. Il entra dans le bureau directorial circulaire en appelant Dumbledore, qui arriva quelques instants plus tard, vêtu d’une robe de chambre en velours pourpre et d’un bonnet de nuit assorti.
– Severus ? Mais que se passe-t-il ? demanda Dumbledore d’une voix inquiète.
– Albus… La Marque des Ténèbres… marmonna-t-il en lui montrant son avant-bras gauche. Il revient, parvint-il à dire dans un souffle avant de s’effondrer quasiment inanimé sur le sol, le visage déformé par la souffrance.
Tout à coup, les portes du bureau s’ouvrirent à la volée, laissant entrer Sirius Black et Remus Lupin. Une ordure et un loup-garou… Quel tandem… Ils se figèrent quelques instants à la vue de Dumbledore déjà levé et de Rogue étendu par terre.
– Que se passe-t-il ? demanda alors Dumbledore.
– Albus, on signale des regroupements de Mangemorts un peu partout. Ils ont semé le chaos dans un match de Quidditch, dans une boîte de nuit et dans un mariage entre un sorcier et une moldue ! Ils ont maltraité les convives et ont fait apparaître la Marque des Ténèbres ! expliqua rapidement Lupin.
– Severus venait m’avertir du retour imminent de Voldemort, ajouta Dumbledore, voyant les regards perplexes que Lupin et Black posaient sur Rogue.
– Ce traître ! cria Black avec des yeux de déments. Vous l’écoutez encore ? Il ment, c’est évident ! Il était au courant de tout et n’est venu vous prévenir qu’après pour faire bonne figure ! Allez, Servilus, arrête de faire semblant, lève-toi ! hurla-t-il en lui mettant un grand coup de pied dans les côtes.
Rogue, toujours au sol, se convulsa sous l’effet des deux douleurs conjuguées.
– Arrête tout de suite, Black, ou tu vas le regretter, lâcha-t-il dans un râle en cherchant sa baguette.
Lupin se jeta alors sur Black pour le maîtriser pendant que Dumbledore aidait Severus à se relever et à s’asseoir. Son visage exsangue ruisselant de sueur était creusé par de profonds cernes, et ses fines lèvres étaient presque bleues.
– Severus, ça va ? lui demanda Dumbledore, l’air soucieux.
– Oui oui, bredouilla-t-il en recouvrant peu à peu ses esprits.
– Vous savez quoi faire… Allez-vous y parvenir ?
– Oui, répondit Rogue, bien décidé à assumer son rôle d’espion. J’y vais.
Il se leva en chancelant, tituba jusqu’à la cheminée dans laquelle il entra. Il prit alors une poignée de Poudre de Cheminette qu’il jeta dans l’âtre en prononçant aussi clairement que possible « Impasse du Tisseur ». Et il disparut.

Le lendemain matin, Lyla se réveilla en cherchant instinctivement son amant de la main. Mais le lit était vide. Elle fouilla alors la pièce du regard. Pas de Severus, mais un cœur rouge vaporeux flottait au-dessus de la coiffeuse. Elle s’y dirigea alors et trouva un parchemin qu’elle lut immédiatement.

Ma douce,
J’ai dû partir d’urgence voir Dumbledore. Je pense devoir partiren mission pour l’Ordre du Phénix.
Reviens vite. Je t’aime.
Severus

Elle resta immobile un instant, le teint pâle et l’air inquiet, fixant le parchemin d’un regard vide. Elle le reposa enfin avant d’aller à la salle de bain, d’où elle ressortit un quart d’heure plus tard, vêtue à la mode moldue, d’un jean taille basse et d’un simple chandail noir. Elle prit alors sa baguette à laquelle elle imprima un mouvement circulaire en disant d’un ton morne « Failamalle ». Son légendaire sourire s’était effacé de son visage, laissant la place à des traits tirés. Tandis que ses bagages se faisaient tout seuls, elle écrivit un mot sur un parchemin, qu’elle scella en disant « Dionysos ». Elle fila le déposer chez Severus en prenant mille précautions pour ne pas être vue, et revint tout aussi rapidement. Elle mit sa malle dans la cheminée où elle entra elle-même, et jeta une poignée de Poudre de Cheminette en disant sans grande conviction « 7, Canal Street, Oxford » avant de disparaître dans les flammes vert émeraude.
De son appartement, elle transplanerait jusque chez ses parents en Bourgogne, qui l’emmèneraient en voiture jusqu’en Aveyron où elle passerait les fêtes de Noël.

Sans Severus.

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Alors alors…

Petit lexique latin de cuisine(L), anglais (A), moldu (M) etc

Medica (L) : infirmière

Garter belt (A): porte-jarretelles

Ruber (M) : rouge

Corculum (L) : coeur

Occulto (L) : cacher

Maintenant, je te laisse relire et visualiser les différents effets des sortilèges !

Sex, Rogue & rock’n’roll chap. 11 [Fan fiction Harry Potter]

XI – Chassés-croisés

Les journées paraissaient désormais interminables aux deux amoureux. Il fallait éviter de paraître trop liés, conserver une attitude égale en toutes circonstances. Ils avaient bien sûr convenu de garder leur liaison secrète, notamment à cause du rôle d’espion de Rogue qui craignait pour la sécurité d’Alexia.
Cette dernière devait subir à contrecœur les assauts répétés de Lapierre et Fitzgerald. Toutefois, elle les aguichait sans cesse l’un et l’autre séparément afin de préparer sa vengeance concernant le pari qu’ils avaient fait sur ses fesses.
Quant à Severus, il devait conserver son attitude glaciale et hautaine même en sa présence, et supporter la vue des deux imbéciles tournant autour de sa dulcinée, bien qu’il jubilât intérieurement en pensant au jour où ils apprendraient leur liaison. Pour couronner le tout, les heures passées à tenter vainement d’instruire ses crétins d’élèves passaient plus lentement que jamais. Seuls comptaient désormais les moments qu’ils partageaient au bureau, et surtout les soirées qui, elles, étaient beaucoup trop courtes.

Ils durent prendre mille précautions pour ne pas se faire repérer par les portraits, les préfets, les fantômes, Rusard et Miss Teigne patrouillant régulièrement dans les couloirs quand ils se rendaient quasi-quotidiennement l’un chez l’autre. En effet, le transplanage était impossible à Poudlard, et ils ne pouvaient plus utiliser la Poudre de Cheminette, le réseau étant soumis à autorisation et étroitement surveillé. La cape d’invisibilité qu’Alexia avait fabriquée elle-même quelques années auparavant grâce à une couverture de survie moldue enduite d’une potion de son invention concoctée en combinant procédés moldus et sorciers (ce qui avait grandement impressionné Severus qui n’y était jamais parvenu) leur fut alors d’une grande utilité, tout comme le sortilège d’insonorisation. Il isolait les appartements des échos de la musique rock moldue que Rogue appréciait désormais beaucoup, et occultait également certains soupirs à la résonance troublante.

Chaque soir, l’un et l’autre retardaient un peu plus le Finite Blanditiae Voluptatis. Ils apprenaient à se connaître d’avantage, émotionnellement et charnellement. Ils plongeaient avec délice dans le tourbillon de lumière or et orangée, pétillant doux et tiède, qui devenait plus intense soir après soir, tout comme leur synergie spirituelle. Les nuits encore chastes qui suivaient étaient bercées d’une tendresse, d’une sérénité, d’une quiétude que Rogue n’avait jamais connues.

Le seul bémol au bonheur de Severus était la douleur cuisante infligée par la Marque des Ténèbres, indiquant que Voldemort était proche de retrouver sa puissance. Dumbledore et l’Ordre du Phénix affichaient désormais une vigilance constante et absolue. Heureusement, la douleur n’apparaissait que quand Rogue était seul ; cela ne gâchait donc pas les moments passés avec Alexia.

Enfin, un soir, aucun des deux ne rompit le charme. Ils se laissèrent emporter corps et âmes. Leur communion fut totale. Chacun se déversait en l’autre dans une confiance absolue et une harmonie inouïe. C’était l’accord majeur d’une sublime symphonie. Ils ne formaient plus qu’une seule et parfaite entité. Ils connurent une explosion des sens inimaginable, une extase et une plénitude grandioses, chacun connaissant instantanément les moindres désirs de l’autre et pouvant donc les satisfaire.

Ils savaient déjà qu’ils étaient amoureux. Dès ce moment, ils surent qu’ils s’aimaient.

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Haaannn…

Qu’elle est fleur-bleue, cette Crapaude…

Arf arf arf !!!

Bon, ça va devenir plus rock vers la fin !

Sex, Rogue & rock’n’roll chap. 9 [Fan fiction Harry Potter]

IX – Le tourbillon de miel

Rogue alla se passer un peu d’eau sur le visage avant d’aller au bureau dans l’espoir d’y retrouver sa charmante collègue. Il sortit dans le couloir désert et arriva devant la porte. Bizarrement, aucune lumière ne filtrait par l’embrasure. Il ouvrit et trouva le bureau vide, plongé dans l’obscurité. Miss Harrison n’était pas venue. Il eut l’impression d’avoir soudainement le cœur à la place des intestins. Il prit alors son courage à deux mains et se rendit chez Miss Harrison. Il avait les jambes et les mains tremblantes, la bouche horriblement sèche et les battements rapides de son cœur lui résonnaient dans les oreilles. Il sentit également une sueur froide lui courir le long de l’échine. Au prix d’un effort surhumain, il frappa à la porte des appartements de la jeune femme… Personne… Il frappa une deuxième fois, espérant que ses jambes n’allaient pas se dérober sous les coups de boutoir qu’imprimait son cœur. Et elle ouvrit. Elle était très pâle et avait les yeux rougis de quelqu’un qui venait de pleurer.

– Euh… Bonsoir, lui dit timidement Rogue, quelque peu déstabilisé. Ça va ? enchaîna-t-il avec un peu d’inquiétude.
– Oui oui, maintenant ça va, lui répondit-elle en retrouvant un peu ses couleurs et son sourire. Entre, je t’en prie.
– Merci.

Il pénétra alors dans la pièce principale, qui avait beaucoup changé depuis le premier jour. Désormais, de beaux meubles simples et massifs en bois clair garnissaient la pièce. A gauche en entrant trônait un grand lit à baldaquin habillé de riches tentures rouges. A droite contre le mur se trouvaient une armoire, une coiffeuse et une commode sur laquelle était posée une chaîne hi-fi. Le grand bureau et la table de travail placés en angle sous les hautes fenêtres du mur opposé à la porte étaient envahis d’un bric-à-brac hétéroclite : plumes et parchemins côtoyaient un ordinateur portable et une imprimante, des grimoires reliés de cuir jouxtaient divers CD-Rom. La bibliothèque adjacente contenait toutes sortes de livres et une quantité impressionnante de CD. Au centre de la pièce, il y avait une table basse rectangulaire bordée d’un sofa et de fauteuils en cuir marron. Les trois guitares étaient désormais sorties de leurs étuis et posées sur des trépieds non loin de la chaîne hi-fi. Enfin, la pièce était agrémentée de divers guéridons et consoles supportant des plantes vertes et des objets de décoration variés. L’ensemble était baigné d’une douce lumière provenant des nombreux chandeliers disposés un peu partout et d’un grand feu crépitant dans l’âtre de la cheminée d’angle.

– Rogue mit alors la main sous sa cape et en ressortit le petit paquet enrubanné qu’il tendit à Miss Harrison.
– Tiens, c’est pour toi. Bon anniversaire, dit-il d’une voix douce, bien qu’un peu cassée.
– Merci, lui répondit-elle en le gratifiant d’un large sourire et d’un regard étincelant.

Elle ouvrit alors la petite boîte et découvrit le pendentif en forme de scarabée qu’elle avait remarqué à la bijouterie de Pré-au-lard.

– Whâ, tu t’en es souvenu ! Merci ! Mais tu es fou, il ne fallait pas…
– Si, il le fallait… Lyla… Vraiment, cela faisait très longtemps qu’on ne m’avait pas traité comme tu le fais : sans préjugés, avec gentillesse, courtoisie, honnêteté… comme un être humain, quoi, dit Rogue d’un ton sérieux, la voix rauque et tremblante. Je t’en suis reconnaissant du fond du cœur… Merci…
– Il n’y a vraiment pas de quoi, Severus. C’est tout naturel, le rassura Miss Harrison d’une voix douce. S’il te plait, tu peux me le mettre ? lui demanda-t-elle en lui tendant le collier. Je n’arrive jamais à attacher ce genre de fermoir.
– Avec plaisir, répondit Rogue d’une voix profonde.

Miss Harrison se tourna alors dos à Rogue, relevant sa lourde chevelure noire, découvrant sa nuque d’albâtre. Severus lui agrafa le pendentif, ses mains tremblantes effleurant la peau douce et tiède de Lyla qui était parcourue de frissons. Elle se retourna alors, plongeant ses yeux de jade dans ceux de jais de Rogue. Celui-ci détourna son regard vers le pendentif qu’il réajusta d’une main frémissante. Puis il remonta ses doigts le long de la chaîne, lui effleura la nuque, plongea la main dans ses cheveux, l’attira doucement vers lui et l’embrassa. Il ressentit un pétillement intense sur sa bouche alors qu’il goûtait les lèvres charnues, tendres et chaudes de Miss Harrison.

Soudain, elle recula brusquement en le repoussant, tout en disant « Arrête arrête ! ». Rogue devint alors livide, se sentant profondément blessé et insulté.

– Je le savais, j’en étais sûr, siffla-t-il, la colère flamboyant dans son regard.
– Non, Severus…
– Ce n’était que de la PITIÉ que tu avais pour moi, ces deux minables avaient raison ! cria-t-il en s’éloignant d’elle à reculons.
– Mais non, attends…
– Tu ne vaux pas mieux que les autres ! Quel idiot j’ai été ! hurla-t-il en se dirigeant vers la porte à grands pas.
– Mais bon sang c’est ta BARBE ! cria à son tour Miss Harrison.

Rogue se figea face à la porte, fit volte-face et demanda l’air abasourdi  :

– Quoi ?
– C’est ta barbe, j’ai la peau fragile, elle m’irrite ! Demain, je vais avoir de grandes plaques rouges autour de la bouche, si on continue ! Crois-moi, j’aimerais bien… dit-elle enfin d’un air coquin.

Rogue sentit le sang circuler à nouveau dans ses veines.

– Tu veux dire que tu es d’accord pour que tous les deux, on… bredouilla-t-il.
– Bien sûr que je suis d’accord. Je me demandais quand tu allais te décider. Tout à l’heure, quand tu es parti de la salle des profs en me plantant avec les deux prétentieux, et que je ne t’ai pas trouvé dans le bureau, j’ai cru que c’était mort… confia-t-elle dans un souffle.
– Ça me rendait malade de voir ces deux imbéciles te tourner autour, c’est pour ça que je suis parti, lui expliqua-t-il en la serrant contre lui et en la dévorant du regard.
– Mais il va falloir te raser, lui rappela Lyla en lui caressant la barbe.
– Pas de problème. Barbam tondere, dit-il en passant sa baguette sur son visage.

Il se retrouva alors glabre.

– Je le savais… lui dit-alors Lyla en lui caressant le visage.
– Tu savais quoi ? interrogea Severus en fronçant les sourcils.
– Que tu étais beau… répondit-elle dans un souffle en le regardant avec envie avant de l’embrasser.

Ils ressentirent tout d’abord comme un picotement courir le long de leurs lèvres, puis se répandre dans leur corps. Ils eurent alors la sensation d’être enveloppés par un tourbillon de lumière or et orangée pétillante et tiède. Ils sentirent leur esprit, leurs pensées, leurs sentiments se déverser peu à peu dans l’autre, percevant les émotions de l’autre comme si c’était les leurs propres.
Miss Harrison se dégagea alors doucement de l’étreinte de Rogue, resta silencieuse quelques secondes, ses yeux plongés dans ceux de Severus, qui avait aussi l’air perplexe.

– Tu es Legilimens, affirma-t-elle enfin.
– Oui. Toi aussi, acquiesça-t-il.
– Tu sais ce que ça signifie ?
– D’être Legilimens ? Bien sûr, d’autant que j’en suis un très puissant.
– Moi aussi, dit-elle avec un sourire. Mais ce n’est pas ce que je voulais dire. Tu es déjà sorti avec une Legilimens ?
– Non, pas à ma connaissance, pourquoi ?
– Quand deux Legilimens sont ensemble et ont des rapports, disons, physiques, ils entrent en osmose totale, ils ont accès à toutes les pensées, les souvenirs, les émotions de leur partenaire, expliqua Lyla. Tu as déjà dû remarquer que ça se passait à sens unique avec un non Legilimens…
– Oui… Enfin, je n’ai pas beaucoup d’expérience de ce côté-là, avoua Rogue en rosissant. Je n’ai jamais vraiment eu de relation amoureuse. A chaque fois que j’ai été avec des femmes, c’était purement physique… C’était souvent des prostituées… Alors j’occultais totalement mon esprit pour ne pas me faire pitié à moi-même, dit Rogue l’air honteux. Autant que je te le dise tout de suite, tu aurais fini par le découvrir de toute façon…
– Je sais, c’est un peu pareil pour moi… Pour nous deux, pour que ça marche, ça implique une confiance absolue en l’autre, tu comprends ?
– Oui, je crois…
– Il va donc falloir y aller doucement, que l’un ne brusque pas l’autre. Il faudra qu’on soit vraiment prêt tous les deux, conclut Lyla.
– Ne t’inquiète pas, la rassura Severus en l’embrassant.

De nouveau, Miss Harrison rompit le contact.

– Attends, il y a autre chose que tu dois savoir. Pour mettre fin au charme si jamais on pénètre trop loin dans l’esprit de l’autre, il faut avoir recours à un sortilège informulé. Sinon, le charme continue d’opérer et ça peut aboutir à un viol émotionnel, tu vois ?
– Oui… Et quel est ce sortilège ?
– Tu dois penser Finite Blanditiae Voluptatis, c’est un sort d’occlumancie.
– Finite Blanditiae Voluptatis, répéta Severus l’air concentré.
– Très bien, murmura Lyla qui se pencha vers lui et l’embrassa.

Cette fois ce fut Rogue qui rompit le charme.

– Attends…Assieds-toi, dit-il faiblement en lui prenant la main et en s’installant lui-même sur le sofa. Je dois te dire certaines choses avant qu’on aille plus loin… J’ai été un Mangemort, un serviteur de Voldemort, avoua Rogue en détournant le regard et en pâlissant. J’ai… Je… Viens voir, viens dans mes pensées, ce sera plus simple que de tout t’expliquer.
– Non, Severus, ce n’est pas la peine…
– J’insiste, la coupa Rogue. Prends ta baguette et lis en moi, lui ordonna-t-il.
– Pas besoin de baguette, dit elle en lui prenant la main et en plongeant ses yeux dans les siens. Si tu insistes… Un… deux… trois… Legilimens.

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Bon alors, je vous le dis, le chapitre suivant est mon préféré ^^

Sex, Rogue & rock’n’roll chap.8 [Fan fiction Harry Potter]

VIII – Bon anniversaire

Les vacances de Noël approchaient. Le temps était frais et sec, le soleil se réverbérait sur la neige faisant étinceler Poudlard de mille feux. Le château était délicieusement et richement décoré, et l’ambiance était plutôt festive. Les élèves étaient dans l’ensemble très dissipés, et dans la mesure où ils avaient pu faire tous les achats qu’ils souhaitaient chez Zonko lors de la récente sortie à Pré-au-lard, Rusard avait fort à faire. Les professeurs attendaient également les vacances avec impatience. Sauf Rogue. Il était plus taciturne que jamais. Il devait rester à Poudlard pendant ces vacances. Mais ce n’était pas cela qui le déprimait, au contraire ; ça lui évitait de passer Noël tout seul. Même quand on aimait et qu’on était aimé de personne, il était toujours difficile de passer cette période en solitaire dans cette vieille bicoque délabrée de l’Impasse du Tisseur. C’est pour cela qu’il se débrouillait pour toujours être d’astreinte au château pour les fêtes de fin d’année. Ce qui le rendait si morose, c’est que Miss Harrison, elle, ne restait pas. Elle lui avait confié qu’elle passait les fêtes dans sa famille en France. Il trouvait déjà les journées longues quand elle s’absentait pour aller enseigner à Oxford, alors deux semaines entières sans elle lui semblaient insurmontables.

Par ailleurs, la Marque des Ténèbres le brûlait régulièrement, ce qui signifiait le retour imminent de Voldemort. Dumbledore était à présent assez inquiet. C’est d’ailleurs lui qui avait insisté pour que Rogue demeurât à Poudlard pendant les vacances car Potter y restait aussi.

De plus, Rogue ruminait l’occasion ratée de se déclarer à Pré-au-lard. Certes, il travaillait souvent en compagnie de Miss Harrison, mais il n’osait pas sauter le pas « à froid ».
Mais le premier décembre, une nouvelle occasion se présenta. A la table des professeurs, après le dîner, Miss Harrison dit d’une voix enjouée :
– Vous passez en salle des profs ? Je paie à boire pour mon anniversaire !
– Cela vous fait quel âge, si je peux me permettre ? demanda McGonagall. Vous êtes encore jeune, vous pouvez le dire !
– Vingt-sept ans quand même, avoua Miss Harrison tandis qu’ils se rendaient tous dans la Salle des Professeurs.
Miss Harrison avait apporté une boisson pétillante moldue délicieuse qui s’appelait du champagne et qui se buvait dans des flûtes.
– A votre santé, Lyla, lança Dumbledore en levant son verre.
– A tes amours ! ajouta Mme Chourave avec un grand sourire.
Tous trinquèrent, et comme encouragés par le dernier toast, Lapierre et Fitzgerald vinrent se coller à Miss Harrison, le sourire en bandoulière et le port altier, faisant les jolis cœurs, déversant des propos mielleux à souhait agrémentés de mots d’esprit qui se voulaient spirituels et intelligents (c’était raté).
Rogue était écœuré à la vue de ce spectacle lamentable. Il but rapidement son verre, s’approcha de Miss Harrison et lui dit :
– Je vous laisse, j’ai des cours à préparer. Encore bon anniversaire.
– Merci, Severus. Je ne vais pas tarder non plus, j’ai encore du travail moi aussi. Peut-être à tout à l’heure.
– Oui… Au revoir, balbutia-t-il avant de parti en trombe, saluant les autres professeurs d’un bref signe de tête.

Rogue rentra directement chez lui, très agité et plus pâle que jamais. Les bulles du champagne s’agitaient dangereusement dans son estomac… Il fonça directement vers son scriban d’où il sortit un petit paquet noir enrubanné de soie dorée, qu’il tourna, tourna et retourna encore dans ses mains tout en faisant les cent pas. Il posa alors le petit paquet sur la table basse en palissandre et le regarda fixement en se passant la main sur le visage et dans les cheveux. Puis il se releva et recommença son manège. Jusqu’à ce qu’il entendît des pas légers et pressés dans le couloir. Son heure était arrivée ; le moment de vérité.

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Hin hin, ça se précise, les filles…

Sex, Rogue & rock’n’roll chap.7 [Fan fiction Harry Potter]

VII – Visite à Pré-au-lard

Les jours suivants, la Marque des Ténèbres était restée très nette, mais la douleur ressentie par Rogue s’était atténuée. Cependant, Dumbledore restait méfiant, et avait donc fait augmenter les mesures de sécurité à Poudlard : les entrées étaient protégées par de puissants sortilèges, le réseau de cheminées était soumis à autorisation et étroitement surveillé, les fantômes et les préfets patrouillaient régulièrement dans le château. Dumbledore avait reformé l’Ordre du Phénix, dont les membres étaient en alerte maximale. Quant au Ministre de la Magie, il ne voulait rien entendre.
Toutefois, dans la mesure où aucun fait troublant n’avait été signalé, la visite du premier week-end de décembre à Pré-au-lard avait été maintenue.

Une semaine avant, Rogue vit une affiche dans la salle des professeurs : « On organise un déjeuner à l’auberge des Trois Balais samedi 25/11 à midi. Inscrivez-vous si vous voulez venir ! Attention : vendredi 24 novembre midi dernier délai ! » Il lut les noms écrits sur la feuille. Lyla y était, Lapierre et Fitzgerald n’y étaient pas ! Rogue prit la décision d’attendre la dernière minute pour s’inscrire afin de voir la liste entière des convives. Il fut aux anges quand Miss Harrison lui demanda dans la journée s’il venait ! Il avait seulement pu bredouiller un vague « Je ne sais pas encore… ».

Le vendredi vers onze heures, Rogue se trouvait dans la salle des professeurs en compagnie des professeurs Bibine et Sinistra. Lapierre et Fitzgerald arrivèrent, la démarche conquérante et parlant fort comme d’habitude. Le professeur Sinistra se tourna immédiatement vers eux et leur demanda, l’air déçu :
– Vous ne venez pas à Pré-au-lard ?
– Non, je suis de garde à Ste-Mangouste, dit Fitzgerald.
– Et moi je rends visite à mes beaux-parents, enchaîna Lapierre.
– Oh, c’est dommage, dit Bibine.
– Eh oui, vous devrez vous passer de nous, mesdames, conclut Lapierre en se rengorgeant.
Rogue se leva alors, leur lança un regard flamboyant et un sourire sardonique et alla de ce pas inscrire son nom sur la liste.
– Ça alors, vous venez, Severus ? lui demanda le professeur Sinistra.
– Oui. Ça a l’air de vous réjouir au plus haut point, cracha Rogue.
Bien entendu, cela n’appelait aucune réponse. Il sortit donc sans un regard pour ses collègues, un sourire satisfait sur ses lèvres minces, marchant d’un pas léger. C’était peut-être l’occasion qu’il attendait depuis longtemps. Il crut ensuite exploser de bonheur lors du déjeuner dans la Grande Salle quand Miss Harrison lui dit :
– C’est chouette, tu as pu te libérer pour venir à Pré-au-lard !
Pomona Chourave les regardait en souriant, les yeux pétillants de malice. Lyla lui avait peut-être fait des confidences…

Le lendemain, Rogue se prépara un peu plus soigneusement que d’habitude : il se lava les cheveux (comme tous les matins), fit un soin capillaire pour cheveux gras qu’il avait préparé lui-même, appliqua une pâte blanchissante pour les dents de sa fabrication… Sans grand succès… Il en venait à se demander s’il n’était pas victime d’une quelconque malédiction. Il avait tout essayé, mais rien n’y faisait. Il se tailla minutieusement la barbe et revêtit sa tenue préférée : chemise de Sea Island blanche col officier et poignets mousquetaires, pantalon, gilet et redingote noirs en cachemire, bottes cavalières et mitaines en cuir noir et sa lourde cape noire en pachemina. Il rejoignit alors les élèves de Serpentard pour vérifier leurs autorisations de sortie et se dirigea vers les carrosses qui les attendaient. Ses collègues semblaient surpris de le voir. Il faut dire que c’était la première fois qu’il participait à une sortie à Pré-au-lard depuis qu’il enseignait à Poudlard.

Une fois arrivé, il passa tout d’abord à la Poste pour expédier des longs courriers, puis il se rendit aux Trois Balais où Miss Harrison était déjà installée avec Mme Chourave. Lyla lui fit signe de venir s’asseoir à côté d’elle. Ses jambes se dérobèrent presque sous lui et son estomac se contracta dangereusement.
– Salut, ça va ? lui dit-elle joyeusement.
– Bien, et vous ? demanda-t-il à ses deux collègues avec un demi-sourire, la voix un peu serrée.
– Très bien. Ça fait plaisir de vous voir enfin à Pré-au-lard, Severus, lui dit Mme Chourave avec un sourire qui semblait plein de sous-entendus.
Rogue n’eut pas l’occasion de répondre (et c’était tant mieux) car les professeurs Dumbledore, McGonagall et Hagrid arrivaient. Quelques instants plus tard, les professeurs Flitwick, Bibine et Sinistra se joignirent à eux, suivis de Mme Rosmerta.
– Bonjour, puis-je vous proposer le cocktail de la maison en apéritif ?
– Qu’y a-t-il dedans ? demanda McGonagall.
– Vieux rhum de Jamaïque, liqueur de figue de Barbarie, pulpe de sureau et jus de myrtille. Pour tout le monde ?
Tous acquiescèrent.
Le repas qui suivit fut très agréable. Mme Chourave, Miss Harrison et Dumbledore pimentaient les conversations qui allaient bon train. Même Rogue se laissa aller à sourire, et même à rire parfois. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas passé un aussi bon moment en société. Dumbledore semblait ravi pour lui.

Quand le repas prit fin, tous quittèrent l’auberge par petits groupes. Lyla et Severus se retrouvèrent seuls tous les deux. Bien entendu, Rogue fut incapable de dire quelque chose de spirituel. Miss Harrison lui demanda alors :
– Tu peux me faire visiter le village ? Je ne suis jamais venue ici.
– Volontiers, lui répondit rapidement Rogue avec un vague sourire. Elle devait le trouver parfaitement ridicule.
– Alors, j’ai besoin de plumes, de parchemin, d’encre… et il faut aussi que je fasse le plein de friandises ! lui dit-elle avec un sourire malicieux. On peut aussi faire du lèche-vitrines, j’ai encore mes cadeaux de Noël à acheter.
– C’est selon votre bon plaisir, gente dame, dit alors Rogue en l’aidant à passer sa cape. Il n’en revenait pas de lui avoir dit ça ! Et ça l’avait fait rire ! Il s’épatait…

Ils partirent alors, marchant côte à côte, bravant les bourrasques de neige qui faisaient virevolter leurs longues capes noires, conversant, plaisantant, riant… Les élèves se retournaient systématiquement en croisant le couple improbable. Ils passèrent un après-midi délicieux. Rogue lui fit visiter tout le village, excepté Zonko, le magasin de farces et attrapes, où les pires crétins de l’école s’agglutinaient. Ils allèrent finalement à la confiserie Honeydukes, puis chez Scribenpenne pour acheter du matériel d’écriture. Miss Harrison tomba en contemplation devant les modèles luxueux des plumes Himalaya, le haut de gamme de la calligraphie comme disait une petite affichette. En sortant, ils s’arrêtèrent devant une nouvelle boutique, une bijouterie nommée « Chez Lulu le Forge Rond ». Les bijoux étaient fabriqués à partir de diverses pièces de quincaillerie moldue et ornés de diverses pierres fines ou précieuses, ce qui créait un contraste plutôt original et détonnant.
– Whâ, comme c’est beau ! s’extasia Miss Harrison. Regarde le pendentif en forme de chat… Et celui-là en forme de scarabée(1) ! Pfff… C’est comme les plumes Himalaya : trop cher pour moi… Tant pis ! conclut Lyla en haussant les épaules. Je vais faire des économies !

L’heure de rentrer approchait. Cela ennuyait beaucoup Rogue car il n’avait pas osé se lancer de l’après-midi. Il était impressionnant de couardise. Il tenta une dernière fois de se déclarer, et pour ce faire, invita Miss Harrison à prendre une Bièraubeurre aux Trois Balais. Il avait la gorge serrée et une incroyable envie de vomir. Il tenta de s’installer dans un petit coin à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes, mais l’auberge était bondée en cette fin d’après-midi neigeuse. Il ne trouva qu’une petite table à côté d’un couple de vieux sorciers. Ça devrait faire l’affaire…
– Vous avez apprécié la visite ? demanda-t-il à sa collègue.
– Oh oui, c’est vraiment bien, ici, ça me fait penser à des coins que je connais en France : le quartier St-Jean à Lyon, les villages de l’Aveyron ou de Bourgogne… Tu es déjà allé en France ?
– Non, je n’en ai jamais eu l’occasion. Pourtant, j’adore le bon vin, le cognac et les poètes français, notamment Baudelaire, Rimbaud, Verlaine… répondit Rogue
– Les poètes maudits… Mais tu comprends le français ? demanda Miss Harrison, visiblement impressionnée.
– Oui, je le parle également plutôt bien… Lyla… commença-t-il la voix tremblante, enfin décidé à déclarer sa flamme à la jeune femme.
Mais ce fut pile à ce moment-là que les deux vieux sorciers quittèrent leur table et demandèrent à Lyla de bien vouloir se pousser un peu pour les laisser passer. Rogue reprit alors :
– Oui, je disais que…
Et juste à cet instant les jumeaux Weasley et Lee Jordan vinrent s’installer à la table voisine désormais libre. Rogue sentait la colère enfler en lui.
– Bonjour, mademoiselle, lui dirent-ils à l’unisson avec un grand sourire. Professeur Rogue, ajoutèrent-ils d’un ton sérieux en se tournant vers lui et en faisant une mini-révérence.
– Comment ça va, vous trois ? Vous avez fait le plein d’horreurs chez Zonko ? leur dit-elle avec un regard appuyé et pétillant.
– Euh… non, qu’est-ce qui vous fait penser ça ? dit George (ou Fred) avec un air faussement innocent.
– Ce n’est pas du tout notre genre, ajouta Fred (ou George) avec un air digne qui jurait énormément.
Ils continuèrent à plaisanter quelques instants. Rogue avait la mâchoire crispée et un goût amer dans la bouche. La Bièraubeurre n’y changeait rien. Ces trois morveux avaient ruiné son plan. Pour une fois que tout allait bien, il avait fallu qu’ils débarquent. La boule dans son estomac commençait à se reformer.
– Severus… Severus… On y va ? demanda alors Miss Harrison, le tirant de ses sombres pensées.
– Euh… oui, bien sûr…
– Ça va ? Tu es tout pâle…
– Je… La Bièraubeurre m’a un peu écœuré… mentit-il.
– Allez, vous trois, dépêchez-vous si vous ne voulez pas rentrer à pied ! dit-elle aux étudiants.
– Oui, mademoiselle. Au revoir !
Et ils sortirent côte à côte. Tout était à refaire. Une si belle occasion ne se représenterait certainement pas de sitôt. Ces trois imbéciles avaient tout gâché. Ils avaient de la chance de ne pas avoir cours avec lui lundi…

(1) Scarabée se dit beetle en anglais. Le nom du groupe pop-rock the Beatles est un jeu de mot à partir de beetle (scarabée) et beat (rythme)

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Alors, verdict :

Naze ?

Niais ?

Gamin ?

Tout à la fois ?

Ou bien ? (dans les 2 sens du terme ^^).

C’est à la relecture que je me dis qu’il est parfois bon de vieillir un peu !

Sex, Rogue & rock’n’roll chap.5 [Fan fiction Harry Potter]

V – Rogue’n’roll

Le lendemain matin, Rogue se réveilla tôt comme à son habitude. Mais il n’était que peu reposé, son sommeil ayant été assez agité. Il fit sa toilette, se tailla un peu la barbe, prépara ses papiers et fila prendre le petit déjeuner dans la Grande Salle. A sa grande déception, Miss Harrison n’était pas encore arrivée. Il fit traîner le repas en longueur autant que possible, mais il dut partir sans avoir pu la voir, ayant un cours en première heure.

Il se dirigea alors vers la salle de Défense Contre les Forces du Mal pour y donner sa première leçon. Comme par hasard, sa première classe était celle des quatrièmes années de Gryffondor. La classe de Potter Junior. La réplique presque parfaite de son imbécile de père. Seuls ses yeux étaient différents. Il entra, monta dans le bureau et tria ses documents en attendant l’arrivée des ignares. Quelques instants plus tard, il entendit leurs voix dans le couloir. Il alla leur ouvrir, sa seule présence ramenant le silence parmi la file des élèves qui attendaient. Ils avaient intérêt d’être à la hauteur. Il n’était pas d’humeur à supporter la fainéantise de Weasley, l’arrogance de Granger, et encore moins l’insolence de Potter. Et Londubat… Ne pourrait-il pas se rebeller au lieu de subir docilement toutes les brimades ? Il essayait d’endurcir son caractère en le rabrouant systématiquement. Mais il était tellement impressionnable qu’il ratait tout. Ce gosse avait du potentiel, il en était sûr. Il fallait absolument qu’il s’affirme, qu’il prenne conscience de ses capacités et qu’il comprenne qu’un physique peu conventionnel peut être tourné à son avantage. Si lui-même avait pu le comprendre au même âge, cela lui aurait probablement évité de faire des erreurs monumentales.

Il les laissa s’installer, allant pour sa part se placer derrière le bureau et les toisant de son regard impénétrable et froid. Il dit alors de sa voix profonde et mielleuse :

– Fini les errances de professeurs incompétents et mégalomanes, ou les parties de rigolade dispensées par des professeurs plus soucieux de se faire apprécier de leurs élèves que de leur inculquer les bases de la protection contre les forces maléfiques qui sont à l’œuvre en ce bas monde. Veuillez ouvrir vos livres à la page quatre cent quatre-vingt-douze, au chapitre des Sortilèges Impardonnables. Nous allons commencer par les fondamentaux de la Magie Noire…

Le cours qui s’ensuivit fut bien entendu austère mais néanmoins très instructif. Rogue avait beau être considéré comme la pire des ordures par les élèves, il n’en était pas moins très compétent. Quant aux élèves, ils s’étaient montrés plutôt réceptifs. Même la triplette de choc n’avait pas bronché. Voilà qui était assez positif.

Rogue quitta alors la salle de cours pour se rendre dans les cachots afin de préparer ses cours de potions de l’après-midi. Il ouvrit la porte de son antre à l’aide du mot de passe et stoppa net. Une musique énergique retentissait dans le bureau baigné par la chaude lumière du soleil automnal qui caressait une multitude de plantes vertes. Derrière sa table de travail encombrée d’instruments métalliques étranges, le professeur Harrison sautait sur place, secouant la tête en mimant un solo de guitare électrique sur sa baguette. Rogue referma doucement la porte, rétablit l’insonorisation du bureau d’un geste circulaire et s’adossa au mur, les bras croisés sur son torse, dans l’incapacité de réprimer un grand sourire à la vue de ce spectacle. Miss Harrison commença à tournoyer sur elle-même, toujours dans son délire musical. Elle fit alors volte-face et une fois le solo terminé, rouvrit les yeux, découvrant un Rogue hilare.

– Oh pardon ! dit-elle en rougissant légèrement, souriant en se pinçant les lèvres.
– Mais non mais non, il n’y a vraiment pas de quoi s’excuser, taquina Rogue tandis qu’elle allait baisser la musique.
– Mais qu’est-ce que vous faites ? continua Rogue en examinant le matériel sur la paillasse de Miss Harrison.
– Oh, une expérience à terminer pour mes recherches en chimie, répondit-elle négligemment.
Rogue posa sur elle un regard interrogateur.
– J’essaie de distiller de la mandragore pour ensuite pouvoir en étudier le substrat par chromatographie en phase liquide, précisa-t-elle.
– Hein ? bredouilla Rogue, l’air perdu.
– Il s’agit d’une technique moldue pour séparer les éléments de base constituant une matière organique afin d’isoler la molécule active, expliqua-t-elle. Mais je vous ennuie, là, finit-elle avec un petit sourire d’excuse.
– Non non, pas du tout, la rassura Rogue. C’est… nouveau, pour moi. Et cette musique que vous écoutez, qu’est-ce que c’est ?
– C’est les Beatles, un groupe de pop rock des 60’s. Vous aimez ?
– Oui. Je dois dire que ça change de la soupe qui passe sur la RITM.
– Tu veux que je te prête des CD ?
– Des quoi ? demanda Rogue l’air de plus en plus troublé. Et elle recommençait à le tutoyer !
– Des CD, des compact discs. Les moldus gravent la musique dessus. Ensuite, on les met dans un poste ou une chaîne hi-fi pour les écouter.
– Et ça marche comment ?
– A l’électricité. Mais vu qu’on ne l’a pas ici, j’ai trouvé un sort. Je te montre.
Ils s’approchèrent du poste. Miss Harrison appuya sur un bouton et sortit un disque argenté d’un petit tiroir qui se referma. Puis elle pointa sa baguette sur l’appareil et dit « Finite Incantatem ». Tous les témoins lumineux s’éteignirent alors.
– Regarde. Vigoris Excanto, prononça-t-elle clairement en tapotant le poste de sa baguette. Tu vois, les voyants s’allument. Ensuite, tu appuies ici, tu mets le CD dans le tiroir, tu le pousses et après tu appuies là pour mettre en route.
– D’accord, lui répondit-il, les yeux rivés sur l’appareil.
– Je poserai quelques CD à côté pour que tu puisses les écouter, si tu veux.
– Oui, volontiers, merci, répondit simplement Rogue.
– Mince, c’est quelle heure ?demanda-t-elle dans un sursaut.
– Dix heures vingt-cinq, répondit Rogue.
– Il faut que j’y aille, j’ai cours, dit-elle en ramassant précipitamment quelques papiers.
– Potions ?
– Oui. J’espère que je serai à la hauteur pour te succéder, lui dit-elle avec un sourire taquin.
– Bien entendu. De toute façon, je suis ici, si tu as besoin de quelque chose, répondit-il sans y penser.
– Ah ! Je me demandais quand tu allais te décider à abandonner ce vouvoiement qui me donnait l’impression d’être un vieux débris ! lâcha-t-elle avant de sortir du bureau comme une bourrasque, en lui lançant un clin d’œil.

Rogue resta planté au milieu du bureau. Il avait de nouveau l’impression d’avoir avalé des billes de plomb. Se moquait-elle de lui ou était-elle vraiment sincère ? Il avait copiné avec quelques collègues à ses débuts, mais ça s’était toujours retourné contre lui. Sa méfiance était donc à son paroxysme. Mais il ne pouvait pas cesser de penser à elle, tout en se répétant systématiquement qu’il n’avait aucune chance de séduire une femme aussi fantastique. Mais cela ne calmait en rien ses tourments. Il fallait qu’il se rende à l’évidence : il était amoureux fou.

Aaahhh... Severus...

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Ca va, sérieux, c’est pas trop niais ?

Rétrospectivement, j’y trouve gnan gnan, j’ai l’impression d’avoir pris 20 ans de maturité depuis que j’ai écrit ça (pourtant, ça ne date que de 6 ans…)

Je continue ou pas ?

Sex, Rogue & Rock’n’roll : chap.2 [Fan fiction Harry Potter]

Rhâ cool, vous avez l’air d’avoir aimé le premier chapitre, je suis contente !

Donc, je continue à publier !

Sachant qu’il y a 22 chapitres courts, j’ai décidé de publier au rythme de 2 chapitres par semaine : le jeudi et le dimanche.

Par ailleurs, s’il y un(e) illustrateur(trice) qui passe par là, qui connait l’univers d’Harry Potter, et qui se sent inspiré(e) pour faire une illustration par chapitre, avec publication simultanée sur son blog éventuelle, qu’il(elle) me contacte pour que je lui envoie les textes à l’avance !

Stay tuned !!!

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II – La rentrée des professeurs

Rogue était arrivé à Poudlard directement dans ses appartements grâce à la Poudre de Cheminette. Il avait défait ses bagages d’un coup de baguette magique, disposant avec soin plumes et parchemins sur son scriban en ébène, rangeant précautionneusement ses livres rares et ses précieux exemplaires originaux des plus grands écrivains anglo-saxons et français dans son imposante et splendide bibliothèque d’acajou finement ouvragée.

Le temps était plutôt maussade en cette matinée du trente et un août. Tout comme lui. La perspective de bientôt retrouver ces crétins boutonneux ne l’enchantait guère. Pourtant, il aimait enseigner, gardant toujours au plus profond de lui-même l’espoir de découvrir un jour un esprit intelligent, affûté, volontaire et méritant qu’il saurait conduire à l’excellence.
L’idée de revoir la plupart de ses collègues était encore plus déprimante. L’antipathie à son égard était désormais traditionnelle, générale et convenue. Elle datait de son arrivée à Poudlard, quatorze ans plus tôt, quand Dumbledore avait daigné faire confiance à un ancien Mangemort repenti, et lui avait confié le poste de maître des Potions. Il avait alors vingt ans à peine. Pour endurer les réactions d’aversion à son encontre, il avait adopté une attitude froide, hautaine et cynique, qui présentait également l’avantage de dissimuler ses souffrances et ses faiblesses. Il l’avait conservée pour affronter ses élèves (certains étant ses cadets d’à peine deux ans), distillant la crainte à défaut d’inspirer le respect. Il était resté prisonnier de cette armure depuis. Il faut dire qu’elle était très pratique, lui évitant d’avoir à supporter les prêchi-prêcha de toutes ces personnes à la moralité bien pensante, qui se jugeaient infaillibles et à l’abri des tentations du Mal. Lui était humain, ni plus ni moins. C’est certainement pour ceci que depuis quelques temps, tout cela lui pesait, notamment la solitude qui en découlait.

Emergeant de ces sombres pensées, il revêtit rapidement sa cape, passa à son bureau voisin pour prendre quelques papiers, et se dirigea vers la Salle des Professeurs, arpentant les couloirs d’un pas rapide, sa longue cape noire voltigeant derrière lui. Il pénétra alors dans la vaste pièce aux murs lambrissés éclairée par la clarté du jour filtrant à travers les grandes fenêtres aux petits carreaux. Au fond, une vénérable table de travail en chêne massif trônait au pied de la majestueuse bibliothèque, tandis que des tables basses rondes marquetées entourées de fauteuils bas occupaient le reste de l’espace. Quasiment tout le monde était arrivé, notamment Artemus Lapierre et Flavius Fitzgerald, respectivement professeurs de Trésorerie et de Médicomagie (ils formaient exclusivement les étudiants désirant intégrer des établissements comme Gringotts ou des Ste-Mangouste après leurs études).
Ces deux imbéciles… La coqueluche des étudiantes… Deux prétentieux, la quarantaine sportive, bronzés, le sourire éclatant… Fitzgerald était plus grand, plus massif, avec un visage anguleux aux mâchoires carrées. Ses cheveux bruns et raides noués en un catogan ainsi que sa fine barbe en pointe lui donnaient un air de mousquetaire. Son compère Lapierre était plus svelte, son mince visage entouré d’un halo d’épais cheveux blonds bouclés. On l’aurait dit sorti d’un magasine moldu consacré aux sports de glisse. Tous deux étaient très loyaux à Dumbledore et se situaient résolument du côté du Bien. Ils ne pardonnaient donc pas à Rogue d’avoir été un Mangemort et passaient leur temps à le railler. Quand ils étaient ensemble, cela va sans dire. Aucun des deux ne s’y serait aventuré seul.

Rogue prit place dans un des fauteuils, saluant brièvement l’assemblée d’un signe de tête, remarquant au passage que le professeur Harrison n’était pas arrivé. Le professeur McGonagall fit alors son entrée, suivie par Dumbledore qui salua chaleureusement tout le monde avant de faire son traditionnel discours d’introduction.
– Chers collègues, une nouvelle année de dur labeur et d’intenses satisfactions s’ouvre devant nous. Comme à l’habitude, j’ai dû trouver un nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal, l’ancien nous ayant quitté pour des raisons… personnelles, comme vous le savez. Cette année, j’ai décidé de nommer Severus Rogue à ce poste, conclut Dumbledore en regardant l’intéressé.
Tout le monde en fit d’ailleurs autant, leurs visages empreints d’incrédulité et d’indignation, alors que Rogue affichait un sourire carnassier et une intense satisfaction.
– J’ai donc dû recruter un nouveau maître des Potions, continua Dumbledore. Mon choix s’est arrêté sur le professeur Harrison, qui enseignera les potions jusqu’en quatrième année, Severus s’occupant des préparations aux BUSE et ASPIC. Le professeur Harrison assurera également l’enseignement d’une nouvelle option aux sixièmes et septièmes années. Il s’agit du cours de Connaissances Avancées des Sciences et Techniques Moldues. Enfin, notre nouveau maître des Potions enseigne également à l’université moldue d’Oxford, ce qui explique les nouveaux emplois du temps que voici, finit Dumbledore en les faisant apparaître d’un coup de baguette.
– Et où est le professeur Harrison, si je peux me permettre ? demanda Fitzgerald.
– A un congrès à Oxford, répondit Dumbledore. C’est une sommité dans son domaine. Nous devrions pouvoir faire sa connaissance demain soir au banquet de la rentrée. Avez-vous des questions ?
– Quel bureau lui avez-vous attribué ? demanda Rogue.
– Vous devrez partager le vôtre, Severus, sachant que vous disposez également de celui attenant à la salle de Défense Contre les Forces du Mal.
Rogue ne répondit rien, la contrariété se lisant sur son visage. Il ne pourrait plus être tranquille dans son cachot…
– D’autres questions ? reprit Dumbledore. Non ? Dans ce cas, je vous laisse aller préparer votre rentrée. Bonne journée à tous !

Dumbledore prit congé et sortit de la Salle des Professeurs, suivi par McGonagall. Rogue s’apprêtait à en faire autant quand Lapierre et Fitzgerald l’interpellèrent.
– Alors, Rogue, tu vas t’éclater avec le vieux moldu intello dans ton bureau, lança Lapierre, donnant un coup de coude à Fitzgerald.
– Artemus, Flavius, quelle surprise de vous revoir… J’avais oublié jusqu’à votre insignifiante existence… siffla Rogue, les toisant d’un regard venimeux.
– Tu as payé combien pour avoir le poste ? cracha Fitzgerald.
Rogue sentit la rancœur enfler dans sa poitrine.
– J’ai payé bien plus cher que ce que tu ne pourras jamais imaginer, répondit-il froidement en lançant des regards assassins à ces deux minables, repensant à ses erreurs passées et à leurs conséquences dramatiques.
Sur ce, il fit volte face et sortit en trombe, se dirigeant à grands pas vers les cachots. C’était reparti. Encore une année à endurer tout ça. Et en plus il faudrait partager le havre de paix que représentait son bureau. Décidément, cette année ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices…

By Dhesia

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Vous pouvez retrouver l’intégralité de cette fan fiction

en cliquant sur l’onglet

« Sex, Rogue & rock’n’roll »

en-dessous de ma banière.

Sex, Rogue & Rock’n’roll : chap.1 [Fan fiction Harry Potter]

Comme cela fait plusieurs fois que je vous parle de mon désir d’écrire un roman, et comme vous êtes un bon nombre à m’encourager et à sembler désirer me lire, je me suis dit qu’en avant-goût, j’allais vous publier la fan fiction que j’avais écrite en 2006 dans l’univers d’Harry Potter. J’étais bien partie dans l’écriture, en 2006… puis je suis tombée malade, j’ai eu Crapouillette… et voilà, quoi…

Sinon, une fan fiction, c’est quoi ? Ben tout simplement une fiction dans un univers déjà existant, dont on s’approprie les codes, les personnages, pour réinterpréter un peu tout ça, faire des supputations… Ce qui était génial avant de connaître la fin d’Harry Potter, car on pouvait échaffauder tout plein de thèses !

J’en publie aujourd’hui le premier chapitre, après à vous de me dire si vous voulez que je publie la suite, à raison d’un chapitre tous les jeudis !

Je vous demande simplement d’être très honnête dans les commentaires, en bien et en mal, de produire une critique objective pour m’aider à avancer, à m’améliorer.

Merci d’avance, les copinautes !

(sérieux, j’ai le trac, là…)

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Sex, Rogue & Rock’n’roll

I – Visite à domicile

La nuit tombait sur la banlieue, effaçant peu à peu les effluves toxiques émanant des usines voisines ainsi que l’étouffante et collante chaleur de cette fin de mois d’août. Enfin le retour de l’obscurité et de la tranquillité.
Le torse et les pieds nus, vêtu d’un simple pantacourt de sport noir, il était dans son salon, dont la douce pénombre était brisée par la lueur de quelques chandelles. Assis dans un fauteuil en cuir noir élimé, un verre de cognac sur le guéridon à sa droite, une version originale des « Fleurs du Mal » dans la main gauche, il profitait du silence désormais établi et de la timide fraîcheur du soir.

Et on frappa à la porte de derrière. Qui cela pouvait-il bien être ? Personne ne venait jamais ici. Grognant et levant les yeux au ciel, il se hissa hors de son fauteuil et alla ouvrir.
– Albus ? demanda-t-il, surpris.
– Bonsoir, Severus, répondit calmement le visiteur. Comment allez-vous ?
– Bien, merci. Mais que me vaut l’honneur de cette visite tardive ?
– Puis-je entrer, Severus ? demanda Dumbledore, toujours sur le pas de la porte.
– Bien entendu, excusez-moi.
Rogue conduisit son invité au salon, suivant un couloir grisâtre, étroit et sombre, dont les murs décrépis portaient les traces d’anciens cadres qu’on avait enlevés.
– Vous ne vous êtes toujours pas décidé à vendre cette maison ? dit Dumbledore regardant autour de lui.
– Un cognac ? proposa Rogue en guise de réponse, invitant Dumbledore à s’asseoir d’un signe de la main.
– Volontiers, merci. Je vois que vous avez également succombé au charme du port de la barbe..
– Oui, répondit Rogue en passant la main sur son épaisse barbe noire. Un souvenir de mon trek estival en Transylvanie.
– Vous avez donc passé de bonnes vacances ?
– Ordinaires, excepté ce voyage. Peinture, lecture… Et vous-même ? abrégea-t-il un peu abruptement, enfilant un T-shirt noir au passage.
– Oh, la routine. J’ai de nouveau passé l’été à chercher un nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
– Ah… Et à quelle perle rare va-t-on avoir droit, cette année ? demanda Rogue d’un ton sarcastique, un sourire froid aux lèvres.
– A vous, répondit simplement Dumbledore. Si vous l’acceptez, bien entendu.

Rogue se figea et resta muet quelques instants.

– Je… Bien sûr que j’accepte. C’est un grand honneur que vous me faites, Albus, répondit-il enfin en s’asseyant, manifestement touché par cette attention.
– J’ai estimé qu’il était temps de vous accorder ma confiance à ce sujet. J’espère que vous saurez vous en montrer digne, dit posément Dumbledore, ses yeux bleus perçants lançant un regard appuyé à son interlocuteur.
– N’ayez aucune crainte, répondit Rogue, ayant perdu sa morgue habituelle. Mais ceci implique qu’il y aura un nouveau maître des Potions à Poudlard. L’avez-vous trouvé ?
– En effet. Il s’agit du professeur Harrison, qui enseignait auparavant à l’Académie de Beauxbâtons. Je lui ai également confié l’enseignement d’une nouvelle option pour les sixièmes et septièmes années. De plus, le professeur Harrison enseigne également la chimie à l’université moldue d’Oxford. Ceci entraînera une modification de l’emploi du temps car sa présence parmi nous sera de ce fait limitée. Il faudrait donc que vous assuriez les cours de potions pour les cinquièmes, sixièmes et septièmes années en contrepartie des cours de Défense Contre les Forces du Mal, conclut Dumbledore.
– Pas de problème, assura Rogue.
– Très bien. Dans ce cas, nous nous reverrons le jour de la rentrée des professeurs. Bonne fin de vacances, Severus, dit aimablement Dumbledore en prenant congé.
– Vous aussi, Albus. Et merci encore.
Dumbledore fit alors un signe de tête à Rogue et disparut en transplanant dans un léger pop.

Le cours de Défense Contre les Forces du Mal. Rogue le convoitait depuis des années. Dumbledore ne le lui avait pas confié auparavant, ayant peur qu’il replonge dans la Magie Noire à cause de son passé de Mangemort. Mais cette époque était révolue. Si Dumbledore lui faisait confiance, c’est qu’il le jugeait assez fort pour résister.
Il le serait.
Coûte que coûte.