La Linotte et la Crapaude

Préface

Non non, ce n’est pas une « nouvelle » fable de La Fontaine découverte au fond d’un grenier poussiéreux, te sauve pas… C’est juste qu’à la campagne, on dit « La Factrice, La Monique, La Dupond »… donc « La Linotte et La Crapaude »…

Fin de la préface

Je ne me souviens pas comment j’ai connu Colombe Linotte.

Sur Hellocoton, ça c’est sûr, mais quand, comment… Certainement un rapport avec le fait que je sois une tête de linotte… Mais sinon, plus aucun souvenir…

(t’ai-je dit que j’étais une tête de linotte ?)

Mais plus j’y réfléchis et plus j’en arrive à la conclusion que c’est comme si je l’avais toujours connue.

Ça me paraît évident. Tant de génie, c’est éternel, intemporel.

Il me semble toutefois que ça a un vague rapport avec Romain Duris.

Oui, parce que tu comprends, le quotidien de Colombe Linotte est peuplé de personnes aussi diverses et variées que le Mâle, ses collègues la geekette et le tatoué, mais aussi son dentiste qui ressemble à Romain Duris.

Oh, une carie !

Mais je m’égare.

Dans son entourage gravitent également des moutons (de poussière) et Luluchatigré, chatte diabolique (dont je soupçonne Sergeant Pepper d’être secrètement amoureux).

Photo parfaitement naturelle, sans aucune mise en scène…

Tu l’auras compris, Colombe Linotte est un de mes blogs préférés, dont je ne rate aucun post, dont je me délecte, et qui me fait me poiler grave.

Cela étant, je n’y laisse que peu de commentaires, étant intimidée par tant de talent.

Sérieux, le plus dur, c’est de faire court ! Et quand tu vois ma prose qui s’étire en longueur et en circonvolutions grâce à des mots de plus de 8 lettres (j’ai été traumatisée par « Des chiffres et des lettres » dans ma prime enfance…)

C’est pas moi qui l’ai écrit, cette fois !

Où j’en étais moi…

Ah oui !

Donc tu imagines ô combien j’admire sa faculté à te faire te tordre de rire en une phrase, voire en une photo (ma préféré est →  ←).

Alors quand l’autre jour, pendant la pause de ma journée de (dé)formation professionnelle, alors que je trainassais sur facebook, j’ai vu que Colombe Linotte allait sortir un livre, j’ai tressailli discrètement de joie pour pas me faire repérer par la formatrice (oui, c’était pas vraiment la pause, en fait…)

J’ai patiemment patienté tout la sainte journée (c’était un vendredi) attendant le soir où je pourrai enfin précommander le petit opuscule fascicule comment veux-tu que je t’en parlasse sinon, hein ?

Et alors, au moment tant attendu, que vois-je de mes petits yeux ébaubis dans ma boite mail ?

Un mail (forcément) émanant de Colombe Linotte elle-même, qui me demande mon adresse pour m’envoyer un exemplaire dédicacé de son livre en avant première !!!

Alors là, j’ai littéralement bondi de joie et du canapé, renversant au passage Sgt Pepper langoureusement alangui sur mon triangle isocèle, toute à ma joie de faire l’objet de tant d’honneur !!!

(j’ai la prose prolixe, ce matin, quand je te dis que je sais pas faire court…)

J’ai répondu illico presto, et quelques jours plus tard…

TADAM !!!

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Je ne me suis pas jetée sur le livre pour le lire, mais ai pris le temps tout d’abord d’apprécier l’objet. Couverture cartonnée avec impression légèrement en relief, papier glacé tout doux qui sent bon… Puis quand j’ai eu un instant de tranquille félicité, je me suis plongée dedans avec délectation et un marque-page avec des chats dessus (quoi, moi, obsessionnelle ?)

Et j’ai chat souris.

Dès le début et tout du long.

Et j’ai ri, mes aïeux, j’ai ri !!!

Car effectivement, je trouve le livre encore plus drôle que le blog, même s’il reprend certains de ses posts. Pas forcément les meilleurs, mais ceux qui, mis bout à bout, forment une vraie histoire, ont une réelle cohérence, et sont de fait encore plus fendards.

Du coup, le livre est très réussi car ce n’est pas qu’une simple compilation. Il a une identité propre, et complète parfaitement la lecture du blog.

En un mot comme en mille : FONCE !!!

Que ce soit sur le blog : http://colombelinotte.wordpress.com/

Ou bien en librairie dès le 7 mars, et tu demandes « Le mystère de la chaussette orpheline (et autres tracas du quotidien) » de Colombe Linotte !

(clique sur l’image)

PS : encore merci, Colombe Linotte, pour cette délicate attention, j’en suis encore toute émue…

PPS : surtout, si j’ai écrit des conneries, tu me le dis, hein !

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Miscellanées littéraires lues en 2012

Bien entendu, la triple redondance est faite exprès !!! C’est pour donner un peu de piment à mon titre, attends…

Alors, oui, bon, je sais, y’en a pas beaucoup, mais je ne lis que le soir dans mon lit. Et je ne peux pas m’en passer. Si je ne lis pas un peu, impossible de m’endormir. Il parait que c’est une forme d’autohypnose…

Et dans la journée, je lis beaucoup de blogs, revues, magasines, albums et histoires à Crapouillette Ière, et autres trucs divers et variés, notamment pour le boulot (maîtresse d’école, qui va se reconvertir et passer les concours administratifs catégories A et B…), que je ne détaillerai pas ici.

Donc voici.

– « Les portes du sommeil » de Fabrice Bourland : 2.5/5

Récit d’aventure génial, belle écriture élégante, sujet hyper intéressant et documenté (Paris début XXème, sur les pas de Gérard de Nerval, à la rencontre des Surréalistes, on croise André Breton…) mais alors, fin pourrie comme dans son autre roman avec Sherlock Holmes, qui me gâche tout le livre. Enfin, quand je dis fin pourrie… disons que si vous n’êtes pas réfractaire au surnaturel, ça peut éventuellement vous plaire !

– « Un homme à distance » de Katherine Pancol : 4/5

Roman épistolaire, roman d’amour à distance, donc. Beau, mais énervant dans son propos (cherchez pas, ça vient de moi, ça, la passion incontrôlable, la perte de tout sens commun à cause d’un mec, ça me gonfle)

– « L’hypnotiseur » de Lars Kepler : 4.5/5

Un polar qui vient du froid, absolument génial. Une plongée dans la folie humaine, dans l’esprit des serial killer, très flippant. Il m’a véritablement empêché de dormir, celui-là ! La fin est édifiante, la narration impeccable. Alors pourquoi juste 4.5/5 ? Car je n’aime pas du tout la narration au présent (ça me casse la fluidité du rythme, car étant tellement habituée au passé simple, j’anticipe la lecture, et là, ça marche pas…) Mais vraiment, je recommande.

– « La roue du temps » T10 de Robert Jordan : 2.5/5

Saga d’Heroic Fantasy, par l’auteur de Conan le Barbare, qui commence bien, mais s’essouffle… Et dire qu’il y a une vingtaine de tomes… Je sais pas si je vais aller au bout…

– « Avant d’aller dormir » de SJ Watson : 5/5

Véritable page turner que cette histoire d’une femme se réveillant chaque matin en ayant oublié qui elle est ! Tout est excellent dans ce livre : histoire, narration, construction, chute… Je recommande !

– « Ne le dis à personne » de Harlan Coben : 4/5

Sympa, bien construit, bien écrit, fin bien amenée.. mais il manque quelque chose pour me combler : trucculence dans l’écriture, style pas assez fleuri, personnages pas assez attachants… je ne sais pas, mais je suis un peu restée sur ma faim.

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EN COURS : « Le cimetière des bateaux sans nom » d’Arturo Perez-Reverte


Les maisons sans âme

L’autre jour, j’étais invitée chez une mienne amie pour boire un canon. Cela faisait un an que je ne l’avais pas vue, et entre temps, elle avait emménagé dans sa nouvelle maison, une villa dans un lotissement, avec de la verdure et tout (de toute façon, dans ma région reculée, la verdure, y’en a partout, même sur les trottoirs, les escaliers, les murs, ça pousse comme les poils d’une portugaise) (oui, bon, allez, d’une calabraise aussi) (je te rappelle que je suis calabraise pour moitié) (pour la moitié sud en ce qui me concerne, c’est à dire les jambes et le reste. C’est pas pour rien que j’avais mis « L’Origine du Monde  » de Julien Gustave Courbet comme tableau me représentant dans ce tag)

Mais bref.

J’y suis donc allée avec Crapouillette Ière, pour qu’elle joue un peu avec les filles de la copine.

Effectivement, sa nouvelle maison est vraiment bien, avec de grandes pièces blanches bien lumineuses notamment grâce à la baie vitrée, avec charpente apparente et mezzanine, le tout décoré avec soin et délicatement, dans les couleurs blanc, gris, taupe, rose et rouge, avec des meubles un peu baroques dans un décor bien moderne. Très harmonieux.

Tout s’est bien passé, café, gâteau, blablabla, les gamines ont été sages. On a juste dénombré un oeil crevé, 2 dents en moins et une oreille arrachée. La routine, quoi.

Mais dans la voiture, sur le chemin du retour, je n’arrivais pas à me débarrasser de se sentiment d’avoir été mal à l’aise dans cette maison. Je me demandais à quoi c’était dû.

Les grands murs immaculés me rappelaient-ils l’hôpital ? Non, il y avait des cadres, des photos, des objets aux murs, des plantes…

Avais-je l’impression d’évoluer dans une vitrine de magasin de décoration ? Non, pourtant, des chaussures trainaient dans l’entrée, des jouets des gosses étaient éparpillés dans le salon, un plaid était négligemment jeté sur le canapé, un verre vide trônait sur le rebord de l’évier de la cuisine… Normal, quoi, une maison où il y a de la vie, des gosses.

Ca ne sentait pas mauvais non plus, ni trop bon. Le juste mélange entre la bouffe et les produits d’entretien…

Mais qu’est ce qui avait pu me mettre aussi mal à l’aise, alors ?

Je n’ai pas pu mettre le doigt dessus jusqu’à cet après-midi (soit une semaine après cette visite chez ma copine), en me rendant chez mon tonton et ma tatan qui a 5 ans de moins que moi (le délire des grandes familles !), et qui m’a donc fait 2 cousins germains qui ont 6 et 8 ans, Crapouillette Ière en ayant 5, je te le rappelle. Trop cool.

Et là, j’ai compris lorsqu’une pensée fugace m’a traversée (oui, avec deux organes et demi en moins, je suis pleine de vide, il ya de la place pour me traverser) (Monlolo n’a pas encore réussi, cela dit, mais il y travaille).

Ou plutôt quand m’est revenue en tête une réflexion que Monlolo avait faite dans la voiture en revenant de chez mon oncle et ma tante, qui habitent  aussi une jolie villa neuve et moderne, alors que nous vivons dans une petit maison de village toute biscornue, ancienne grange d’un relais de poste du XIXe.

« C’est bien, chez eux, mais j’aime pas, je m’y sens mal, y’a pas d’âme. »

Je me suis souvenue qu’on avait cherché de quoi ça venait dans la voiture, sur le chemin du retour, et on avait trouvé.

Source: greigedesign.blogspot.com via Candice on Pinterest

Source: createfindadmire.tumblr.com via Kelly on Pinterest

       Il n’y avait pas de livres.